Correspondance de Voltaire/1746/Lettre 1792

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Correspondance de Voltaire/1746
Correspondance : année 1746GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 421).

1792. — AU CARDINAL PASSIONEI[1],
à rome.
Marzo.

Stento ad imparare la lingua italiana ; mentre si diletta l’Eminenza Vostra nell’ abbellire la lingua francese. Aspetto colla maggior premura, e coi più vivi sentimenti di gratitudine i libri, coi quali ella si degna d’ammaestrarmi. Ma, essendo privo dell’ onore di venire ad inchinarla in Roma, voglio almeno intitolarmi al suo patrocinio, e naturalizzarmi Romano in qualche maniera, nel sottoporre al suo sommo giudizio ed alla sua pregiatissima protezione questo Saggio[2] che ho sbozzato in italiano. Prendo la libcrtà di pregarla di presentarlo a quelle accademie delle quali ella è protettore (e credo che sia il protettore di tutte) ; ricerco un nuovo vincolo che possa supplire alla mia lontananza, e che mi renda uno dei suoi clienti, come se fossi un abitante di Roma. Sarei ben fortunato di vedermi aggregato a quelli che godono l’onore d’essere istrutti della sua dottrina, e di bevere a quel sacro fonte, del quale si degna d’inviarmi alcune gocciole.

Non voglio interrompere più lungamente i suoi grandi negozii, e, baciando la sua sacra porpora, mi confermo[3], etc.

  1. Dominique Passionei, né le 2 décembre 1682, cardinal en 1738, est mort en 1761. Dans le Commentaire historique, Voltaire rapporte un fragment d’une lettre de Passionei, qui écrivait en français presque aussi bien qu’en italien.
  2. Voyez la note sur la lettre 1773.
  3. Traduction : Je travaille à apprendre la langue italienne, pendant que Votre Éminence se plaît à embellir la langue française. J’attends avec la plus grande impatience et avec les plus vifs sentiments de reconnaissance les livres dans lesquels elle daigne m’instruire. Mais, étant privé de l’honneur d’aller la saluer à Rome, je veux du moins me placer sous son patronage et me naturaliser Romain en quelque manière en soumettant à son souverain jugement et à sa précieuse protection cet Essai que j’ai ébauché en italien. Je prends la liberté de la prier de le présenter aux académies dont elle est la protectrice (et je crois qu’elle est protectrice de toutes). Je cherche un nouveau lien qui puisse suppléer à mon éloignement, et qui me rende un de ses clients comme si j’étais un habitant de Rome. Je serais bien heureux de me voir associé à ceux qui jouissent de l’honneur d’être instruits de sa doctrine et de s’abreuver à cette source sacrée dont elle a daigné m’envoyer quelques gouttes. Je ne veux interrompre plus longtemps ses grandes occupations, et, baisant sa pourpre sacrée, je continue à me dire, etc.