Correspondance de Voltaire/1751/Lettre 2280

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Correspondance de Voltaire/1751
Correspondance : année 1751, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 326).
2280. — À M. LE COMTE ALGAROTTI.
Le…

Io sono un poco casalingo e pigro, mio caro signor conte ; voi sapete qual sia il cattivo stato dell mia sanità. Non ho gran cura di fare otto miglia[1] per ritornare alla mia cella. Aspetterô dunque il mio gentil frate nel nostro monastero ; e, quando egli avrà disposto del pomo in favor della polputa Venere Astrua[2], quando avrà goduto abbastanza i favori della sua Elena, quando avrà veduto tutte le regine, tutti i principi, e tutti quanti, ritornerà piacevolmente a noi poveri romiti, ritornerà a suo i dotti e leggiadri lavori, a quelle ingegnose ed istruttive lettere che faranno l’onor della bella Italia, e le delizie di tutte le nazioni. Le bacio di cuore le mani[3].

  1. Distance de Berlin à Potsdam ; voyez le premier alinéa de la lettre 2300.
  2. Cantatrice.
  3. Traduction : Je suis un peu casanier et paresseux, mon cher comte ; vous savez combien est triste l’état de ma santé. Je ne suis pas bien désireux de faire huit milles pour m’en retourner à ma cellule. J’attendrai donc mon gentil frère dans notre abbaye ; et quand il aura disposé de la pomme en faveur de la grosse Vénus Astrua ; quand il aura suffisamment joui des faveurs de son Hélène ; quand il aura vu toutes les reines, tous les princes, et tutti quanti, il s’en reviendra tranquillement vers nous, pauvres solitaires ; il reviendra à ses doctes et charmants ouvrages, à ses ingénieuses et instructives lettres qui feront l’honneur de la belle Italie et les délices de toutes les nations. Je vous baise les mains de cœur.