Correspondance de Voltaire/1746/Lettre 1818

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Correspondance de Voltaire/1746
Correspondance : année 1746GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 445).
1818. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON,
ministre des affaires étrangères.
À Paris, le 16 mai.

Voici, monseigneur, ma bavarderie académique. Je fourre partout mes vœux pour la paix[1]. On dit que je suis bon citoyen ; comment ne le serais-je pas ? il y a quarante ans que je vous aime.

Allez, si vous voulez, à Rotterdam ; mais revenez à Paris avec des branches d’olivier, et vous entendrez des hosanna in excelsis. Permettez que je mette dans votre paquet un imprimé pour M. l’abbé de La Ville, et un pour M. Charlier votre hôte, et hôte très-aimable.

Je ne sais pas comment sont les actions d’Angleterre, mais je garde les miennes. Fais-je bien, mon maître ? J’ai tant de confiance aux grandes actions du roi ! Mon Dieu, que je vous aimerai si vous faites tout ce que vous avez tant d’envie de faire !

Voilà M. l’évêque de Bazas mort ; cette place conviendrait-elle à M. l’abbé de La Ville[2] ? On en a déjà parlé dans l’Académie ; mais il faudrait écrire, et faire agir des amis. Gardez-moi le secret.

  1. Voyez la fin de son Discours de réception, tome XXIII, page 217.
  2. L’abbé de La Ville l’eut en effet.