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Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8645

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8645. — À M. LE CARDINAL DE BERNIS.
À Ferney, 5 octobre.

Monseigneur, M. le marquis de Condorcet et M. d’Alembert m’ont appris ce que c’était que cet abbé Pinzo et son impertinente Lettre[1] ; mais certainement celui qui l’a envoyée au pape est encore plus impertinent. Il faut, être enragé pour l’avoir écrite, et enragé pour l’avoir envoyée. Il ne faudrait pas être moins enragé pour me l’attribuer. Je vous demande pardon de vous avoir importuné de cette sottise ; mais qu’on soit roi ou pape, les choses personnelles sont toujours sensibles. Je m’en suis aperçu quelquefois, et notre résident de Genève[2] m’avait dit qu’il était important d’aller au-devant de cette calomnie. Si cette imposture a eu quelque suite, je vous demande instamment votre protection ; si elle est ignorée, je vous demande bien pardon de tant d’importunités.

J’ai l’honneur d’être, avec l’attachement le plus respectueux et le plus inviolable, monseigneur, de Votre Éminence, le très, etc.

  1. Voyez la note sur les lettres 8219 et 8626.
  2. Hennin.