Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5192
5192. — À M. DEBRUS[1].
14 (février).
Vous avez appris, sans doute, mon cher monsieur, que M. de Crosne a rapporté pendant trois ou quatre heures notre grande affaire. On dit qu’il a parlé comme un ange ; il finira à la seconde séance.
J’ai reçu une lettre de l’intendant de Rouen[2], beau-père du rapporteur ; il pense comme nous ; tout le public est pour nous. Remerciez Dieu de votre succès. S’il y avait eu un homme comme vous à Toulouse, parmi les juges, ils n’auraient pas à se reprocher le meurtre affreux que leur fanatisme a commis. Adorons ensemble la Providence, qui daignera tirer un bien d’un mal si horrible, et qui pourra faire succéder la tolérance à cet esprit de fureur qui a régné si longtemps chez les hommes.