Correspondance 1812-1876, 5/1868/DCLXI

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DCLXI

À MADEMOISELLE MARGUERITE THUILLIER,
À LA BOULAINE


Nohant, 4 janvier 1868.



Ma chère mignonne,

Je suis encore à Nohant, attendant, pour aller à Paris et faire mon grand voyage, une éclaircie entre deux grands froids. C’est un rude hiver, et mes entrailles assez débiles ne s’en arrangeraient pas. Je pense à toi, chère petite, qui es dans un pays encore plus rigoureux. As-tu au moins réussi à te faire un nid qui se chauffe bien ? Permets-moi de t’envoyer du bois pour cet hiver affreux, sous forme de papier, puisque je ne peux pas t’envoyer des arbres sur une charrette. Si tu étais dans mon voisinage, tu ne refuserais pas ce petit cadeau. Ne me le refuse donc pas sous la forme que je suis forcée de lui donner, ou tu me ferais beaucoup de peine.

Je t’embrasse bien tendrement et te souhaite courage et santé, de toute mon âme.

Tendresses de mes enfants et un baiser de notre Aurore, qui est belle et bonne tout à fait.

Amitiés à Sandrine. Accuse-moi réception pour que je sache si la poste est fidèle.