Correspondance de Voltaire/1745/Lettre 1727

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Correspondance de Voltaire/1745
Correspondance : année 1745GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 364).

1727. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON,
ministre des affaires étrangères.
Le 20 de mai, au soir.

Vous m’avez écrit, monseigneur, une lettre telle que Mme  de Sévigné l’eût faite, si elle s’était trouvée au milieu d’une bataille. Je viens de donner bataille aussi, et j’ai eu plus de peine à chanter la victoire[1] que le roi à la remporter. M. Bayard[2] de Richelieu vous dira le reste. Vous verrez que le nom de d’Argenson n’est pas oublié[3]. En vérité, vous me rendez ce nom bien cher ; les deux frères le rendront bien glorieux.

Adieu, monseigneur ; j’ai la fièvre à force d’avoir embouché la trompette. Je vous adore.

  1. Le Poëme de Fontenoy.
  2. Voyez le vers 188 du Poëme de Fontenoy, et la note sur ce même vers.
  3. On y lit :
    D’Argenson qu’enflammaient les regards de son père.