Correspondance de Voltaire/1741/Lettre 1469

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Correspondance de Voltaire/1741
Correspondance : année 1741GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 96).

1469. — À M. LE CARDINAL DE FLEURY.
Bruxelles, le 18 août.

Il ne m’appartient pas d’oser demander des grâces à Votre Éminence. Si quelque chose peut excuser, à vos yeux, cette liberté, c’est le bien du service qui se joint peut-être à mes respectueuses prières. Le sieur Denis, mon neveu, longtemps officier dans le régiment de Champagne et actuellement commissaire des guerres à Lille, ayant servi en Italie et fait les fonctions de commissaire ordonnateur, demande à l’être en effet, et à servir en cette qualité. J’ose supplier Votre Éminence de vouloir bien se faire informer, par M. le maréchal de Coigny et M. de Fontanier, s’il a en effet rendu des services et s’il est capable d’en rendre. M. de Breteuil, après s’être informé de lui, pourra rendre compte à Votre Éminence que je ne l’importune pas pour un homme indigne de ses bontés.

J’attends sans doute beaucoup plus des informations qu’elle peut faire que de mes supplications cependant, monseigneur, s’il était possible que vos bontés pour moi entrassent un peu dans la grâce que mon neveu demande, j’avoue que jamais je n’aurais été si flatté.

Je n’ai pas besoin, monseigneur, de cette nouvelle bonté pour être véritablement attaché à votre personne. Il suffit d’être Français, et il est impossible de n’avoir pas un cœur infiniment français sous un tel ministre.

Je suis, etc.