Correspondance de Voltaire/1725/Lettre 150

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Correspondance de Voltaire/1725
Correspondance : année 1725GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 146).
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150. — À MADAME LA PRÉSIDENTE DE BERNIÈRES[1].

À Versailles, à l’hôtel de Villeroi, ce mercredi. …septembre.

Vous imagineriez-vous que j’étais dans le grand monde quand j’habitais dans votre maison, et que je suis en retraite à Versailles ? Je n’ai vu personne depuis que j’y suis. J’avais affaire à quelques commis soi-disant ministres ; mais j’ai pris le parti de leur écrire, pour éviter la peine de leur parler.

Ayez la bonté de me mander si vous êtes aussi philosophe que moi. J’ai bien peur que vous ne soyez devenue très-mondaine dans mon absence, et je crois qu’à mon retour je vous trouverai bien changée, et que j’aurai bien à vous gronder. Mais je vous attends à la Rivière pour vous y donner mes grandes leçons de philosophie. J’aime encore mieux être ermite chez vous qu’à Versailles. Adieu ; je vous pardonne de ne point songer à moi au milieu des plaisirs de Paris.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François. — Mme  de Bernières était de retour à Paris.