Correspondance de Voltaire/1745/Lettre 1747
Correspondance de Voltaire/1745
1747. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON[1].
À Champs, 4 juillet.
Vous allez donc, monseigneur, faire le siège d’Audenarde[2] ; mais on dit que tout va mal en Allemagne, et que vous allez repasser le Rhin. Si cela est, vous avez quitté le solide pour le brillant, et ce n’était pas la peine de donner l’exclusion au grand-duc pour le voir empereur dans trois mois[3]. Mais ce ne sont pas là mes affaires ; je n’ai qu’à vous chanter. J’ai travaillé à faire de mon Fontenoy un monument. Je vous supplie de protéger cette lettre, qui contient douze vers au moins : ce sont pour moi douze traites. Est-ce que monsieur votre fils est revenu ? Je lui présente donc mes respects.
Ô maudite guerre ! ne finiras-tu point ? Quand chanterai-je la paix et M. d’Argenson ? Major convictor et actor !