Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1072

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Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 175).

1072. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
Ce 16 (février 1739).

Il faut donc, mon cher ami, solliciter puissamment M. Hérault. Il faut y aller comme mon parent avec Mignot, Montigny, Mme  de Champbonin. Il faut tous aller en corps et chez lui et chez M. d’Éon. N’épargnez point les frais ; faites parler, si vous pouvez, cet homme qui est chez lui, et avec qui j’ai eu affaire pour M. d’Estaing : je n’ai que le temps de vous dire cela à la hâte. Il faut aller prendre Procope, Andry, Castera, l’abbé Séran de Latour, les mener tous chez ce magistrat, ne point démordre, ne pas perdre un instant. J’ai cette affaire en tête, je veux en devoir le succès à vos soins et à votre tendre amitié. En vain l’abbé Desfontaines se plaindrait de ma lettre qu’on a imprimée dans le Préservatif : c’est comme si Cartouche se plaignait qu’on l’eût accusé d’avoir volé. Voilà ce qu’il faut que mon neveu représente fortement avec vous. Dites, redites-lui, allez, courez, écrasez un monstre, servez votre intime ami.

  1. Édition Courtat.