Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2527

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Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 1-2).

2527. — À M. FORMEY[1].
4 mars, au matin.

Je prie M. Formey de vouloir bien m’envoyer les pièces du procès de Newton et Leibnitz sur des choses qui en valaient la peine. Cela n’est-il pas intitulé Commercium epistolicum ? Je ne crois pas qu’il y ait eu de sentence criminelle.


Du 4 mars, au soir.

L’Académie des sciences de Paris a jugé d’une voix unanime contre Maupertuis, sur le rapport de M. d’Arcy, qui a démontré que sa prétendue découverte n’est qu’une pétition de principe[2].

M. Wolff avait déjà jugé la même chose, la Société royale de Londres pense de même, et à l’égard des procédés toute l’Europe est d’accord.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. On a retrouvé dans les papiers du chevalier de La Touche la note suivante, attribuée à Voltaire et destinée à être mise en circulation ou communiquée à quelques journaux : « Le mercredi 7 février 1753, M. le chevalier d’Arcy, de l’Académie des sciences de Paris, chargé de rendre compte à l’Académie du fonds du procès de MM. Kœnig et Maupertuis, démontra que les propositions de M. Maupertuis étaient des pétitions de principe et des paralogismes. Toute l’Académie, ayant examiné mûrement le mémoire de M. le chevalier d’Arcy, fut unanimement de son opinion, et M. de Réaumur, l’un des commissaires, écrivit au nom de l’Académie ces propres paroles à M. Kœnig le 11 février suivant : « La vérité et la candeur ont un triomphe complet sur les sophismes par lesquels on a prétendu se placer au-dessus des plus grands hommes, et surtout des petites adresses méprisables par lesquelles on a cherché à en imposer. » (Lettres et billets de Voltaire… en 1753 ; Paris, par la Société des bibliophiles, 1867.)