Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4522

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Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 266).

4522. — À M.  DAMILAVILLE.
11 avril.

Je salue toujours les frères et les fidèles ; je m’unis à eux dans l’esprit de vérité et de charité. Nous avons des faux frères dans l’Église : Jean-Jacques, qui devait être apôtre, est devenu apostat ; sa lettre, de laquelle j’ai rendu compte aux frères, et dont je n’ai point de réponse, était le comble de l’absurdité et de l’insolence. Pourquoi a-t-on mis (comme on le dit) à la Bastille le censeur de Sobieski, et pourquoi laisse-t-on impuni le censeur de l’Année littéraire, qui donne son infâme approbation à des lignes infâmes contre une fille respectable[1] ?

Pesselier m’a envoyé son ouvrage contre la Théorie de l’impôt[2]. Je voudrais qu’on renvoyât toutes ces théories à la paix, et qu’on ne parlât point du gouvernement dans un temps où il faut le plaindre, et où tout bon citoyen doit s’unir à lui.

Je prie {{M.} Thieriot de m’envoyer Quand parlera-t-elle[3] ? Il faut bien que je rie comme les autres, et il n’y a guère de critique dont on ne puisse profiter.

Je recommande l’incluse aux frères, et les remercie tendrement de leur zèle.

  1. Voyez une note de la lettre 4416.
  2. Doutes proposés à l’auteur de la Théorie de l’impôt, 1761, in-12.
  3. Voyez tome V, page 493.