Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6298

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Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 249).

6298. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
24 mars.

Je crois, mes anges, que voici le dernier effort du pauvre petit diable d’ex-jésuite. Vous serez peut-être étonnés de trouver des numéros en marge, comme s’il s’agissait d’une reddition de comptes ; mais ces numéros indiquent des notes qu’on prétend mettre à la fin de la pièce. Ces notes sont, pour la plupart, purement historiques, et serviront à faire connaître les héros ou les monstres de ce temps-là. Il y a une préface curieuse : on vous enverra le tout avec les noms des personnages, si vous êtes contents de la pièce ; nous attendrons vos ordres.

Vous ne daignez pas me mander des nouvelles du tripot ; vous ne me dites rien de l’ordonnance qui doit déclarer ma livrée honnête ; pas un mot de la clôture du tripot, ni de la rentrée, ni de l’imposante Clairon. Je ne vous dirai rien non plus de M. de Chabanon ; je ne vous dirai pas que je lui ai donné un sujet que je crois très-intéressant et très-tragique.

Je me mets sous l’ombre de vos ailes, du fond de mes déserts et du milieu de mes neiges.