Cours d’agriculture (Rozier)/VERGE À PASTEUR

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Libairie d’éducation et des sciences et des arts (Tome dixièmep. 42-43).


VERGE À PASTEUR (Pl. Ire. bis.) El le est nommée virga pastoris par Tournefort, qui l’a placée dans la cinquième section de la douzième classe, laquelle renferme les herbes à fleurs flosculeuses, dont les fleurons, ordinairement divisés en découpures inégales, sont portés chacun dans un calice particulier. Von-Linné la place dans la tétrandrie monogynie : il la nomme dipsacus pilosus.

Fleur. Composée, flosculeuse ; fleurons dont les étamines ne sont pas réunies par les sommets B, tubulés C, irréguliers, divisés par leur limbe en quatre parties D, rassemblés en tête ovale, dans un calice commun, composé de folioles ténues, lâches ; chaque fleuron porté par des calices propres, à peine visibles, insérés au germe, et distribués sur un réceptacle conique E.

Fruit. Semences en forme de colonne, couronnées par le rebord du calice propre de chaque fleuron F.

Racine. Fusiforme, unie A.

Port. Tige d’environ un pied et demi, épineuse, rameuse, légèrement cannelée ; les têtes ou bouquets de fleurs, chargées de filets qui les font paroître velues.

Lieu. Les bords des fossés humides.

Propriétés et usages. Les têtes et les racines sont sudorifiques et diurétiques ; mais ces vertus ne sont point assez constatées pour y pouvoir compter. Les usages économiques de cette plante sont à peu-près nuls aussi. Cependant, il est à présumer que, cultivée en grand et avec soin, elle pourroit, dans quelques circonstances, et jusqu’à un certain point, suppléer le chardon à bonnetier, dont elle possède presque toutes les formes extérieures. Nous disons, jusqu’à un certain point, parce que, en effet, ses têtes ne parviendroient point à la même grosseur, et ses calices ou crochets n’acquerroient point le degré de force et de dureté qui font le mérite du chardon à foulon ou à bonnetier. Voyez ce mot.