Correspondance de Voltaire/1734/Lettre 397

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1734
Correspondance : année 1734GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 414).
◄  Lettre 396
Lettre 398  ►

397. — Á M. RAMEAU[1].
… 1734.

Le mariage de M. le duc de Richelieu a fait du tort à Samson ; mais comptez, mon très-cher Orphée, que dès que j’aurai fini cette comédie, je serai tout entier à l’opéra. Mon mariage avec vous m’est bien aussi cher que celui que je viens de faire ; nos enfants ne sont pas ducs et pairs, mais, grâce à vos soins et à votre talent, ils seront immortels. Les applaudissements du public valent mieux qu’un rang à la cour.

Je me flatte que Mme Rameau est à présent debout, et qu’elle chante à votre clavecin. Adieu, vous avez deux femmes, elle et moi ; mais il ne faut plus faire d’enfants avec Mme Rameau ; j’en ferai avec vous jusqu’à ce que je devienne stérile ; pour vous, vous ne le serez jamais.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.