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Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8599

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Correspondance : année 1772GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 149).
8599. — À MADAME D’ÉPINAI.
14 auguste.

Le vieux malade de Ferney a entrevu M. le comte de Valory, qui lui a paru très-digne d’être votre ami : je voudrais bien l’avoir vu un peu plus à mon aise, mais j’étais extrêmement malade : c’est à quoi je passe ma vie, qui s’en va finir. Le grand docteur Tronchin sait bien qu’il ne peut pas la prolonger, car il n’est pas venu me voir ; on dit qu’il est piqué que je n’aie point parlé de lui à madame sa fille, que je vis un moment il y a un an. Il a raison de vouloir qu’on parle de lui ; mais je l’oubliai tout net, et je vois qu’il punit les péchés d’omission.

Puissiez-vous, madame, en commettre beaucoup de commission ! On a bien peu de temps dans ce monde pour goûter de ces consolations-là.

Voici un bouquet pour la Saint-Barthélemy[1] ; une bonne âme me fait ce présent quelques jours à l’avance, et j’ai l’honneur de vous l’envoyer.

  1. Tome VIII, page 494.