Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8615
Je vous avais bien dit, madame, que pour vous plaire je vous écrirais dès que j’aurais des grâces à vous demander. Il ne s’agit ici ni de contrôleur général, ni d’intendant des finances ; ce sont des choses bien plus sérieuses, c’est un opéra-comique[2]. Un jeune homme m’est venu apporter cette esquisse ; je l’ai trouvée très-favorable à la musique, et à des sortes de musique de toute espèce. Mme Denis dit qu’il faut suivre de point en point toutes les directions de l’auteur. Il avait promis cet ouvrage à un autre musicien que M. de Montcivrey ; mais nous avons jugé qu’il fallait lui donner la préférence sur tous les autres, non-seulement parce qu’il est votre protégé, mais parce qu’il mérite de l’être. Si Montcivrey est occupé ailleurs, ayez la bonté de nous renvoyer le manuscrit contre-signé soit par le grand aumônier, soit par qui il vous plaira.
Pardonnez à un jeune homme qui n’a pas un moment à lui, s’il ne vous dit pas plus au long, madame, combien il vous adore et vous respecte.
Mme Denis et moi, nous vous demandons le plus profond secret.