Cours d’agriculture (Rozier)/PANSEMENT

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Hôtel Serpente (Tome septièmep. 401-424).


PANSEMENT, Médecine Rurale. Application d’un appareil propre à maintenir une partie en situation & des remèdes convenables.

Nous allons rapporter tout ce que M. de la Faye en a dit dans ses Principes de Chirurgie.. Les pansemens, selon lui, se font pour différens motifs ; 1°. pour contenir une partie malade dans une situation convenable ; 2°. pour aider la nature à se rétablir, 3°. pour faire sortir les matières nuisibles amassées dans quelque partie. Les règles générales qu’il faut observer dans l’application des appareils, se réduisent à panser doucement, pour causer le moins de douleur qu’il est possible ; mollement, en n’introduisant point sans nécessité dans les plaies, des tentes, des bourdonnets, des canules dont l’application cause de la douleur, & s’oppose à la réunion des chairs : promptement, pour ne pas laisser la plaie longtemps exposée aux injures de l’air dont l’impression peut coaguler les sucs & rétrécir le diamètre des vaisseaux. Il faut aussi, pour cette raison, fermer les rideaux du lit du malade pendant qu’on le panse, & tenir auprès de lui du feu dans un réchaud.

Pour exécuter ces règles, on met d’abord le malade & la partie malade dans une situation commode pour lui & pour le chirurgien ; on lève les bandes ou bandages & les compresses sans remuer la partie. Quand le pus ou le sang les ont collés à la partie ou ensemble, on les imbibe d’eau tiède, ou de quel qu’autre liqueur pour les détacher. Si c’est une plaie que l’on panse, on en nettoye les bords avec la feuille de myrte & avec un petit linge ; on ôte ensuite les plumaceaux, les bourdonnets & les tentes avec les pincettes : on essuye légérement la plaie avec un bourdonnet mollet ou du linge fin, pour ne causer que le moins de douleur qu’il est possible, & pour ne point emporter les sucs nourriciers. On a toujours soin de tenir sur la partie ou sur l’ulcère, un linge pour les garantir des impressions de l’air : on fait les injections, les lotions, les fomentations nécessaires : on applique ensuite le plus doucement, le plus mollement & le plus promptement qu’il est possible, un appareil nouveau, couvert ou imbu des médicamens convenables que l’on a eu soin de faire chauffer : on fait ensuite le bandage approprié.

On ne fait ordinairement le premier pansement à la suite de quelque opération, qu’après quarante-huit heures, à moins que quelque accident, tel qu’une hémorragie, n’oblige à lever plutôt le premier appareil. Comme ce premier pansement est le plus douloureux, on laisse ce long intervalle, afin que l’appareil s’humecte & puisse tomber aisément.

À l’égard des autres pansemens, on ne peut déterminer en général, l’intervalle qu’il faut mettre entr’eux. L’espèce de maladie, son état, les accidens auxquels il faut remédier, la nature des médicamens appliqués, sont autant de motifs différens qui doivent engager à panser plus ou moins fréquemment.

Il faut panser plus fréquemment quand les symptômes sont violens, que quand ils ne sont point considérables, parce que la violence des symptômes diminue promptement la vertu des médicamens.

Les pansemens des plaies doivent être fréquens à leur second temps lorsqu’elles sont en suppuration. Les accidens qui surviennent, obligent à panser plus souvent que l’on n’auroit fait, s’il n’en étoit point survenu : par exemple, dans certaines fractures, une douleur violente, des abcès, le prurit, des excoriations, déterminent à lever l’appareil qu’on auroit laissé plus long-temps.

Les plaies simples, les fractures, les luxations, les hernies & les autres maladies qui demandent du repos pour leur guérison, de même que les tumeurs froides ou chroniques, doivent être pansées rarement : par exemple, quand on a rapproché les bords d’une plaie, quand on a réduit une fracture, une luxation ou une hernie, il faut laisser agir la nature : une curiosité mal placée la troubleroit dans ses opérations. Quand on a appliqué des médicamens sur quelque tumeur formée par une humeur lente, visqueuse & située profondément, il faut donner aux remèdes le temps de faire leur effet. Ainsi, on panse rarement dans toutes ces maladies.

Toutes ces considérations font voir que l’on ne peut point prescrire, par rapport à chaque espèce de maladie, la longueur des intervalles qu’il faut mettre entre les pansemens. Il ne faut pas que le chirurgien qui n’est que le ministre & l’aide de la nature, vienne la troubler dans ses opérations ; il doit lui prêter son secours toutes les fois qu’elle en a besoin, & prendre garde de la déranger dans ses mouvemens salutaires par un zèle inconsidéré. M. AMI.

Pansement des Animaux. Médecine Vétérinaire. M. Brazier, à l’article : instrumens nécessaires au pansement des animaux, Tome V, pag. 681, n’ayant exactement entretenu les lecteurs que sur la description de ces mêmes instrumens, il entre encore dans notre plan, d’en venir à un point plus intéressant, & qui a plus de rapport à ce qui fait l’objet de cet ouvrage, c’est de traiter au long des appareils & des bandages propres au pansement des animaux, & des choses qu’il y a à observer dans leur application.


CHAPITRE PREMIER.

Des appareils.


Par le nom d’appareils on entend, dans la chirurgie vétérinaire, l’assemblage de toutes les substances nécessaires au pansement, & on donne le nom de pansement à l’application de toutes les pièces d’un appareil, c’est-à-dire, de toutes les choses convenables au traitement d’une maladie extérieure ; ces choses sont, quant à la matière, la charpie, l’étoupe, la toile, la peau, les rubans de fil, le bois, le cuir, le fer, &c. De ces substances différemment unies, taillées, figurées, arrangées, forgées, on fait des bourdonnets, des tentes, des mèches, des plumaceaux, des étoupades, des compresses, des bandes, des bandages, des serremens, des liens, des attelles, &c. ;


Section Première.

De la Charpie.

La charpie est un amas de filamens dont la toile est tissue ; tout le monde sait que pour faire la charpie, il faut effiler simplement un morceau de toile d’une grandeur proportionnée à la grandeur dont on veut la charpie ; on choisit pour cela de la toile médiocrement fine, unie & très-propre, & pour que la charpie soit plus commode pour l’emploi, on abandonnera en la faisant, les fils à l’arrangement fortuit qu’ils prennent en tombant, ou bien, pour faire la charpie plus simplement, on ratisse un morceau de toile avec quelque instrument tranchant, le duvet qu’on en obtient, sert à couvrir les plaies ; on l’emploie pour lors sous forme sèche.


Section II.

De l’Étoupe.

L’étoupe est ce que les filassiers regardent comme la moindre filasse ; cette substance est à peu près, pour le pansement des animaux, ce qu’est la charpie relativement au pansement des hommes. Le maréchal se sert de l’étoupe pour garnir les plaies profondes, ou pour en couvrir la surface : il en forme des bourdonnets, des plumaceaux ; il l’emploie sèche ou chargée de médicamens ; on se servira cependant, par préférence, de charpie dans le pansement des parties extrêmement sensibles.


Section III.

Des Bourdonnets.

Ce sont de petites pelotes d’étoupe ou de charpie, roulées dans les deux mains pour les rendre lisses & unies & leur donner une sorte de fermeté ; la figure en est ordinairement oblongue, & leur volume est proportionné à leur usage ; on s’en sert pour remplir le vide des plaies ou des ulcères profonds, pour en absorber les matières purulentes, quand il s’agit d’assujettir les médicamens dont on les imbibe, lorsqu’on se propose d’opérer une compression sur les vaisseaux sanguins.

Si les bourdonnets doivent être fermes, il ne faut pas qu’ils soient trop durs, & si on prévoit qu’on aura de la peine de les retirer de la plaie, il faudra avoir la précaution de les attacher à un fil ; on leur donnera pour lors le nom de Bourdonnets liés. On agit plus sagement de mettre plusieurs bourdonnets d’un moindre volume dans des plaies qui présentent des cavités considérables, que d’en mettre un seul. On en garnit plus sûrement & plus aisément toutes les inégalités, & on a plus de facilité à les en tirer ; une chose très-essentielle, c’est de ne jamais en placer un si grand nombre, que la compression qui en résulte puisse être trop forte.


Section IV.

Des tentes

Les tentes sont des espècesde bourdonnets faits avec de la filasse ou de la charpie. Les filamens en sont parallèlement rangés & maintenus dans leur longueur par des circonférences d’un fil plus ou moins serré, suivant qu’il faut que la tente soit plus ou moins ferme & dure ; on leur donne quelquefois la forme d’un clou, c’est-à-dire, qu’elles sont pointues par leur extrémité, tandis que de l’autre l’étoupe ne se trouvant point liée, présente, lorsqu’elle est rabattue, une espèce de tête. D’autres fois on ne lie pas l’étoupe jusqu’à cette pointe, ce qui relie sans être lié, offre une espèce de pinceau, qui prévient toute impression fâcheuse. On n’emploiera que très rarement les tentes, & avec beaucoup de circonspection ; on ne les adoptera que dans le cas d’une fistule, que l’on ne pourroit dilater avec succès, & dont il importe de maintenir l’ouverture jusqu’à la réplétion de tout le vide ; mais on en diminuera le volume insensiblement, & on les supprimera, le plutôt qu’il sera possible.

On forme encore des tentes avec de la toile roulée sur elle-même, & dont on fixe l’enroulement avec de la cire, ou par le moyen de quelques circonvolutions de fil ; avant de la rouler, on en effile les bords ; ce qui forme une espèce de houpe. On peut former plus communément des tentes semblables avec de la filasse, en observant de les lier seulement, dans leur milieu.


Section V.

Des mêches.

Oh substitue souvent les mêches aux tentes, d’autant qu’elles n’offrent pas le même danger ; on nomme ainsi l’assemblage de plusieurs brins de filasse, ou une bandelette de toile légèrement roulée, d’une longueur & d’un diamètre proportionnés l’ouverture qui doit la recevoir ; on en introduit une extrémité dans une plaie qui pénètre quelque grande cavité, on s’oppose par ce moyen à la coalition trop prompte des bords de cette plaie, & à l’aide de cette mèche il se fait encore une espèce de filtration de matière qui ne peut être que très-favorable ; on l’enduit même quelquefois des médicamens convenables ; d’autres fois on se contente de l’introduire sous forme sèche, enfin on entretient par cette voie des communications entre plusieurs ouvertures, & pour lors les mèches font l’office de séton.


Section VI.

Des plumaceaux.

Les plumaceaux sont des espèces de Coussinets faits avec de la charpie, & plus ordinairement avec de la filasse ; les filamens en sont arrangés de façon qu’ils restent unis, & ne forment absolument qu’un seul & même corps : par cet effet, après avoir joint & rangé à peu près parallèlement une certaine quantité de brins de filasse, on en replie les bouts à une des faces, on les comprime assez fortement entre les deux mains pour les fixer, & pour que la face opposée soit fort unie. L’épaisseur du plumaceau sera telle qu’il ait plusieurs brins les uns sur les autres, & que le médicament, dont on le garnit, ne puisse suinter & pénétrer jusqu’à l’autre face ; la forme en est le plus souvent ovale ; cependant quant à sa figure & à son étendue, on se réglera toujours sur la plaie, il en dépassera les bords au moins de deux ou trois fortes lignes ; d’ailleurs il faut qu’il soit mollet, & qu’on n’y remarque aucun durillon considérable.

On emploie les plumaceaux pour couvrir des bourdonnets & des tentes, ou on les emploie seuls, afin de garantir, par la souplesse & le moelleux de leur tissu, les chairs sensibles de l’impression des compresses & des bandes, ou enfin on les applique directement & immédiatement sur les plaies.


Section VII.

Des emplâtres.

Les emplâtres considérés comme parties d’appareils, sont des pièces de toile ou de peau enduites d’un seul côté, d’une manière emplastique. Le but qu’on doit avoir en appliquant des emplâtres, est de défendre, une partie de l’accès de l’air, de maintenir le médicament appliqué sur une plaie, de favoriser la réunion des bords d’une blessure, d’opérer par l’efficacité du topique appliqué une guérison entière. En raison de ces indications, on réglera le choix des emplâtres, la manière de les faire, & la substance sur laquelle il convient de les étendre. (Voyez Emplâtre.)


Section VIII.

Des compresses.

Les compresses sont des morceaux de toile pliés en plusieurs doubles ; le nombre qu’on emploie, leur forme, leur volume varient, eu égard aux différences plus ou moins sensibles qu’offrent les maladies, & relativement au pansement qu’elles exigent ; il ne faut pas que la toile, dont les compresses sont formées, soit trop grossière, ou trop dure : il faut qu’elle soit propre & qu’il n’y ait ni couture, ni ourlet, ni fortes inégalités ; on emploie les compresses pour garantir une plaie de toute impression extérieure étrangère, pour maintenir l’appareil qui se trouve au dessous d’elle, pour aider à la compression, pour assurer un bandage, pour en favoriser la perfection, pour faciliter l’expulsion des matières qui séjourneroient dans le fond d’un ulcère ; enfin, pour fixer sur les parties malades les médicamens dont elles sont imbues. L’usage des compresses n’est pas si commun pour le pansement des animaux que pour celui des hommes ; on y substitue des étoupades, ou pour mieux dire, des portions d’étoupes figurées, graduées, arrangées & multipliées, de façon à en pouvoir tenir lieu.


Section IX.

Des attelles.

Les attelles sont des morceaux de bois, de carton, ou même de fer blanc, destinés dans quelques pansemens, à assurer l’appareil & à assujettir fermement une partie ; on en mesure la longueur sur l’étendue de l’appareil & des compresses qu’elles ne doivent jamais excéder.

Il y a plusieurs choses à observer dans l’application des attelles. 1°. On en retranche les angles qui pourroient offenser & blesser ; 2°. on ne les applique jamais immédiatement sur la peau, on place des compresses au-dessous ; 3°. on les trempe dans quelques liqueurs pour les assouplir, quand il est nécessaire qu’elles se moulent sur une rondeur ; 4°. on les assujettit les unes avec les autres par des tours de bandes ou par des liens ; ce qui les rend beaucoup plus stables ; 5°. on évite, en les plaçant, la route des gros vaisseaux & le trajet des tendons considérables & superficiels auxquels une compression trop forte pourroit nuire.

Les fractures sont les seuls cas où les attelles sont nécessaires ; (voyez Fracture) mais la fracture des mâchoires antérieure & postérieure, des os de la tête, des côtes, celles de l’avant-bras, de la jambe, du canon, du paturon, de la couronne, étant presque les seules dont on puisse espérer la guérison dans le cheval ; leur usage ne doit pas être trop familier dans la pratique de la chirurgie vétérinaire.

Quand on destine les attelles à contenir un appareil sur la sole ou sur le pied de l’animal, on leur donne le nom d’éclisses ; elles doivent avoir moins de flexibilité ou de souplesse que les autres : c’est la raison pour laquelle on les fait alors plus épaisses, qu’on emploie du bois moins pliant, & que, le plus souvent, on les fait avec de la tôle.

On les place de deux manières ; ou en plein, ou en X ; en plein, lorsque les ingrédiens qui entrent dans la composition du topique ont trop de fluidité & ne sont pas assez liés ; en X ou en croix, quand ces ingrédiens ont une certaine consistance, ou lorsque le mal est léger, ou quand il s’agit, dans le cheval dessolé, (voyez Dessolure) d’opérer une exacte & uniforme compression, pour éviter que la sole charnue ne contracte des inégalités, & ne surmonte en quelques unes des portions de son étendue, lors de sa régénération & de son accroissement.

Quand dans le premier cas on se sert des éclisses de tôle, il n’en faut que deux ; l’une aura la figure d’un ovale tronqué & garnira toute la partie ; on l’engage en frappant légèrement avec le brochoir, de manière qu’elle se trouve arrêtée par ses côtés & par son extrémité antérieure, entre les branches, la voûte du fer & le pied. La forme de la deuxième est la même que celle des attelles ordinaires ; on l’introduit au talon entre l’éponge & les quartiers ; on la pousse, le plus près qu’il est possible, de la première étampure, pour maintenir, par-là, très-solidement, celle sur laquelle on la pose transversalement, & qui fait l’office de semelle. On observera qu’elle ne déborde point le fer, parce que l’animal pourroit se blesser en marchant, s’atteindre, se couper, &c.

Mais quand les éclisses sont de bois, il en faut, pour l’ordinaire, trois, & même quelquefois quatre : on en taille deux ou trois d’entre elles, de façon qu’étant unies, elles représentent le même ovale figuré par l’éclisse de tôle ; on les engage pareillement l’une après l’autre, après quoi on les fixe par le moyen de l’éclisse transversale. Il est aisé de concevoir comment on peut poser deux éclisses en X ou en croix : celle qui est engagée dans le côté droit de la voûte du fer, est prise par son autre extrémité dans l’éponge gauche, tandis que celle qui est engagée dans le côté gauche de cette même voûte, est arrêtée par son autre bout dans l’éponge droite.


Section. X.

Des liens.

Les liens sont des portions de rubans de fil d’une étendue proportionnée ; on s’en sert quelquefois, au lieu de bandages, à l’effet d’entourer une partie couverte d’une assez grande compresse ; on en arrête les bouts l’un à l’autre.

Pour l’ordinaire, les liens sont cousus & fixés aux bandages composés ; ils les assujettissent, soit en s’attachant les uns aux autres, soit en devant s’unir, par nœuds, à d’autres liens dépendans de quelques soutiens placés à propos pour cet usage.

Le soutien dont on fait l’usage le plus fréquent pour la fixation de plusieurs liens des bandages, de l’encolure, du poitrail, de l’épaule, est un surfaix portant un poitrail de sangle, soutenu par une pièce pareille, qui passe sur le garrot, & descend à plomb sur l’une ou l’autre épaule, jusqu’à ce même poitrail qu’elle supporte, & auquel elle est bredie par ses extrémités ; il est bredi lui-même au surfaix, & porte plusieurs anneaux de fer tant à sa lisière supérieure qu’à la lisière inférieure : il en est de même aux lisières antérieure & postérieure du surfaix.

À la partie supérieure de ce surfaix, à cinq pouces du milieu, de droite & de gauche, sont appliquées & bredies des courroies d’environ un pied en alonge, ayant à l’une & à l’autre de leurs extrémités des anneaux de fer enchantés ; les antérieures dépassant de deux pouces la lisière du surfaix, & les postérieures recevant chacune une des branches d’une croupière : ces branches sont repliées sur elles-mêmes pour revenir a une boucle enchappée, suivie d’un passant au moyen de quoi elles sont susceptibles d’allongement ou de raccourcissement, ; on observera qu’à la naissance du culeron, de l’un & de l’autre côté, les branches qui le portent sont engagées dans des anses formant une traverse terminée à l’un & à l’autre bout, par un anneau aussi enchappé. Les branches de la croupière, ainsi que les alonges, se raccordent au surplus en un point, quoiqu’elles partent de deux points séparés : conséquemment ces mêmes alonges doivent être appliquées en biais sur le surfaix, ce qu’on ne peut faire avec justesse que sur l’animal même. Les uns & les autres des anneaux sont destinés à recevoir les liens desdits bandages qui peuvent y répondre.


Section XI,

Des lacs.

À parler strictement, les lacs consistent dans ce que nous appelons communément des cordes. On proportionnera leur force & leur grosseur au besoin & à la nécessité d’asservir invinciblement l’animal ; on donne quelquefois à ces lacs la forme d’un licol ; tel est celui que les maréchaux mettent, comme licol de force, au cheval, lorsqu’il s’agit de pratiquer une opération qui doit être suivie de douleurs excessives.

Les lacs sont encore des moyens sans lesquels il seroit assez difficile d’abattre & de renverser les chevaux, & par conséquent de les mettre dans une situation convenable à l’opération qu’on se propose de faire. Au reste, on ne doit pas se servir des lacs dans l’intermède des entravons sur les extrémités.

On donne le nom d’entravons à la partie de l’entrave qui ceint précisément le paturon. Il est fait d’un cuir fort & épais, d’une longueur proportionnée à son usage, & il est garni d’une boucle qui sert à l’attacher, ainsi que d’un anneau de fer ; il faut qu’il soit rembourré pour qu’il ne blesse point l’animal. Quant aux entraves, elles sont composées de deux entravons unis l’un à l’autre par un chaîne de fer ou par une lanière forte & d’une juste longueur. On met des entraves aux chevaux, pour s’en rendre maître, pour les empêcher de s’écarter dans les pâturages, pour leur ôter, dans l’écurie, la liberté de mettre les pieds de devant dans l’auge ou dans Le râtelier, &c

Lorsqu’on veut assujettir l’animall, il est donc à propos de se servir d’entravons & de lacs. On fixe les entravons dans le pli des paturons des quatre jambes ensemble, ou d’une ou de deux seulement, selon le besoin ; on aura la précaution de les boucler toujours de manière que les boucles soient en dehors. Quand il ne s’agit que d’empêcher le cheval de ruer ou de frapper de derrière ; par exemple, lorsqu’on veut couper la queue à l’angloise (voyez Queue à l’angloise) ou autrement, faire servir une jument, &c. &c., on ne met des entraves qu’aux extrémités postérieures, & l’on passe un lac de chaque côyé dans l’anneau dont doit être pourvu chacun d’eux ; on croise ensuite ces lacs sous le ventre de l’animal, & on les arrête fortement à l’encolure par une boucle coulante, & quelquefois à des anneaux de fer, dont un collier de cuir que l’on passe sur la tête du cheval se trouve garni.

Quand il s’agit de faire couvrir une jument, on fera mieux d’employer une sorte de bricole portant, de chaque côté, un anneau de fer, dans lequel on fixe, par un nœud coulant, chaque lac venant des entravons ; il n’est pas nécessaire pour lors de les croiser ; ils marchent directement chacun à leur anneau : non-seulement on ne gêne point l’encolure de la bête, mais la facilité avec laquelle on dénoue ces lacs, met, sur le champ, & aussitôt après que la semence du mâle a été lancée dans l’utérus, la jument en état de se porter en avant, de manière que l’étalon n’étant point obligé, pour la descendre, de se retirer en arrière sur des jarrets déjà fatigués dans les efforts du coït, ces parties essentielles sont moins exposées à une ruine totale.

Lorsqu’on se propose d’abattre un cheval, on lui prépare un lit de paille très-épais sur un terrain uni ; on place les quatre entravons aux paturons, on attache un lac à l’anneau de celui qui a été mis au pied de devant opposé au côté sur lequel l’animal doit être renversé ; on le fait passer ensuite dans celui de l’autre entravon placé au paturon de l’extrémité postérieure, qui, avec l’antérieure, forme un bipède latéral : de là ce même lac doit cheminer dans l’anneau de l’entravon de l’extrémité postérieure répondant à celle-ci, traverser celui de l’entravon de l’extrémité antérieure répondante à la première, & enfin passer dans l’anneau de celui qui est à cette même première extrémité, & auquel le lac a d’abord été attaché. Dans cet état, plusieurs hommes saisissent ce qui reste de ce lac, & réunissant leurs forces, en le tirant, ils rapprochent insensiblement les quatre pieds de l’animal, & en préparent ainsi la chute que plusieurs hommes postés au côté opposé, l’un à la tête, d’autres à l’encolure, au garrot & à la queue, opèrent & effectuent. Il est certain que si la chute n’étoit due qu’à l’effet subit de ceux qui sont chargés de réunir peu à peu les quatre extrémités, elle seroit très-dangereuse ; c’est aux derniers à tirer l’animal à eux, après que les autres ont agi : si les uns & les autres agissoient ensemble, il en résulteroit inévitablement uni ébranlement funeste à l’animal. Dès que le cheval est à bas, l’essentiel est d’en fixer la tête à terre, en sorte qu’il ne puisse la relever : c’est l’office d’un seul homme qui doit peser & s’appuyer fortement sur la partie supérieure de l’encolure ou sur la tête, si le cheval est fort & vigoureux ; mais il faut glisser une bonne quantité de paille au-dessous, de peur que l’animal ne se blesse. On arrête ensuite le lac, de façon que les quatre pieds se trouvent réunis s’il est besoin. (Voyez Abattre)

Un autre moyen de s’assurer du cheval, & d’opérer, est celui que présentent le travail & ses diverses dépendances ; mais comme la description de cette machine n’entre point dans notre plan, & que d’ailleurs il seroit nécessaire d’en voir la figure pour pouvoir la bien décrire, nous renvoyons nos lecteurs à l’essai sur les bandages, par M. Bourgelat.


Section XII.

Du chapelet.

Le chapelet est une machine qui est encore en usage dans la chirurgie vétérinaire ; c’est un assemblage de plusieurs bâtons taillés, en forme d’échelons à peu près également espacés, dont la longueur concourt avec celle de l’encolure, & qui sont attachés à chacune de leur extrémités au moyen des cordes & des encoches faites pour affermir ces petits lacs. Il y a encore une autre espèce de chapelet dont les bâtons sont percés à l’un & à l’autre bout pour recevoir une corde ou une courroie arrondie, & des olives en bois qui les tiennent espacés, celles qui sont destinées à porter contre le poitrail étant plus longues que celles de l’extrémité opposée, parce que l’encolure est plus mince à cette même extrémité. Si les bâtons & les olives sont enfilés par une corde, cette corde a à l’un de ses bouts un œillet pour recevoir son autre bout qui s’y fixe par le nœud ; si c’est une courroie qui les enfile, l’un des bouts porte une boucle, & l’autre est piqué de plusieurs trous & ardillons : on place le chapelet, & on le fixe sur le col de l’animal, en sorte que ces bâtons contre-buttent du poitrail & des épaules à la mâchoire, & rendent impossible la flexion de cette partie. C’est ainsi qu’on empêche l’animal, dans une foule de circonstances, de lécher les plaies qui peuvent exister sur son corps ou sur ses, extrémités postérieures, ou de faire usage de ses dents, pour se gratter en se mordant, &c. &c.


Section XIII.

De la Bande.

La bande est un lien de toile beaucoup plus long que large, qui ne présente qu’une même direction, & qui est destinée à entourer une partie selon les indications quelconques ; elle est, à proprement parler, l’instrument avec lequel on forme le bandage.

On remarque, dans la bande, un centre, deux extrémités & deux bords : le centre en est le milieu, les lisières en sont les bords, & les extrémités ou les bouts qui la terminent sont ce que nous appelons les globes, les chefs..

On proportionnera sa longueur au nombre de circonvolutions qu’elle doit faire, & sa largeur sera telle, que ses tours puissent être facilement couverts les uns par les autres, sans, être exposés au moindre dérangement. Les rubans de fil, dé la largeur d’un pouce ou deux, sont ceux dont l’usage est le plus commun dans la chirurgie vétérinaire ; les bords ou lisières, les coutures, que l’on rejette dans la chirurgie humaine, n’étant, à l’égard de l’animal d’aucun inconvénient.

On roule toujours la Bandé sur elle-même : on ne l’appliquera commodément qu’autant qu’on sera forcé, de la dérouler à mesure qu’on a des circonvolutions à faire. Une bande roulée d’un bout à l’autre est une bande roulée à un globe ou à un chef ; une bande roulée par ses deux extrémités à la fois, également ou inégalement, est une bande roulée à<deux globes ou à deux chefs ; il ne faut jamais, en défaisant une bande, la laisser traîner à terre, dans la boue & dans le sang ; il faut la recevoir successivement de l’une & de l’autre main.


CHAPITRE II.

Des bandages.


On entend, dans l’art vétérinaire, particulièrement par ce mot, des pièces de toile coupées selon des directions différentes & auxquelles on a ajouté des liens ou des chefs, telles que celles qui forment, dans la chirurgie humaine, ce que l’on nomme des bandages composés & figuratifs.

La plupart des bandages sont désignés par le nom des parties sur lesquelles ils doivent être placés : conséquemment on dit bandage de front, bandage du nez, bandage du poitrail, bandage du garrot, &c. ; on leur donne aussi le nom de la maladie pour laquelle on s’en sert ; on dit, pour lors, bandage pour l’hernie ombilicale ; pour la fistule à l’anus, &c. (Voyez Fistule[fistule à l’anus, Hernie :) on les nomme aussi du nom de leurs effets. On appelle, par exemple, bandage unissants celui qui tend à approcher les bords d’une plaie, & à en assurer la réunion ; bandage expulsifs, celui qui provoque la sortie de la matière purulente, retenue dans des ulcères sanieux, dans des sinus, &c. ; bandage compressif, celui qui est en usage dans des cas de rupture des vaisseaux & d’hémorrhagie, & où il est nécessaire de s’opposer promptement par la compression, à l’effusion & à la perte du sang ; bandages contentifs de remèdes ou d’appareils, ceux qui servent à contenir des médicamens & des appareils nécessaires, &c.

Mais laissons les autres détails, & avant d’entrer dans ceux qui concernent la description des bandages en particulier pour les chevaux, arrêtons-nous, pour l’instruction des gens de la campagne, à tracer quelques préceptes généraux sur la manière d’appliquer les bandages & de faire les pansemens.


Section première.

De quelle manière doit-on placer un bandage ?

Un bandage quelconque doit toujours être solide & placé de manière que non-seulement il ne puisse être dérangé, & que toutes les pièces de l’appareil soient maintenues les unes par les autres, mais qu’il produise exactement tous les effets qu’on est en droit d’en attendre ; il doit se mouler exactement sur la partie, sans laisser aucun vide, aucun intervalle, aucun godet, & comme la plupart des parties de l’animal présentent des inégalités telles que celles qui résultent de l’arrondissement de l’épaule, de l’éminence du jarret, de l’enfoncement de la ganache ou de l’auge, du pli de l’encolure, &c. on pratiquera à propos des replis, des échancrures ; on changera la direction des bords ; on variera la forme de la pièce essentielle, de façon à pouvoir la conformer à la figure de la partie ; on placera, par cette même raison, les liens ou aux angles ou aux bords, en plus on moins grand nombre, & toujours de façon qu’ils assujettissent le bandage, & maintiennent l’appareil, soit en s’attachant les uns aux autres, après avoir ceint la partie, soit en se fixant à quelques pièces placées pour cet effet, qu’on appelle soutiens.


Section II.

Comment doit-on faire les pansemens ? Des inconvénient qu’il y a à craindre. Moyens de les prévenir.

Les pansemens doivent être faits avec promptitude & non pas à la hâte, & on évitera soigneusement les inconvéniens de l’interyalle entre le moment où on lève l’appareil & celui où on en applique un autre. Le plus grand de ces inconvéniens provient des effets de l’air sur les plaies & sur les ulcères, & si on ne peut pas les défendre absolument de cette impression fatale, du moins ne doit-on rien négliger des précautions qui peuvent la rendre moins durable. Pour cet effet, avant que de lever l’appareil, on préparera le nouveau ; on ne s’arrêtera point, lorsque l’ancien sera levé, à des soins minutieux, à toucher, à sonder une plaie sans nécessité ; on recouvrira, avec célérité, la partie, soit par des étoupades, soit de quel qu’autre manière.

Les pansemens doivent être faits encore avec propreté ; on n’emploiera donc pas, pour les appareils, des matières chargées de poussières & d’ordures : on se servira de la spatule pour garnir les bourdonnets & les plumaceaux des médicamens indiqués & convenables : on fera usage des pincettes à pansemens, plutôt que de ses doigts, pour enlever & pour placer ces mêmes plumaceaux : on nettoiera les plaies avec art, soit en essuyant les environs avec des compresses ou des étoupades, soit en ôtant, au moyen de la spatule, les matières épaisses, purulentes ou emplastiques qui peuvent être attachées aux poils, soit par des injections dans la plaie, lorsqu’elle se trouvera profonde, soit par des lotions de quelques liqueurs propres à la circonstance, soit par le pompement subtil de la plus forte partie des matières avec des bourdonnets, &c. En un mot, on doit & on peut faire le pansement le plus compliqué, sans que les mains se trouvent remplies de pus ni de médicamens.


Section II.

De l’ordre qu’exigent les pansemens. Doivent-ils être fréquens ou rares ?

Les pansemens exigent un certain ordre. Après qu’on a nettoyé une plaie, il faut appliquer successivement les bourdonnets, les plumaceaux, les emplâtres ou les linimens, les étoupades ou compresses, les bandages ou les liens.

Pour ce qui concerne le bandage, on arrête d’abord les liens qui concourent le plus à le soutenir ; on passe ensuite à ceux qui servent promptement à le fixer : on débute donc assez généralement par les liens supérieurs ; on finit en mettant dans une situation nécessaire la partie seule ou le corps entier de l’animal ; ce qu’onexécute par le secours du licol, des longes, des sangles, des surfaix, des entraves, des soupentes, du chapelet & autres moyens quelconques capables d’en borner les mouvemens selon le besoin & l’exigence des cas. On fera les bandages avec adresse & légèreté pour n’occasionner de la douleur que le moins qu’il est possible, & pour ne pas dégrader des portions tendres & végétantes qui succèdent, dans une plaie ou un ulcère, aux portions qui ont été détruites.

On ne peut fixer, d’une manière précise, les justes limites des intervalles à mettre entre les pansemens, & on ne peut s’en tenir ici qu’à des règles purement générales : c’est aux maréchaux instruits à prévoir toutes les exceptions.

Tout pansement dont l’objet principal est de contenir les parties, ne doit pas être fréquent : les fractures, les luxations n’exigent ensuite de la réduction, que d’être maintenues, & en les supposant compliquées, nul ne peut se déterminer sur les soins plus ou moins multipliés qu’elles demandent, qu’en comparant & en balançant le danger imminent, le dérangement des os, & le péril qui pourroit résulter de la complication. Dans l’exomphale, (voyez ce mot) il ne s’agit aussi que de contenir l’intestin, de même que dans l’hémorragie (voyez ce mot.) où il est urgent de s’opposer à effusion du sang, soit par la voie de la ligature, soit par l’effet des styptiques suffisans ordinairement dans l’ouverture des petits vaisseaux, soit enfin par le moyen de la compression : ce ne seroit pas, dans ce cas, remplir l’indication, que de réitérer souvent les pansemens. On en doit dire de même, 1°. dans le cas de plaies récentes, la levée continuelle de l’appareil détruiroit inévitablement les liaisons heureusement renouvelées entre les parties, elle donneroit mal à propos & fréquemment accès à l’air & produiroit une infinité de désordres ; 2°. dans celui où succède à une première suppuration d’une plaie compliquée, le suc homogène qui doit procurer la régénération & la réunion des parties, cimenter leur consolidation & s’assimiler avec elles, pourvu néanmoins que le suc ne fùt pas surabondant, & que son croupissement dans le sein ou le foyer de la plaie, ne fît appréhender sa dégénération ; 3°. dans le cas de l’emploi des topiques dont l’action & l’efficacité ne se manifestent qu’après avoir été fixés & appliqués un certain espace de temps ; 4°. lorsque les efforts de la nature n’accélèrent qu’avec peine la guérison, & qu’ils demandent à être secondés par la suppuration même, dans la résolution des tumeurs osseuses ; dans le cas des tumeurs dues à la lenteur & à la viscosité des liqueurs, rebelles, par leur dureté, inaccessibles, par leur profondeur ; quand il y a indolence & foiblesse des canaux engorgés, & dans les cas d’expulsion de toutes matières nuisibles, &c. Les pansemens seront fréquens au contraire, 1°. lors de la suppuration première d’une plaie ; la matière pouvant alors s’aigrir, en irriter de plus en plus le fond, devenir caustique, creuser des fusées, des clapiers, & refluer dans la masse du sang, des humeurs, &c. 2° quand les symptômes de la maladie augmentent en violence, & ses progrès en rapidité, soit pour examiner l’état du mal, soit pour décider, d’après les changemens que l’on apperçoit, de ceux qui pourroient être nécessaires dans le moment, eu égard à l’application de nouveaux topiques ; 3°. dans le cas où l’on est obligé, comme dans les tumeurs œdémateuses, (voyez Œdème) de recourir à des spiritueux, à l’effet de rétablir le ressort des parties, de rendre aux liqueurs l’action & la fluidité qui leur manquent, d’autant que la dissipation iu l’évaporation dépouillent bientôt ces remèdes des parties dans lesquelles consiste leur efficacité ; 4°. lorsqu’il s’agit des plaies compliquées de quelques virus particuliers aux différentes espèces d’animaux ; 5°. quand il est question d’une matière corrompue, corrosive, maligne, telle que la sanie cancéreuse de certains sics ou crapauds, la sanie putride & vermineuse de certains ulcères farcineux, la sanie maligne que fournit quelquefois une carie, &c. ; 6°. dans des cas de mortifications promptes, de dépôts critiques & inflammatoires ; 7°. dans celui de l’extraction des corps nuisibles & étrangers, d’esquilles piquantes qu’on ne peut obtenir dans une seule opération ; 8°, dans le cas d’un amas prompt & suivi de matières quelconques dans quelque cavité.

Avant de terminer cet article, nous avons cru devoir faire un chapitre des différens bandages particuliers propres aux chevaux. Nous comprenons bien qu’il auroit fallu des planches gravées, pour ne laisser rien à désirer dans leur description, sur-tout par les gens de la campagne ; mais comme on ne s’est proposé, dans ce dictionnaire, que de donner, relativement à la partie zootique, seulement les planches gravées de quelques animaux domestiques, tels que l’âne, le bœuf, le cheval, le chien, le cochon & le mouton, nous engageons nos lecteurs de recourir, pour cet objet, à l’ouvrage de M. Bourgelat ci-dessus cité, Chap. I, section XI, & si nous allons entrer dans le détail de ces bandages, & de la manière dont ils sont composés, ce n’est que pour rendre notre cours plus complet & plus intéressant.


CHAPITRE III.

Des différens bandages particuliers & propres aux chevaux.


Ces différens bandages sont, le frontal simple ou bandage premier du front ; le frontal composé ; le bandage pour l’œil, simple ; le bandage pour l’œil, double ; le bandage pour les plaies antérieures & latérales de l’encolure ; le bandage du garrot ; le bandage du poitrail ; le bandage pour la partie inférieure de la poitrine ; le bandage pour les parotides ou avives ; le bandage pour les maladies des glandes maxillaires & sublinguales ; le bandage sur la région de l’omoplate ; le bandage pour l’articulation de l’épaule ; le bandage pour le coude, pour le dos, pour les reins & la croupe ; le bandage pour la fesse, pour le dessous du ventre, pour les maladies des bourses ; le bandage pour la fistule à l’anus, pour les hernies ombilicales, pour les plaies du grasset, pour l’avant-bras, pour le genou, pour la jambe postérieure, pour le jarret & le canon postérieur.


Section première.

le frontal simple, ou bandage premier du front.

Ce bandage est formé d’une pièce de toile de longueur proportionnée à la portion affectée ; sa largeur est fixée par l’intervalle des oreilles ; sa longueur, par l’étendue du front mesuré depuis les sourcils jusqu’à la partie postérieure de la nuque ; chaque côté, à la partie supérieure du bandage, est raccourci d’un pouce, au moins d’un repli, d’où résulte une espèce de cavité propre à loger l’éminence qui se trouve à l’endroit du toupet. Cette pièce de toile, a à chacun de ses angles, un lien d’une longueur convenable ; les deux liens de la partie supérieure descendent le long de la ganache, se croisent au dessous de cette partie, viennent ensuite en remontant s’attacher à la nuque ; les liens inférieurs à peu près de même longueur que les premiers, entr’ouverts à six pouces de leur naissance par une ganse pour livrer passage à ceux-ci, vont pareillement se croiser sur la ganache, & remontent le long de cette partie pour se fixer également l’un à l’autre sur la nuque, dans l’endroit de ce bandage où une anse reçoit les uns & les autres, de cesliens


Section II.

Du frontal composé.

C’est le deuxième bandage du front ; il est à peu près comme le frontal simple il est seulement beaucoup plus étendu que le premier en longueur ; les replis que l’on pratique au frontal composé, ne diffèrent de ceux faits au premier bandage, que parce qu’ils sont plus considérables, & l’usage en est le même ; sa partie supérieure, de même que son inférieure, n’a que la moitié de la largeur de la partie moyenne ; celle-ci se trouve environ aux deux cinquièmes de la longueur totale, six liens se trouvent unis à ce bandage, deux supérieurs, deux moyens & deux inférieurs. Les deux moyens qui partent de la partie la plus large, un de chaque côté, sont chacun terminés par une anse destinée à donner passage aux liens supérieurs : ceux ci traversent ces anses dans leur trajet le long de la ganache, ils se croisent au dessous de cette partie, & viennent en remontant sur la tête où on les fixe par nœuds dans une anse supérieure semblable à celle du frontal simple.

Les deux liens inférieurs doivent être conduits sous la mâchoire ; ils s’y croisent obliquement, ou en X ; ils viennent en passant & remontent le long de la ganache, traversent la même anse des liens moyens pour être, comme les supérieurs, fixés par nœuds sur la tête, ou pour être conduits & fixés sur la ganache, si les liens moyens ont trop de disposition à remonter.


Section III.

Du bandage contentif des oreilles.

Ce bandage est composé de deux pièces de toile, dont chacune a une forme triangulaire, mais mutilée en un de ses angles : elles sont unies par leur base & par le côté résultant de la mutilation de l’angle ; cette réunion répond à la partie supérieure de l’encolure ; les pointes se croisent ou se chevauchent sur le front ; dans la partie moyenne & interne de ces pièces de toile est un gousset destiné à loger les oreilles : six liens principaux sont unis à ce bandage, deux supérieurs, deux moyens & deux inférieurs ; les supérieurs ne forment ensemble qu’une pièce, & réunissent les deux parties du bandage ; ils descendent de chaque côté de la ganache, & dans la partie moyenne de ce trajet ils sont percés d’une ganse destinée à recevoir les liens moyens : parvenus les uns & les autres sous la ganache, ils se croisent & remontent pour être fixés ensemble, par un seul nœud, sur le sommet de la tête, où le bandage est muni d’une anse semblable à celle des bandages précédens. Les liens moyens partent de l’endroit qui répond à la partie extérieure de la base des oreilles, se portant obliquement pour gagner la ganse pratiquée aux liens supérieurs, & descendant sous la ganache pour, après avoir remonté, être fixés comme les précédens. Les liens inférieurs qui terminent le sommet de chaque triangle, se portent de droite à gauche & de gauche à droite, en passant obliquement sous les yeux, & sont munis dans cet endroit, l’un & l’autre d’une anse pour recevoir leurs extrémités qui, après s’être croisées sous la ganache, viennent y passer & être fixées l’une à l’autre sous le chanfrein : quant à ce qui concerne les liens particuliers, fixés au nombre de trois sur le bord interne de chacune des pièces du bandage, ils se répondent de manière qu’en se fixant les uns aux autres, ils tendent tous à rapprocher les deux pièces du bandage & conséquemment les oreilles, ce qui étoit le but & l’objet de l’opération.


Section IV.

Du bandage contentif de la partie supérieure de encolure.

Ce bandage est composé d’une pièce de toile : sa partie quarrée est destinée à couvrir le haut de la crinière, tandis que sa partie antérieure, dont la largeur est d’environ six doigts, & dont le prolongement s’étend au-delà d’un pied, doit se porter sur le chanfrein jusqu’au dessous des yeux ; les bords latéraux, dans leur partie moyenne, sont raccourcis d’un pouce au moyen d’un repli nécessaire pour racheter la courbure du contour supérieur de l’encolure. Neuf liens sont fixés à ce bandage, deux aux angles du prolongement antérieur, de chacun huit pouces, & terminés par une anse ; quatre à chacun des quatre angles du bandage ; deux dans le milieu des bords latéraux, un dans le milieu du bord postérieur. Ce bandage appliqué sur le sommet de l’encolure & le prolongement disposé comme il doit être, on fixe d’abord les liens, on les attache après les avoir fait passer dans les anses des liens sous la ganache ou sur le sommet de la tête : quant aux liens, ils marchent le long de la partie latérale & inférieure de l’encolure pour être fixés au surfaix, & s’attacher à quelques-uns des anneaux, tandis que le lien parvenu sur le garrot, se bifurque pour aller de chaque côté aux anneaux de ce même surfaix : à l’égard des liens, ils embrassent l’encolure, & sont fixés & arrêtés au dessous de cette partie.


Section V.

Du bandage pour l’œil, simple.

Il est composé de deux parties ; la première, qui est le soutien de tout le bandage, est une bande forte & large de trois doigts & d’une longueur suffisante : cette bande qui pourroit être une courroie appropriée pour l’usage, est destinée à être fixée autour de l’encolure, en prenant de dessus la tête jusqu’au dessous de la ganache ; à cette pièce se trouvent trois liens de toile ou trois bouts de cuir dont l’un est précisément sur la tête, & les deux autres à chaque partie latérale ou moyenne. La deuxième partie de ce même bandage de toile, ou de peau, ou de cuir, présente un quarré long, échancré sans l’un de des angles, & qui doit être d’une grandeur convenable, les deux bords latéraux ou moyens sont raccourcis au moyen des replis, d’où résulte une cavité pour loger la convexité de l’orbite & de l’œil : quant à l’échancrure, elle sert à dégager l’oreille ; à chacun des cinq angles est fixé un lien, ou une boucle, si la pièce est faite de cuir. Comme ce bandage doit être placé obliquement, des deux liens, le plus rapproché de l’oreille s’attache au lieu du soutien qui est sur la tête où le morceau de courroie qui peut former le même lien, entre dans la boucle de fer qui supplée au lien, si le bandage est de cuir. Le deuxième lien supérieur va répondre au lien du soutien du même côté : le troisième, partant de l’angle inférieur résultant de l’échancrure, va s’attacher au lien du soutien : le quatrième & le cinquième qui partent des angles inférieurs de la pièce, passent & s’attachent sous la mâchoire du soutien.


Section VI.

Du bandage pour l’œil, double.

Ce bandage est composé de deux parties dont la première est le soutien de tout ce bandage ; il doit être garni de sept liens dont un est sur le sommet de cette pièce considérée en place. La deuxième est une pièce de toile formant un quarré légèrement alongé pour s’accommoder à la largeur du front, & qui doit être d’une grandeur proportionnée ; les deux bouts latéraux se trouvent raccourcis d’environ trois pouces par les replis qui y sont pratiqués, à l’effet de favoriser le logement des yeux au moyen de la concavité que ces replis occasionnent. La pièce a sept liens, un à chacun des quatre angles, un partant de chaque repli, & le septième du milieu du bord supérieur ; ces sept liens doivent répondre & être fixé : aux sept liens de soutien.


Section VII.

Du bandage pour les plaie antérieures & latérales de l’encolure.

Les quatre angles de ce bandage composé d’une pièce de toile quartée, sont tronqués de manière qu’elle présente un octogone à peu près régulier. Le bord antérieur est échancré pour loger l’endroit du gosier : de deux pointes qui terminent cette échancrure, partent deux liens qui passent au dessus de la tubérosité de la mâchoire & sous les oreilles, pour être fixés l’un à l’autre au moyen d’un nœud, sur le front des angles les plus voisins : de ces premiers partent deux autres liens qui sont conduits sur le sommet de la crinière, & qui s’y nouent l’un à l’autre ; les deux liens fournis par les angles suivans, se croisent en X sur le garrot pour se fixer, le droit à l’anneau gauche du surfaix, & le gauche à l’anneau droit : enfin, les liens des derniers angles se portent à quelques-uns des anneaux de ce même surfaix ou de ce même soutien.


Section VIII.

Du bandage du garrot

Ce bandage composé d’une pièce de toile en forme de quarré long, porte au milieu de chacun de ses bords antérieurs & postérieurs, un repli qui en diminue la longueur d’environ trois pouces, pour former une cavité propre à répondre à la saillie du garrot ; les deux angles postérieurs de ce même bandage sont tronqués de deux ou trois doigts : il est muni de cinq liens dont deux partent des angles antérieurs, deux des angles postérieurs & tronqués, & le cinquième, du repli pratiqué dans le milieu du bord postérieur appliqué par le milieu sur le garrot où portent les deux liens antérieurs, de manière à les fixer au devant du poitrail de l’animal, cette partie servant dès-lors de soutien ; les deux liens postérieurs sont conduits sous la poitrine, & on les y arrête par nœuds & de côté, l’un étant plus long que l’autre. Le cinquième lien ou une courroie qui y suppléeroit, s’étendra le long de l’épine & sera fixé à une croupière.


Section IX.

Du bandage du poitrail.

Ce bandage est formé d’une pièce de toile d’une grandeur proportionnée ; la forme est à peu près un quarré : du milieu d’un côté sort un appendice ou prolongement d’une largeur mesurée sur la distance qui se trouve entre les avant bras du cheval d’un aïs à l’autre : ce bandage en cet endroit ne pouvant être froissé. & replié comme il feroit à son passage entre ces parties, s’il avoit la même largeur que sa portion supérieure, on doit régler celle de cet appendice sur les proportions de l’animal ; le bord supérieur de ce bandage sera refendu pour que la fente entr’ouverte d’un pouce & demi ou environ, soit recouverte d’une pièce de toile appliquée par couture, à l’effet de loger commodément le bas de l’encolure. À chacun des deux bords latéraux & dans le milieu de leur longueur, seront des replis qui les raccourciront de deux pouces chacun : par ce moyen, ils peuvent répondre à la convexité du poitrail. On observe six liens à ce bandage, un à chacun des angles supérieurs qui doivent se croiser en X sur le garrot, pour s’attacher, le droit à gauche & le gauche à droite, aux anneaux du surfaix duquel on a supprimé le poitrail & le suspensoir : deux autres liens partant des angles moyens, sont conduits sur le bras, au-dessus du coude, & sont fixés à quelques uns des anneaux de ce même surfaix : enfin, les derniers liens forment les liens inférieurs, ils se relèvent de dessous le sternum, remontent sur les côtés du thorax jusque sur le garrot où ils sont fixés par un nœud l’un à l’autre.


Section X.

Du bandage pour la partie inférieure de la poitrine.

Ce bandage est composé d’une pièce de toile barrée, tronquée légèrement dans ses angles postérieurs, & plus considérablement dans ses angles antérieurs : on observe un appendice ou prolongement triangulaire à son bord antérieur, ce prolongement, dans l’application du bandage, passant entres les avant-bras de l’animal. Ce bandage a sept liens : le premier partant de la pointe de l’appendice, va s’attacher à un des anneaux du poitrail du surfaix ; deux latéraux les plus voisins de la base de l’appendice, sont conduits de derrière le coude à la naissance de l’encolure supérieurement, pour y être fixés au moyen d’un nœud l’un à l’autre : enfin, les deux derniers liens partant du premier angle, résultant de la mutilation, remontent le long des flancs jusque sur la coupe, pour être fixés aux anneaux du surfaix.


Section XI.

Du bandage pour les parotides ou avives.

Ce bandage, fait d’une pièce de toile, a environ six pouces de largeur, il doit être assez long, pour s’étendre d’une parotide à l’autre, en passant sous la ganache. Ses bords antérieurs & postérieurs sont refendus dans leur partie moyenne, au milieu du tiers de sa largeur, au droit l’un de l’autre, pour, à l’aide de l’application d’une pièce ou d’une sorte de gousset fixé par couture, augmenter l’étendue, du bord antérieur qui doit loger la ganache, d’environ trois pouces, & celle du bord postérieur qui doit loger le gosier d’environ deux pouces seulement : des angles antérieurs partent deux liens que l’on conduit sur le milieu du front pour y être attachés par nœud l’un à l’autre. Les deux angles sont légèrement mutilés, & du milieu du pan qui en résulte, s’élèvent des liens qui marchent jusques sur la partie postérieure de la nuque où ils sont fixés & noués l’un à l’autre.


Section XII.

Du bandage pour les maladies des glandes maxillaires & sublinguales.

Ce bandage doit être composé d’une pièce de toile qui a la forme d’un triangle dont les deux côtés seroient égaux & auroient sur une base d’environ sept pouces, dix-huit pouces de longueur, si ce même triangle n’eût été tronqué dans son sommet & réduit à moitié : on observe à sa base une échancrure en demi-cercle, à l’effet de loger commodément le gosier. Quatre liens principaux lui sont unis : ces liens qui terminent les angles résultans du bord échancré, cheminent le long des parotides, pour être fixés l’un à l’autre sur la nuque. Les liens partant du tiers inférieur du bandage, & précisément du lieu où il répond au à ces mêmes liens auxquels ils viennent s’unir par couture à environ quatre doigts de leur naissance : au point des brides partent des angles inférieurs qui assujettissent la partie inférieure du bandage contre l’auge.


Section XIII.

Du bandage sur la région de omoplate.

Ce bandage est formé par une grande pièce de toile d’une figure à peu près trapézoïde : on observe à la partie moyenne de son bord antérieur, un repli d’environ trois pouces, & il en est un autre d’environ un pouce & demi pratiqué au bord inférieur dans le lien qui répond au dessous de la pointe du bras : de ces deux replis résulte une espèce de cavité propre à recevoir cette même pointe. On appliquera ce bandage dans un sens oblique ; le côté supérieur de ce trapèze a environ cinq pouces de longueur ; le côté antérieur fait angle droit avec le premier côté ; le repli en interrompt la ligne droite, & en réduit la longueur à environ un pied & demi. Le côté inférieur coupé d’abord parallèlement au bord supérieur, & par conséquent d’équerre avec le côté antérieur, a son angle mutilé de quelques doigts ; vient ensuite le repli, & après ce repli un pan coupé de sept à huit pouces de longueur, qui regagne le côté postérieur. Ce bandage a sept liens, deux aux angles du côté supérieur, un à l’angle inférieur du côté antérieur, un quatrième entre le troisième côté & le grand part coupé, un cinquième à l’angle formé par le pan coupé & le commencement du côté postérieur, un sixième à quatre doigts plus haut» enfin un septième à cinq pouces au dessus de celui-ci.


Section XIV.

Du bandage pour articulation de l’épaule.

Ce bandage est formé d’une pièce de toile à peu près quarrée : son angle supérieur est tronqué de quelques doigts ; son bord supérieur antérieur est légèrement échancré, pour se prêter à la saillie de l’omoplate ; un autre bord est raccourci d’environ trois pouces par deux replis qui en divisent la longueur en trois parties à peu près égales ; le troisième bord est sur une ligne droite ; enfin, au quatrième est pratiqué un repli d’un travers de doigt dans son milieu : de ces divers replis & échancrures résulte une cavité suffisante pour offrir un logement à la saillie du bras : six liens servent à fixer le bandage, trois antérieurs & trois postérieurs.


Section XV.

Du bandage pour le coude.

Ce bandage composé d’une pièce de toile, est garni de différens replis tendant les uns & les autres à l’amener à une forme propre à se mouler sur celle de l’olécrane : cinq liens servent à le fixer


Section XIII.

Du bandage pour le dos.

Une pièce de toile présentant un éuarré long, forme le bandage : les deux angles postérieurs en sont tronqués d’environ quatre doigts : ses bords antérieurs & postérieurs sont, dans leur partie moyenne, refendus pour être alongés, l’antérieur de trois pouces, le postérieur d’un pouce & demi seulement, au moyen de deux pièces compliquées par couture comme deux espèces de gousset. Six liens, un à chaque angle, sont adaptés à ce bandage.


Section XVII.

Du bandage des reins & de la croupe.

L’étendue de ce bandage est telle, qu’il peut couvrir toute la croupe & même une partie des reins. Les angles postérieurs en sont tronqués d’environ quatre pouces : de cette mutilation résultent six bords dans la pièce, dont cinq sont à peu près de même grandeur, l’intérieur est deux fois plus long que ceux-ci. On observera dans chacun des autres cinq bords, un repli d’environ deux doigts pour répondre à la convexité de là croupe. Six liens, trois de chaque côté, sont unis à ce bandage & partent chacun de ces angles.


Section XVIII.

Du bandage pour la fesse.

Une pièce de toile une fois & demie aussi longue qu’elle est large, compose ce bandage ; il faut en considérer les bords, le supérieur oblique, l’antérieur aussi oblique, l’inférieur, enfin le postérieur. La longueur de l’antérieur oblique est diminuée de trois pouces par un repli pratiqué dans son milieu, & celle de l’inférieur de quatre pouces, au moyen de deux autres replis ; mais elle est restituée par une pièce triangulaire ajoutée, les replis n’ayant eu son abréviation pour objet, & n’ayant été faits que pour ménager une concavité nécessaire à la réception de la fesse.


Section XIX.

Du bandage pour le dessous du ventre.

Ce bandage est formé d’une pièce de toile, présentant un quarré long, sa longueur étant deux fois sa largeur. Dans le milieu de chacun des grands côtés est un repli ; celui du côté antérieur n’est que d’un travers de doigt, tandis que celui du côté postérieur est de plus d’un pouce ; l’un & l’autre favorisent le logement de la convexité du ventre. Chaque petit côté porte trois liens, un à chaque angle & un dans son milieu, dans la direction de la figure de la pièce ; on l’applique sous l’abdomen.


Section XVII.

Du bandage, pour les maladies des bourses.

Ce bandage fait d’une pièce de toile imite par sa forme un triangle alongé, tronqué dans son sommet : on y remarque quatre liens, deux attachés aux angles de la base dans la direction de cette même base, & deux autres attachés à la partie tronquée près des angles & dans la direction de l’axe du triangle. Cette pièce est placée de manière à être contentive de l’appareil appliqué sur les bourses.


Section XXI.

Du bandage pour la fistule à l’anus.

Ce bandage est une espèce de fronde à quatre chefs, c’est-à-dire un morceau de toile long & refendu en deux branches à chaque extrémité, l’enfourchure des inférieurs étant plus aiguë que celle des supérieurs qui doivent embrasser le tronçon de la queue, tandis que les autres ne contiennent que le principe du scrotum : on adapte un lien à chaque division ou à chaque chef.


Section XXII.

Du bandage pour les hernies ombilicales.

Ce bandage est de cuir : sa forme est un quarré long, légèrement échancré dans un de les grands côtés, pour éviter de gêner le fourreau, tandis que le côté opposé offre une saillie dans son milieu qui répond à la partie antérieure de l’abdomen. Chacun de ces petits côtés porte trois courroies également espacées, & laissant autant de vide entr’elles qu’elles ont de largeur : ces courroies sont tirées du même cuir dans la direction des grands côtés ; trois d’entr’elles, d’environ un pied de longueur, portent les boucles & ceignent le corps du côté gauche, les trois autres ayant assez de longueur pour passer sur le dos de l’animal & venir se boucler aux premières. Une septième courroie est brédie à angle droit au milieu du côté antérieur de ce bandage : cette courroie, de la même largeur que les autres, a dans son milieu une boucle à ardillon avec un passant donc l’extrémité percée de différens trous, doit être reçue dans cette boucle après avoir passé entre le ventre & le surfaix : c’est ainsi qu’elle peut empêcher le bandage de glisser en arrière ; la face interne de ce bandage, formée d’une peau de mouton passée à l’huile, doit s’appliquer par son milieu contre le ventre de l’animal : ce milieu sous cette même peau, est armé d’une plaque de fer d’environ cinq pouces de diamètre, convexe de trois ou quatre lignes, laquelle est appliquée sur la face externe, au moyen d’un cuir qui la recouvre, & qui dans toute sa circonférence est cousu à cette même face.

Section XXIII.

Du bandage pour les plaies du grasset

La forme de ce bandage est un triangle dont la base seroit à peu près quatre fois la hauteur : les deux côtés étant égaux & également raccourcis d’un pouce par un repli pratiqué à chacun d’eux : à chaque angle est attaché un lien.


Section XXIV.

Du bandage pour l’avant-bras.

Ce bandage est formé par une pièce de toile : on doit en remarquer les côtés ; le supérieur, de dix-huit à vingt pouces de longueur, est échancré de trois pouces de profondeur dans toute cette longueur ; les côtés droit & gauche longs d’environ un pied, sont coupés droits, mais on les attache dans une direction oblique ; ils se rapprochent dans leur extrémité inférieure, au point que le côté inférieur n’a que dix pouces de longueur : toutes ces mesures au surplus ne sont exprimées ici que pour indiquer à peu près les proportions du bandage. On applique ce bandage de façon que l’échancrure embrasse le pli de l’articulation, & que les côtés droit & gauche-se réunissent au milieu de la face externe de l’avant bras, ils y sont rapprochés l’un de l’autre par cinq cordons partant de chacun de ces côtés & noués les uns aux autres.


Section XXV.

Du bandage pour le genou.

Ce bandage est tiré d’une pièce de toile quarrée, dont le côté supérieur est alongé de deux pouces au plus, par deux fentes recouvertes de pièces appliquées par couture : la première de ces fentes descend parallèlement au côté le plus voisin jusqu’aux deux tiers de la hauteur du bandage, à la distance de trois pouces : la seconde faite à trois pouces de distance de la première, ne descend que de trois pouces seulement : il en est encore une troisième pratiquée au milieu de la pièce ; elle est d’environ un pouce & demi de largeur sur trois de hauteur. L’angle le plus voisin de la première fente, est tronqué de deux ou trois doigts ; le bord latéral répondant à cette mutilation, est lui-même tronqué d’un pouce & demi mesuré sur le côté inférieur, & de six pouces mesuré sur lui-même ; le côté opposé est aussi tronqué de la même manière, de telle sorte que le côté inférieur se trouve réduit à sept pouces : chaque bord latéral porte cinq liens répondans l’un à l’autre.

Section XXVI.

Du bandage pour la jambe postérieure.

La figure de ce bandage est trapézoïde : ce bandage est si composé qu’on ne peut le décrire sans voir la figure ; mais nous dirons seulement qu’à ce bandage sont attachés quatre principaux liens dans son bord supérieur, & quatre autres petits liens à chacun de ses bords latéraux.


Section XXVII.

Du bandage du jarret & du canon postérieur.

Ce bandage est formé d’une pièce de toile dont l’étendue est proportionnée à celle qui se trouve entre le haut du jarret & le milieu du boulet de l’animal ; supérieurement elle est entr’ouverte de quatre pouces de profondeur sur autant de largeur, mesuré sur le bord supérieur qui, dans son principe avoit quatorze pouces de longueur, le bord inférieur n’en ayant que huit ou neuf, tandis que les latéraux aussi dans leur principe, décrivoient une ligne droite, chacun de ces bords latéraux porte un repli qui le raccourcit d’un pouce & demi : l’inférieur est alongé d’environ deux pouces, par une pièce appliquée sur une fente pratiquée dans son milieu.

Quant aux ferremens pour les fractures des os, ils sont si compliqués que nous croyons devoir nous dispenser de les décrire. Il nous suffit de renvoyer nos lecteurs au mot Fracture où il est traité au long de la manière de procéder à la réduction de ces parties. M. T.