Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 5012

Voltaire

Debrus.

Correspondance : année 1762, Garnier, Œuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 214).

5012. — À M.  DEBRUS^[1].

Mercredi.

Je renvoie à M. Debrus les lettres qu’il a eu la bonté de me confier. Les trois avocats de M^me  Calas et de ses enfants demandent au conseil qu’il soit ordonné que toutes les minutes du malheureux procès soient apportées à Paris, parce qu’on craint qu’à Toulouse les copies ne soient falsifiées. Il paraît qu’en effet ce serait la seule ressource des assassins en robe noire.

Nous n’avons, encore une fois, aucun besoin de l’ambassadeur d’Angleterre ; on doit s’être assemblé chez M. d’Argental. Le rapporteur^[2] est aussi bien disposé qu’il peut l’être, et le cri public est si violent que les juges n’oseraient, je crois, refuser la révision. Espérons tout. J’embrasse de tout mon cœur M. Debrus.

1. Éditeur, A. Coquerel.
2. Louis Thiroux de Crosne, maître des requêtes, plus tard lieutenant de police à Paris.