Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2551

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Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 20-21).
2551. — MÉMOIRE DU BARON DE FREYTAG
au conseiller schmid[1].
pro memoria.

1. Wird Herr Hofrath Schmid von der Güte sein, sowohl an dem Allerheiligen-als Friedberger Thor die Thorschreiber, welche von denen Einundfünziger dependiren, und welche Respekt und Furcht vor ihnen haben müssen, dahin und zwar persönlich zu instruiren, dass sie auf die Ankunft des von Voltaire genaue Acht haben ; dessen Quartier nicht allein zu befragen, sondern auch der Kutsche sogleich einen Gefreiten nachzuschicken, um zu sehen, ob Er auch in dem angegebenen Wirthshause abgetreten. Hiernächst muss besagtem Herrn Hofrath von der Ankunft sogleich durch einen besondern Gefreiten Nachricht gegeben werden, welchem der Thorschreiber 20 Kreuzer vor den Gang zu versprechen hat ; dem Thorschreiber wäre auch ein Dukat pro discretione zu versprechen. Dem Thorschreiber muss zwar verboten werden, dass er dem Voltaire nicht eröffne, man habe seinetwegen Bestellungen gethan ; doch muss man dem Thorschreiber einen Prätext machen, warum man diese Bestellung thue, nämlich man habe ein Packet Ihme einzuhändigen. Solite sich der Voltaire einen andern Namen geben, so wäre gut, wenn der Thorschreiber kommittirt würde, alle Franzosen, die mit einer reputirlichen Equipage ankommen, bei dem Herrn Hofrath anmelden sollen. Er kann auch allenfalls nach seiner Statur und Gesichtsbildung Ihnen beschrieben werden.

2. Bei dem Postmeister Kleess durch seinen Oberknecht aufpasscn lasse, unter dem Prätext, dass Er Ihn weiter führen solle.

3. Wäre gut, wenn Herrn Hofrath einen vertrauten und verständigen Menschen auf Friedberg schickte, welcher allda im Posthaus, bis auf dessen Ankunft, liegen bleiben müsste, und dem man täglich einen Thaler reichen könnte.

4. Wie ich dann eben dergleichen noch heute nach Hanau bewerkstelligen werde.

5. Wäre sich beiderseits zu erkundigen, wo sonsten Herr von Voltaire bei seiner Durchreis logirt habe.

6. Wäre beiderseits etliche Spionen auszuschicken, welche täglich in die vornehmste Wirthshäuser gingen, und nach einem gewissen französischen Kavalier Namens Maynvillar fragten, sie werden ohne Zweifel die Antwort mit Nein erhalten, hingegen werden sie antworten : Es ist zwar ein Franzose da, aber er schreibt sich Voltaire ; und auf diese Art werden wir es erfahren ohne nach ihm zu fragen.

7. Werd ich meinen Briefträger, der mir sehr vertraut ist, ingeheim instruiren, genau Acht zu haben, ob bereits Briefe an denselben angekommen, und an wen sie addressiret worden, etc.

Herr Hofrath belieben Ihre Gedanken darzu zu setzen, und mir dieses zu remittiren. Mein Mann auf Hanau gehet heute noch ab[2].

  1. Éditeur, Varnhagen von Ense.
  2. Traduction : 1o Les gardiens de la porte de Tous-les-Saints et de la porte de Friedberg* seront chargés de surveiller avec la plus grande attention l’arrivée de M. de Voltaire ; non-seulement on lui demandera dans quel logis il se propose de descendre, mais on fera suivre immédiatement la voiture afin de s’assurer si elle se rend en effet à l’hôtellerie indiquée. En méme temps, un exprés sera envoyé à M. Schmid pour le prévenir ; le gardien lui promettra 20 kreutzers ; au gardien même on promettra un ducat pour sa discrétion. Il sera expressément défendu aux gardiens des portes de laisser soupçonner à M. de Voltaire les mesures prises à son égard ; mais comme il faut prévoir les indiscrétions ou les trahisons de ces agents, on trouvera un prétexte qui expliquera ces mesures à leurs yeux ; on leur dira, par exemple, qu’il s’agit de remettre à M. de Voltaire un paquet à lui destiné. Il faut prévoir aussi le cas où M. de Voltaire prendrait un autre nom que le sien ; on aurait donc soin de signaler à M. Schmid tous les Français qui arriveraient à Francfort avec un certain équipage. Ou n’oubliera pas d’ailleurs de donner aux gardiens de ville le signalement exact de sa personne.

    2o S’entendre avec le maître de poste M. Kleess, dont le premier postillon espionnera M. de Voltaire dés son arrivée sous prétexte de lui offrir ses services pour la continuation de son voyage.

    3o Envoyer à Friedberg un homme de confiance qui s’installera chez le maître de poste jusqu’à l’arrivée de Voltaire, et auquel on donnera par jour un Ihaler.

    4o Même tactique au relais de poste de Hanau.

    5o S’informer, chacun de son côté, des hôtels où Voltaire est descendu pendant la route.

    6o Il y aurait à envoyer tous les jours, de mon côté et du vôtre, quelques espions dans les principaux hôtels, demandant un certain gentilhomme français nommé Maynvillar ; on leur répondra à coup sûr négativement, et l’on ajoutera : Nous avons bien un Français, mais il se nomme Voltaire ; et de cette manière nous l’apprendrons sans le demander.

    7o Je vais secrètement donner l’instruction à mon porteur de lettres, qui m’est très-dévoué, de faire bien attention si des lettres à sa destination sont déjà arrivées, et chez qui elles ont été adressées, et monsieur le conseiller voudra bien ajouter ses propres idées à ce mémoire et me le retourner. Mon homme pour Hanau part aujourd’hui.

    *. Littéralement les écrivains de la porte, Thorschreiber, espèce de surveillants employé d’octroi ou de police.