Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4642
Venez, messieurs[2], humiles habitare casas. Vous connaissez la Faucille. Dès qu’on la descend, on voit ma chaumière de Ferney ; c’est là que je vous attends avec le lait de mes vaches et les poulets de ma basse-cour.
Coricium videte senem, cui pauca beati
Jugera sunt.
Venez ; si vous aimez tant les jésuites, il y en a six à ma porte. Pour des jansénistes, nous n’en avons point ; nous n’avons que des pauvres. Nous n’en avons pas même assez, car nous manquons d’hommes.
Je vous attends avec la plus tendre impatience[3].
- ↑ Éditeur, Th. Foisset.
- ↑ MM. l’ancien premier président de La Marche (Claude-Philippe Fyot), condisciple de Voltaire, et le président de Ruffey.
- ↑ MM. de La Marche et de Ruffey arrivèrent à Ferney dans les premiers jours de septembre (lettre à d’Argental du 5 de ce mois).
C’est dans ce voyage que M. de La Marche décida Voltaire à ne pas donner sa pièce du Droit du Seigneur sous le nom de Legouz, non qu’il y eût à Dijon un maître des comptes de ce nom, comme paraît le croire Beuchot, mais parce qu’une pareille liberté pouvait fort bien déplaire à Legouz de Gerland et au président Legouz de Saint-Seine, dont M. de La Marche était proche parent (lettre à d’Argental du 7 septembre).
C’est également dans ce voyage que le président de Ruffey s’endormit à une lecture de Zulime (lettre à d’Argental, 14 septembre).
Enfin, c’est pendant ce même séjour du président de Ruffey que fut écrite la lettre de Voltaire à d’Olivet (n° 4666) que Beuchot a placée à tort à la fin de septembre.
Cette lettre en effet se termine par ces mots : « Le président de Ruffey, qui est chez moi, vous fait ses compliments. » Or, le 30 septembre, M. de Ruffey n’était plus à Ferney, puisqu’on trouve sous cette date une lettre que Voltaire lui adressait à Dijon. (Note du premier éditeur.)