Correspondance de Voltaire/1745/Lettre 1727
Correspondance de Voltaire/1745
1727. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON,
ministre des affaires étrangères.
Le 20 de mai, au soir.
Vous m’avez écrit, monseigneur, une lettre telle que Mme de Sévigné l’eût faite, si elle s’était trouvée au milieu d’une bataille. Je viens de donner bataille aussi, et j’ai eu plus de peine à chanter la victoire[1] que le roi à la remporter. M. Bayard[2] de Richelieu vous dira le reste. Vous verrez que le nom de d’Argenson n’est pas oublié[3]. En vérité, vous me rendez ce nom bien cher ; les deux frères le rendront bien glorieux.
Adieu, monseigneur ; j’ai la fièvre à force d’avoir embouché la trompette. Je vous adore.