Correspondance de Voltaire/1750/Lettre 2163
Mon cher ami, j’ai tenté toutes les voies possibles pour racheter à prix d’argent la quatrième persécution que j’essuie depuis que je suis ici. On a empêché Hirschell[2] de s’accommoder dans le temps que j’avais en main de quoi le faire mettre en prison. Enfin je me suis adressé à la justice ; et la justice, qui ne connaît rien aux intrigues et aux tracasseries, l’a fait arrêter. Un homme considérable m’a dit ce matin : « Je vous plains fort, on voudrait que vous fussiez hors d’ici, voilà la source de tout. »
Mon cher ami, je vous réponds que toutes les friponneries seront reconnues, que toute justice sera accomplie. Vous êtes ma consolation.
Voulez-vous manger avec moi aujourd’hui du rôt du roi, et me rendre le petit griffonnage que je vous donnai avant-hier ? Bonjour. Quand le petit Vigne[3] commencera-t-il ?