Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4522
Je salue toujours les frères et les fidèles ; je m’unis à eux dans l’esprit de vérité et de charité. Nous avons des faux frères dans l’Église : Jean-Jacques, qui devait être apôtre, est devenu apostat ; sa lettre, de laquelle j’ai rendu compte aux frères, et dont je n’ai point de réponse, était le comble de l’absurdité et de l’insolence. Pourquoi a-t-on mis (comme on le dit) à la Bastille le censeur de Sobieski, et pourquoi laisse-t-on impuni le censeur de l’Année littéraire, qui donne son infâme approbation à des lignes infâmes contre une fille respectable[1] ?
Pesselier m’a envoyé son ouvrage contre la Théorie de l’impôt[2]. Je voudrais qu’on renvoyât toutes ces théories à la paix, et qu’on ne parlât point du gouvernement dans un temps où il faut le plaindre, et où tout bon citoyen doit s’unir à lui.
Je prie {{M.} Thieriot de m’envoyer Quand parlera-t-elle[3] ? Il faut bien que je rie comme les autres, et il n’y a guère de critique dont on ne puisse profiter.
Je recommande l’incluse aux frères, et les remercie tendrement de leur zèle.
- ↑ Voyez une note de la lettre 4416.
- ↑ Doutes proposés à l’auteur de la Théorie de l’impôt, 1761, in-12.
- ↑ Voyez tome V, page 493.