Cours d’agriculture (Rozier)/MÉTÉOROLOGIE

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Hôtel Serpente (Tome sixièmep. 519-528).


MÉTÉOROLOGIE. (Phys.) C’est la partie de la physique, qui s’occupe particulièrement des météores (Voyez ce mot), de leur apparence, de leur durée, de leurs révolutions & de leurs effets. Plus on a étudié cette partie, plus on a senti combien l’étude en étoit intéressante. Notre existence physique & morale semble dépendre de tout ce qui nous environne, & rien n’a autant d’influence sur nous, que l’atmosphère au milieu duquel nous vivons. Les médecins anciens ont reconnu que l’application de la connoissance de l’atmosphère & de ses phénomènes à la pratique de la médecine., étoit absolument nécessaire, Hyppocrate la recommande comme une science essentielle qui doit servir de guide à celui qui, comme un dieu bienfaisant, se charge de rendre la santé à son semblable, ou de prévenir ses maladies. Si de notre intérêt personnel nous descendons à une considération qui nous touche de bien près, nous verrons que la météorologie est une science infiniment intéressante sous tous les points ; l’influence des météores sur la végétation est trop bien connue, pour être discutée c’est la base de l’agriculture ; & il y a long-temps que le premier axiome de cette science utile, est que l’année en fait plus que la culture. Le laboureur le sait, & agit souvent en conséquence ; le savant qui ne travaille que dans son cabinet, fait de brillans systèmes, & se trompe, parce qu’il n’étudie point la nature comme il doit l’étudier.

La météorologie est donc destinée à quêter les plus grands secours, à perfectionner même les deux sciences, pour lesquelles l’homme a, sans l’avouer, souvent la plus grande vénération, parce que ses besoins l’y rappellent sans cesse, la médecine & l’agriculture. Pourquoi donc a-t-on été si long-temps à s’appliquer à l’étude de la météorologie ? C’est que l’homme, occupé à jouir, réfléchit peu sur ses jouissances, & sur-tout sur le moyen de les prolonger & de les assurer. De plus, en médecine & en agriculture, l’homme aime à ne voir que lui ; la nature, cet être puissant qui agit sans cesse, & presque toujours indépendamment de ses raisonnemens & de ses caprices, opère, réussit, & l’homme jaloux s’en attribue toute la gloire : la maladie est dissipée, la récolte est abondante. Le médecin a dit : voilà l’effet de mes remèdes ; & le laboureur, voilà celui de mes soins, tandis que souvent la nature plus forte & plus intelligente que l’un & l’autre, a dissipé le principe morbifique, & a fait prospérer les grains qui lui avoient été confiés.

Mais enfin, l’homme plus instruit, & savant par ses propres fautes, s’est défié de ses lumières ; il a ouvert les yeux, & a vu bientôt qu’il n’étoit qu’un instrument qu’un principe secret dirigeoit malgré lui. La nécessité l’a forcé à étudier cette nature qu’il méprisoit ; & dès-lors le champ de ses connoissances s’est développé, ses lumières se sont étendues, & il a été bientôt persuadé qu’il devoit étudier & connoître non-seulement cet élément qui l’environnoit, mais encore tout son système & les phénomènes nombreux qui s’exécutent dans son sein. De-là, la naissance de la météorologie. Les observations ont commencé, on les a faites avec plus de soin & d’exactitude ; on les a comparées entre elles ; on a connu les météores ; on a suivi leurs influences sur le règne animal & végétal ; insensiblement cette science s’est fixée. Mais, comme elle est fondée sur l’observation longtemps continuée, elle ne devra sa perfection qu’à une série d’années & de siècles mêmes, qui aura ramené plusieurs fois toutes les périodes dont le système météorique peut être susceptible. En attendant, il est de l’intérêt présent de s’y appliquer sans relâche ; & les observations journalières ont une utilité dont on peut profiter à chaque instant. C’est dans cette idée que nous ne cessons de recommander au médecin & au grand cultivateur, qui est plus qu’un ouvrier méchanique, de se livrer à cette science dont ils doivent retirer les plus grands avantages.

Pour remplir l’objet que nous nous proposons, à la description de chaque météore, nous avons soin de donner le précis de ses influences sur le règne animal & végétal. Nous avons encore eu soin de décrire exactement les instrumens propres à faire les observations météorologiques, & la manière de s’en servir. Il faut consulter ces différens articles ; il ne reste plus qu’à connoître la manière de rédiger ces observations.

Ou doit apporter le plus grand soin dans le choix & la perfection des instrumens qu’on doit employer, comme baromètre, thermomètre, hygromètre, anémomètre, &c. ; être très-exact à faire ses observations trois fois par jour, le matin, à midi & le soir ; à noter toutes les variations du jour, & l’état du ciel ; en tenir un registre fidèle. Ce registre doit être un cahier de papier, dont chaque feuillet sera divisé en vingtune colonnes comme il suit :

Jours du mois. Thermomètre. Baromètre. Hygromètre. Vents. États du ciel. quantité de pluie. Quantité d’évaporation. aurore boréale.
Matin. Midi. Soir. Matin. Midi. Soir. Matin. Midi. Soir. Matin. Midi. Soir. Matin. Midi. Soir.
1 10 15 12 16,8 26,8 25 10 9 11 1 1.2 1 beau couvert pluie 1. lig. 0 phénomènes célestes.
2
3 aurore boréale.
4

Nous ne pouvons mieux faire, que de rapporter ici ce que le P. Cotte, le plus sçavant observateur météorologique que nous ayons, dit sur la meilleure méthode qu’on doit employer pour la rédaction de ces observations.

À la fin de chaque mois on récapitule, pour ainsi dire, toutes ses observations, & on en cherche la moyenne proportionnelle de chaque colonne. Cette opération est très-simple ; il suffit d’additionner toutes les observations faites dans un mois, & de diviser la somme qui en résulte, par le nombre des observations ; le quotient sera la moyenne cherchée. Je suppose que la somme des observations du thermomètre, faite dans un mois, soit de 1140 degrés, & que le nombre de ces observations soit 90, à raison de trois observations par jour[1]. Je divise 1140 par 90, & il me vient au quotient 12,7 d. : c’est le degré moyen de chaleur pour chaque jour du mois. Si dans un mois d’hiver, par exemple, on a des degrés au-dessus & au-dessous du terme de la congélation, on fait deux sommes, l’une des degrés au-dessus, & l’autre des degrés au-dessous ; on retranche la plus petite de la plus grande, & on divise le reste par le nombre total des observations. Je suppose que, la soustraction faite, il me reste 14 degrés de froid à diviser par 93 ; j’ajoute un zéro à 14, pour avoir des dixièmes de dégrés ; je divise 140 par 93, & je trouve que le froid moyen a été de -0,2 d. La barre indique que les degrés ou les fractions de degrés sont au-dessous du terme de la congélation, & le zéro, suivi d’une virgule, marque qu’il n’y a point de degrés entiers, mais seulement des dixièmes de degré exprimés par le chiffre qui suit la virgule. S’il s’agit des observations du baromètre, on commence par additionner les lignes : à l’égard des pouces, si le baromètre a été pendant tout le mois entre 17 & 18 pouces, alors on n’opérera que sur la somme des lignes ; s’il a été plusieurs fois à 18 pouces & au-delà, on comptera le nombre de fois, & on ajoutera autant de fois 12 lignes à la somme des lignes déjà additionnées ; s’il a été plus souvent au-dessus de 18 pouces, on comptera le nombre de fois qu’il a été au-dessous de ce terme, & on retranchera autant de fois 12 lignes de la somme déjà trouvée : on divisera le reste par le nombre total des observations.

On voit combien cette méthode est exacte, puisqu’étant le résultat de toutes les observations, elle présente fidèlement la moyenne proportionnelle entre toutes ces observations.

Passons maintenant à la manière dont on doit opérer, pour obtenir tous les résultats qui caractérisent une température moyenne, 1° pour chaque mois ; 2°. pour l’année ; 3°. pour chaque mois de l’année moyenne ; & pour l’année moyenne, par un résultat général de tous les résultats particuliers qu’on a obtenu d’un certain nombre d’années d’observations.


1°. Résultats extrêmes & moyens de chaque mois de l’année.


Je vais parler aux yeux, ce sera le moyen de me faire mieux entendre.


PREMIÈRE TABLE.


Résultats des Observations du Thermomètre, du Baromètre & des Vents, faites à Montmorenci en 1779.


MOIS THERMOMÈTRE BAROMÈTRE VENTS DOMINANT
Jours de la Plus grande chaleur Moindre chaleur Chaleur moyenne Jours de la Plus grande élévation Moindre élévation Élévation moyenne
Plus grande chaleur Moindre chaleur Plus grande élévation Moindre élévation
Degrés. Degrés. Degrés. Pouc. lig. Pouc. lig. Pouc. lig.
Janvier 31. 5. 4,7. -7,5. -0,7. 10. 1. 18.  5,4. 27.  5,8. 28.  2,2. E.
Février. 17. 27. 1. 11,6. -0,8. 5,5. 17. 12.      6,5.     11,3.      3,4. E.S. et S.O.
Mars. 27. 11. 16,0. -0,0. 6,8. 5. 19.      6,0.      8,0.      1,6. E.N. et N.E.
Avril 19. 2. 21,0. 2,0. 10,3. 2,3. 26. 3,10.     7,0.     0,5.     S.O.
Mai 26. 5. 24,0. 2,0. 11,9. 22. 8.     2,3     6,5. 27. 10,10 S.O. & O.
Juin 29. 21. 22,4. 6,4. 12,8. 21. 21.     1,6     7,0     10,4 N.
Juillet 18. 5. 17. 27,0. 10,0. 15,8. 12. 4.     3,9.     4,8.     10,4. S.O.
Août 17. 8. 25,0. 9,3. 16,7. 28. 6.     2,1.     6,6.     11,10. N.E.N & E.
Septemb. 1. 21. 25,0 6,6. 14,5. 16. 24.     3,4.     8,0.     11,5. S.O.S & N.
Octob. 19. 4. 18,0. 5,8. 11,1. 31. 14. 15,16.     3,6.     8,6.     11,9. S.O.
Novemb. 3. 19. 20. 14,2. -0,0. 6,3 9. 29.     3,10. 26.  9,8.     8,8. S.O. & O.
Décemb. 3. 31. 13,6. -2,6. 5,4. 6. 22.     3,0.     8,2.     8,10. S.O.
Résultats de l’année 18. Juillet. 5. Janvier. 27,0 -7,5 9,8 17. Février. 22 Décemb. 28. 6,5. 26. 8,2. 27. 11. 7. S.O.


2°. Résultats extrêmes & moyens d’une année d’obervations


La dernière colonne horizontale de la table précédente indique ces résultats ; on les trouve en opérant sur les douze mois de l’année, précisément comme on a opéré sur les 30 jours d’un mois, pour avoir les résultats de ce mois,


3°. Résultats extrêmes & moyens de chaque mois de l’année moyenne.


Ces résultats exigent un peu plus de travail ; mais ils sont aussi faciles à trouver que les précédens. Il s’agit de comparer ensemble, mois par mois, toutes les tables de chaque année semblables à la précédente, & d’en déduire des résultats moyens, en divisant les sommes des observations par le nombre des années d’observations. Si l’on vouloit avoir les résultats moyens pour chaque jour, il faudroit rapprocher les observations faites chaque jour du mois, pendant 3, 4, 6, 10 ans, plus ou moins. Par exemple, du premier Janvier de chacune des années d’observations, & diviser cette somme par le nombre des années. Le quotient donnera la chaleur moyenne, l’élévation moyenne du baromètre, &c. pour le premier janvier de l’année moyenne. On fera le même travail pour chaque jour de l’année, & l’on aura un Calendrier Météorologique, semblable à ceux que j’ai publiés dans mon Traité de météorologie[2], dans le Mémoire cité plus haut[3], dans la Connoissance des temps[4], & dans le Journal de physique[5]. Ce travail est bien moins pénible, lorsqu’on se borne à chercher la température moyenne de chaque mois. Je vais donner des exemples.


TABLE II.


1°. Thermomètre.


Résultats des observations du Thermomètre, faites à Montmorenci pendant treize ans.


MOIS DE JANVIER.


Années Plus grande
chaleur
Plus grand
froid
Chaleur
moyenne
Degrés Degrés Degrés
1768 8,0. -13,5. 0,9.
1769 8,2. -5,0. 2,3.
1770 8,2. -7,0. 2,0.
1771 11,0. -8,0. 1,1.
1772 10,2. -6,9. 0,4.
1773 11,4. -4,6. 1,5.
1774 9,9. -6,0. 2,7.
1775 10,0. -8,5. 2,9.
1776 8,4. -15,1. -3,3.
1777 8,7. -9,0. 1,0.
1778 8,0. -5,6. 1,6.
1779 4,7. -7,5. -0,7.
1780 7,6. -6,8. 0,2.
Janvier de
l’année moyenne
8,8. -8,0. 1,0.

J’additionne chacune de ces colonnes ; je divise le total par 13, nombre des années d’observations,& je trouve que la plus grande chaleur qui a lieu en janvier, année commune, est 8,8 degrés ; que le plus grand froid est -8,0 degrés de condensation, enfin que la chaleur moyenne de chaque jour est de 1,0 degrés.


TABLE III.


2°. Baromètre.


Résultats des observations du baromètre, à Montmorenci pendant treize ans.


MOIS DE JANVIER.
Années Plus grande
chaleur
Plus grand
froid
Chaleur
moyenne
Pouc. lig. Pouc. lig. Pouc. lig.
1768 27. 11,6 27. 3,6. 27. 8,0.
1769 28. 1,3. 27. 6,6. 27. 9,3.
1770 28. 5,6. 27. 2,0. 27. 11,0.
1771 28. 1,0. 27. 2,6. 27. 7,3.
1772 28. 0,3. 26. 10,6. 27. 4,6.
1773 28. 3,0. 27. 2,6. 27. 9,9.
1774 28. 2,0. 27. 0,6. 27. 6,9.
1775 28. 2,0. 27. 5,0. 27. 10,2.
1776 28. 0,6. 26. 11,0. 27. 6,9.
1777 28. 2,0. 27. 4,0. 27. 9,3.
1778 28. 1,9. 26. 8,5. 27. 7,10.
1779 28. 5,4. 27. 5,8. 28. 2,2.
1780 28. 3,0. 26. 10,0 27. 8,5.
Janvier de
l’année moyenne
28. 2,2. 27. 1,10. 27. 8,7.

J’opère sur cette table comme sur la première, & je trouve les résultats moyens pour janvier de l’année commune, tels qu’on les voit dans la dernière colonne horizontale de la table.


TABLE IV.


3°. Vents


Résultat des Vents qui ont dominé.


MOIS DE JANVIER.


Années. Nord. N. E. N. O. Sud. S. E. S. O. Est. Ouest.
1768 6. 4. 0. 2. 8. 2. 10. 5.
1769 8. 4. 1. 3. 5. 3. 3. 4.
1770 14. 1. 5. 1. 0. 0. 2. 8.
1771 8. 3. 6. 1. 0. 3. 4. 6
1772 8. 8. 1. 4. 0. 3. 2 5.
1773 8. 2. 2. 3. 0. 5. 0. 11.
1774 4. 1. 5. 4. 0. 7. 4. 6.
1775 1. 5. 3. 5. 1. 11. 1. 3.
1776 5. 16. 0. 2. 1. 1. 5. 1.
1777 5. 6. 6. 5. 0. 5. 2. 2.
1778 5. 9. 1. 6. 1. 8. 1. 2.
1779 7. 7. 1. 3. 3. 1. 14. 0.
1780 7. 8. 4. 4. 0. 3. 7. 1.
Janvier
de l’année
moyenne.
76. 74. 35. 43. 13. 53. 55. 54.


J’additionne les chiffres contenus dans chaque colonne, & qui marquent le nombre de fois que chaque vent a soufflé, & la progression des nombres contenus dans la dernière colonne horizontale de la table, indique l’ordre des vents qui dominent en janvier, année commune.


TABLE V.


4°. Quantités de pluie & d’évaporation ; Nombre des jours de pluie, de neige, de tonnerre, d’aurores boréales ; & Températures observée à Montmorenci pendant treize ans.


MOIS DE JANVIER.


Années. Quantités. Nombre des Jours. Températures.
de pluie. d’évap-
oration.
de pluie. de neige. de tonn. d’aur. boré.
pouc. lig. pouc. lig.
1768 5. 1. …… …… Très-froide, sèche.
1769 5. 2. …… 1. Douce, humide.
1770 1. 4,10. 8. 5. …… 1. Froide, humide.
1771 1. 2,6. 0. 6,0. 6. 8. …… …… Idem.
1772 2. 0,6. 0. 6,0. 4. 5. 1 …… Idem.
1773 2. 2,6. 0. 6,0. 12. 2. …… …… Très-douce, humide.
1774 2. 3,0. 0. 11,0. 10. 2. …… …… Assez douce, humide.
1775 1. 4,6. 0. 9,0. 9. 3. …… 4. Idem.
1776 2. 5,3. 0. 10,0. 5. 5. …… …… Très-froide, humide.
1777 2. 6,9. 0. 3,0. 7. 11. …… 1. Froide, humide.
1778 2. 6,3. 0. 7,0. 9. 6. 1. 1. Idem.
1779 0. 1,3. 1. 3,0. 1. 1. …… …… Froide, sèche d’abord, humide ensuite.
1780 1. 1,10. 0. 7,0. 6 7 …… …… Froide, humide.
Janvier
de l’année
moyenne.
1. 9,0. 0. 8,0. 7,0. 4,4. 0,2. 0,4. Froide & humide.


Ce petit nombre de tables suffit pour faire entendre ma méthode ; on trouvera de même les résultats moyens de l’hygromètre, de l’aiguille aimantée, des maladies, des naissances, mariages & sépultures, du progrès de la végétation, relativement aux différentes productions de la terre, &c. &c.

Il est aisé de voir, qu’en opérant ainsi sur chaque mois, on aura une table de résultats moyens, semblable pour la forme à la première table ci-dessus, de laquelle on tirera facilement les résultats moyens de l’année commune ; si l’on vouloit avoir seulement ces derniers résultats, sans être obligé de chercher ceux de chaque mois, on dresseroit une table de tous les résultats extrêmes & moyens de chaque année d’observations, & on opéreroit sur cette table comme nous l’avons fait sur les précédentes ; le résultat indiquera celui de l’année commune. Exemple :


TABLE VI.


RÉSULTATS des observations faites chaquéannée à Montmorenci 3 sur le thermomètre & le baromètre, depuis 1772 jusqu’en 1779.


Années. Thermomètre. Baromètre.
Plus grande chaleur. Plus grand froids. Chaleur moyenne. Plus grande élévation. Moindre élévation. Élévation moyenne.
Degrés. Degrés. Degrés. Pouc. lig. Pouc. lig. Pouc. lig.
1772 28,5. -6,8. 9,6. 28. 2,2. 26. 10,5. 27. 8,6.
1773 27.8, -8,0. 8,9. 28. 5,0. 26. 10,0. 27. 10,0.
1774 27,5. -6,5. 9,3. 28. 6,0. 27. 0,5. 27. 10,0.
1775 27,8. -8,5. 9,1. 28. 5,9. 26. 10,0. 27. 10,5.
1776 27,5. -15,1. 8,4. 28. 5,0. 26 11,0. 27 10,10
1777 27.0, -9,0. 8,1. 28. 7,0. 26. 11,9. 27. 10,1.
1778 25,5. -5,6. 8,7. 28. 7,10. 26. 8,5. 27. 10,1.
1779 27,0. -7,5. 9,8 28. 6,5. 26. 8,2. 27. 11,7.
Année

moyenne.
27,8. -8,4. 9,0. 28. 5,8. 26. 10,3. 27. 10,2.


La méthode de rédaction que je viens de proposer, exige de la patience & de l’exactitude, mais elle n’est pas difficile, & elle est très-satisfaisante. C’est le seul moyen de tirer parti des observations météorologiques, soit en comparant toutes celles qui ont été faites dans un même pays, soit en établissant cette comparaison entre les observations faites en différens pays, pour avoir des résultats moyens & généraux. Ce travail n’est presque rien pour chaque observateur en particulier, surtout s’il a soin de le faire à la fin de chaque mois & de chaque année.

C’est d’après une longue suite d’observations météorologiques, que l’on pourra construire des espèces d’almanachs météorologiques, qui, sans mériter une confiance entière, pourront cependant toujours servir d’indicateur prévoyant.

Il est une autre espèce de météorologie, que l’habitant de la campagne, les bateliers, les marins, &c. & en général tous ceux qui sont les plus intéressés à prévoir les variations du temps, se sont faite ; c’est celle qui regarde les changemens de temps, annoncés par des pronostics tirés des animaux, des plantes, en un mot de tout ce qui éprouve l’influence de l’atmosphère ; cette météorologie est susceptible d’une espèce de justesse, & rarement elle est en défaut. Un savant du premier mérite à Genève, a fait une longue suite d’observations sur ce sujet, & en a dressé un almanach météorologique à l’usage sur-tout des cultivateurs : nous le ferons connoître au mot Présage. M. M.


  1. Que le nombre des observations soit plus ou moins grand, on parvient toujours au résultat, en divisant par le nombre des observations, tel qu’il soit ; plus elles sont multipliées, plus le résultat est exact.
  2. Page 141.
  3. Savans Étrangers, Tome VII, page 453.
  4. Année 1775, page 340.
  5. Tome V, année 1775, première partie, page 511.