Cours d’agriculture (Rozier)/NUMMULAIRE, ou MONNOYERE, ou HERBE AUX ÉCUS

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Hôtel Serpente (Tome septièmep. 122-123).


NUMMULAIRE, ou MONNOYERE, ou HERBE AUX ÉCUS. (Voyez Planche III) Tournefort la place dans la sixième section de la seconde classe des herbes à fleur d’une seule pièce & en entonnoir, dont le pistil devient un fruit dur & sec, & il l’appelle Lysimachia humifusa, folio rotundiore, flore luteo ; von-Linné la classe dans la pentandrie monogynie, & la nomme Lysimachia nummularia.

Fleur, représentée en A, avec les cinq étamines attachées aux pétales. Le pistil est composé d’un stile & d’un stigmate ; il est vu en B, entouré des étamines. On apperçoit au fond du calice C, l’embryon auquel le pistil a donné naissance.

Fruit D, capsule sphérique, divisée en cinq valves, contenant des semences E, très-menues, & à peine visibles.

Feuilles, presque rondes, luisantes, un peu crépues, avec un très-court pétiole.

Racine, traçante, menue, fibreuse.

Port. Tiges herbacées, rampantes, grêles, anguleuses, rameuses ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles, soutenues par un pédoncule de la même longueur. Les feuilles sont opposées deux à deux. On a appelé cette plante monnoyère, herbe aux écus, parce que l’on a prétendu que ses feuilles ressemblaient à des pièces de monnoie.

Lieu. Les fossés, les prés, les terrains humides ; la plante est vivace & fleurit pendant tout l’été.

Propriétés, Les feuilles ont une saveur acerbe & styptique ; l’herbe & les feuilles sont astringentes, détersives, vulnéraires ; elles sont indiquées dans la diarrhée par foiblesse d’estomac, la diarrhée séreuse, les fleurs blanches ; l’hémorragie utérine par pléthore & par blessure ; les sueurs trop abondantes, & le flux hémorroïdal par pléthore. Elles sont nuisibles dans toutes sortes de phtisies pulmonaires. En gargarisme, elles raffermissent les gencives des scorbutiques, & détergent les ulcères de la bouche. Extérieurement, elles consolident les plaies récentes, & répercutent les hémorroïdes externes.