Cours d’agriculture (Rozier)/PAUPIÈRES

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Hôtel Serpente (Tome septièmep. 469-470).


PAUPIÈRES. médecine vétérinaire. Les paupières sont une espèce de voile ou de rideau placé transversalement au-dessus & au-dessous de la convexité antérieure du globe de l’œil des animaux ; on en distingue deux, une supérieure, & une inférieure..

Il entre seulement dans notre plan, de nous arrêter à la description des maladies qui affectent ces parties.

Les paupières ont leurs maladies particulières, souvent indépendantes de celles qui affectent le globe de l’œil, & les autres parties qui les avoisinent.

Ces maladies sont l’enflure des paupières, la jonction des paupières, & le relâchement des paupières.

1°. Enflure des paupières. Plusieurs causes peuvent donner naissance à l’enflure des paupières ; les coups reçus, la piqûre des insectes, le frottement contre le râtelier ou la mangeoire.

Elle provint encore d’une cause interne, d’un vice des humeurs, d’un défaut de ressort dans les vaisseaux, des tumeurs du phlegmon, de l’inflammation, de l’érésipèle, de l’œdème, & du squirrhe.(Voy ces mots)

Curation. La tumeur est-elle produite par l’inflammation ? ayez recours aux remèdes généraux indiqués à ce mot, & appliquez les cataplasmes émolliens de feuilles de mauve, de pariétaire, de bouillon-blanc, &c. La tumeur dégénère-t-elle en abcès ? traitez-la avec les remèdes qui sont convenables ; (voyez Abcès) perce-t-elle en dedans des paupières, ne mettez rien dans la plaie, bassinez là seulement, & appliquez-y des compresses trempées dans du vin miellé, que vous contiendrez par le bandage en de chiffre.

La tumeur, au contraire, paroît elle participer de l’érésypèle, ce que l’on reconnoit par le gonflement des paupières & des salières, l’enflure des joues, &c. bornez-vous à l’usage du traitement extérieur de l’érésypèle ; (voyez ce mot) est-elle œdémateuse, appliquez-y des compresses trempées dans l’eau-de-vie camphrée, &c. & consultez le mot Œdème, pour le surplus du traitement.

Enfin, l’enflure est-elle squirrheuse, & ne s’abcède-t-elle pas ? ouvrez simplement la tumeur avec le bistouri ; appliquez dessus la pierre à cautère, & traitez-la ensuite comme un ulcère simple. (Voyez Ulcère)

1°. Jonction des paupières. Elle arrive pour l’ordinaire à la suite de quelques coups, ou par l’abondance des larmes produites par l’épaississement de la chassie, de cette humeur blanchâtre, épaisse, quelquefois jaunâtre, qui coule du grand angle de l’œil.

Il est rare cependant que les paupières se joignent entièrement, sans pouvoir se séparer, il suffit de les bassiner avec de l’eau tiède.

3°. Relâchement des paupières. La paupière supérieure peut être relâchée par quelques coups, ou par quelque frottement, ou par une paralysie.

Le relâchement vient-il des causes externes, employez les forts résolutifs, tels que l’esprit de vin camphré, dont vous imbiberez des compresses. Provient-il au contraire de paralysie ? coupez la paupière, afin de découvrir la prunelle, & que les rayons de lumière puissent y pénétrer ; évitez sur-tout de toucher les angles dans la section ; l’opération faite, pansez seulement avec des compresses de vin miellé ; la plaie guérit dans quelques jours. M. T.