Cours d’agriculture (Rozier)/MERLES

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MERLES, (Chasse.) Les merles, à l’habit près, offrent de grandes conformités avec la grive. Les mêmes goûts, les mêmes inclinations rapprochent ces deux oiseaux sous l’empire des mêmes habitudes ; d’où il suit que la chasse du merle qui, en automne sur-tout, a presqu’autant de délicatesse que la grive, se fait par les mêmes procédés et avec les mêmes pièges que ceux que j’ai décrits pour ce dernier oiseau. Il donne, comme la grive, dans les tendues des abreuvoirs et dans tous les collets sur-tout appâtés de raisins, cerises et autres fruits, selon les saisons. Le chènevis, le blé, les vers, attirent, ainsi que beaucoup d’autres oiseaux, dans les fossettes et les trébuchets. Le rafle ou l’araignée s’emploient aussi contre lui avec succès, pendant les jours de brouillard. Les merles alors volent bas, et s’abritent dans les haies et buissons. On va les y relancer en les rabattant du côté où est tendu le filet. Leur courage les fait donner des premiers dans les pipées. Un oiseleur qui sait bien les contrefaire, en attire beaucoup, et avec eux une foule d’autres oisillons que leurs cris belliqueux rassemblent. Lorsqu’on en a de vivans, on les fait crier pour servir d’appelant. C’est encore en contrefaisant leur cri, soit avec la voix, soit avec un appeau, qu’on les attire ou dans des filets ou sous le fusil. (S.)