Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6171

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Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 127-128).

6171. — À M. CAILHAVA[1].
Au château de Ferney, 30 novembre.

Je ne puis trop vous remercier, monsieur, de la bonté que vous avez eue de me faire partager le plaisir que vous avez donné à tout Paris. Je n’ai point été étonné du succès de votre pièce ; non-seulement elle fournit beaucoup de jeu de théâtre, mais le dialogue m’en a paru naturel et rapide ; elle est aussi bien écrite que bien intriguée. Il est à croire que vous ne vous bornerez pas à cet essai, et que le Théâtre-Français s’enrichira de vos talents. Ma plus grande consolation, dans ma vieillesse languissante, est de voir que les beaux-arts, que j’aime, sont soutenus par des hommes de votre mérite.

J’ai l’honneur d’être, avec toute l’estime qui vous est due, monsieur, etc.

  1. Jean-François Cailhava d’Estandoux, né à Toulouse le 28 avril 1731, mort à Sceaux le 21 juin 1813, avait fait jouer, le 30 septembre 1765, sur le Théâtre-Français, le Tuteur dupé, comédie en cinq actes et en prose. Il avait donné, en 1763, la présomption à la mode ; voyez tome XLII, page 540.