Correspondance de Voltaire/1750/Lettre 2163

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Correspondance de Voltaire/1750
Correspondance : année 1750, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 218-219).

2163. — À M. DARGET.
Décembre[1].

Mon cher ami, j’ai tenté toutes les voies possibles pour racheter à prix d’argent la quatrième persécution que j’essuie depuis que je suis ici. On a empêché Hirschell[2] de s’accommoder dans le temps que j’avais en main de quoi le faire mettre en prison. Enfin je me suis adressé à la justice ; et la justice, qui ne connaît rien aux intrigues et aux tracasseries, l’a fait arrêter. Un homme considérable m’a dit ce matin : « Je vous plains fort, on voudrait que vous fussiez hors d’ici, voilà la source de tout. »

Mon cher ami, je vous réponds que toutes les friponneries seront reconnues, que toute justice sera accomplie. Vous êtes ma consolation.

Voulez-vous manger avec moi aujourd’hui du rôt du roi, et me rendre le petit griffonnage que je vous donnai avant-hier ? Bonjour. Quand le petit Vigne[3] commencera-t-il ?

  1. C’est à tort, croyons-nous, que ce billet a été classé à l’année 1751. Il doit être de décembre 1750.
  2. Voyez la note 2 de la page 221.
  3. Secrétaire de Darget, peut-être chargé de copier le Siècle de Louis XIV.