Cours d’agriculture (Rozier)/PESSAIRE

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Hôtel Serpente (Tome septièmep. 600).


PESSAIRE, Médecine rurale. Moyen que la chirurgie emploie peut contenir la matrice dans sa situation naturelle.

On en fait de plusieurs espèces, de différentes formes, & d’une grosseur relative aux indications que l’on veut remplir ; les uns sont mous, & les autres fermes. On les prépare ordinairement avec du liège en manière d’anneau rond ou ovale, qu’on trempe dans de la cire fondue, pour en remplir les pores & faire un enduit qui les préserve de la pourriture.

On peut aussi préparer un pessaire avec du coton imbibé d’huile, & d’onguent avec de la toile de lin, ou une étoffe de soie dans laquelle on enveloppe des poudres avec du miel cuit & mêlé de différentes substances médicamenteuses, avec certaines racines, &c.

On compose des pessaires médicamenteux avec diverses matières appropriées au cas pour lequel on les ordonne, par exemple, pour faire paroître les règles, pour arrêter les pertes, calmer les démangeaisons, & déterger les ulcères. Lieutaud avertit qu’on ne doit recommander l’usage des pessaires qu’aux femmes & jamais aux filles, parce qu’ils détruiroient les signes extérieurs de la virginité. Quelques auteurs conseillent l’usage des pessaires d’argent en forme de tuyau, dont la partie supérieure soit terminée par un petit godet percé, pour soutenir l’orifice de la matrice ; mais on a fort bien observé que les humeurs du vagin altèrent l’argent, & forment aux pessaires faits de cette manière, des trous dans lesquels les chairs excoriées par l’inégalité de ces trous, s’engagent, ce qui produit des ulcères. Les personnes riches peuvent se servir de pessaires d’or ; car on a remarqué que les humeurs du vagin n’altèrent point ce métal. Les pessaires d’ivoire sont mieux appropriés, & plus à l’abri de toute espèce d’altération. M. AMI.