Curumilla/12

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Amyot (p. 148-161).
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XII

Le Père et la Fille.

Le camp des aventuriers avait complétement changé d’aspect, il avait perdu son apparence pacifique des premiers jours, pour prendre un air guerrier parfaitement en rapport avec la situation actuelle.

À chaque issue de la Mission, une pièce de canon, gardée par un détachement, était braquée sur la campagne ; des faisceaux de fusils formaient une longue file, devant laquelle se promenait une sentinelle.

Des factionnaires placés de distance en distance surveillaient le dehors, tandis que des postes avancés, établis dans des positions sûres, garantissaient les approches et empêchaient toute tentative de surprise.

Dans l’intérieur du camp régnait la plus grande activité : les forges de campagne fumaient et retentissaient sous les coups pressés des forgerons ; plus loin, les charpentiers débitaient des arbres entiers ; les armuriers visitaient et réparaient les armes ; enfin, chacun travaillait avec ardeur à tout mettre en état dans le plus bref délai.

Le comte et Curumiila, précédés par Valentin, traversèrent rapidement le camp, accueillis à leur passage par les saluts affectueux des aventuriers, heureux de les savoir de retour.

Comme ils approchaient du quartier général, les sons criards d’un jarabé auquel se mêlaient les accents mélancoliques d’une voix qui chantait la romance del rey Rodrigo frappèrent leurs oreilles.

— Peut-être vaudrait-il mieux, avant d’aller plus loin, dit le comte, demander quelques renseignements à don Cornelio.

— Oui, d’autant plus qu’il serait fort difficile, pour ne pas dire impossible, de les obtenir de Curumilla.

— C’est vers lui que je vais, répondit celui-ci, qui avait entendu les quelques mots échangés entre les deux amis.

— Alors, tout est pour le mieux, fit Valentin en souriant.

Curumilla obliqua un peu sur la gauche, et guida les deux hommes vers un jacal de feuillage qui servait d’habitation à l’Espagnol, et devant lequel le noble hidalgo se tenait en ce moment, assis sur un équipal, raclant avec fureur sa jarana, et psalmodiant son éternelle romance en roulant des yeux effarés.

En apercevant les deux amis, il poussa un cri de joie, se leva vivement, jeta sa jarana loin de lui, et accourut vers eux :

— Capa de Dios ! s’écria-t-il en leur prenant les mains, soyez les bienvenus, caballeros ; je vous attendais avec impatience.

— Y a-t-il donc quelque chose de nouveau ? demanda don Luis avec inquiétude.

— Hum ! assez ; mais vous n’aller pas demeurer à cheval, je suppose ?

— Non, non, nous sommes à vous.

Et ils mirent pied à terre. Pendant les quelques mots échangés entre le comte et l’Espagnol, Valentin s’était penché à l’oreille du chef indien, et avait, d’une voix basse comme un souffle, prononcé certaines paroles auxquelles Curumilla avait répondu en hochant affirmativement la tête.

Les deux Français entrèrent dans le jacal à la suite de don Cornelio, tandis que l’Araucan s’éloignait avec les chevaux.

— Asseyez-vous, messieurs, leur dit l’Espagnol en leur montrant quelques équipals épars çà et là.

— Savez-vous que vous m’intriguez singulièrement, don Cornelio, lui dit le comte ; que s’est-il donc passé pendant mon absence ?

— Rien de bien important au point de vue général, nos espions ne nous ont apporté que des nouvelles rassurantes sur les mouvements de l’ennemi ; du reste, le commandant par intérim vous fera son rapport, ce n’est donc pas de ces choses-là que je veux vous entretenir.

— S’est-il donc passé d’autres choses qui m’intéressent particulièrement ?

— Vous allez en juger : vous savez qu’avant votre départ vous m’avez chargé de veiller sur doña Angela, singulière mission pour moi.

— Comment cela ?

— Suffit, je m’entends. Enfin, j’accomplis cette mission délicate, j’ose le dire, avec toute la galanterie d’un véritable caballero.

— Je vous en remercie.

— Hier, un Indien arriva à la Mission, porteur d’une lettre pour le commandant.

— Ah ! ah ! et vous savez ce que contenait cette lettre ?

— C’était tout simplement une demande de sauf-conduit pour séjourner au camp.

— Ah ! et quel était le signataire ?

— Le père Séraphin.

— Comment ! s’écria vivement Valentin, le père Séraphin ! le missionnaire français, le saint homme que les Indiens eux-mêmes ont appelé l’apôtre des prairies…

— Lui-même.

— Voilà qui est étrange, murmura le chasseur.

— N’est-ce pas ?

Mais, fit le comte, le père Séraphin n’a pas besoin de sauf-conduit pour séjourner parmi nous tant que bon lui semblera.

— Sans doute, appuya Valentin, nous serons toujours heureux, moi particulièrement, de profiter de ses avis.

— Aussi n’était-ce pas pour lui personnellement que le digne père demandait le sauf-conduit ; il sait fort bien que sa visite ne peut que nous être agréable.

— Ah ! et pour qui donc, alors ?

— Pour une personne dont il répondait corps pour corps pendant son séjour au milieu de nous, mais dont il taisait le nom.

— Hum ! cela n’est pas clair.

— C’est ce que j’ai pensé, j’ai même engagé le commandant à refuser.

— Ainsi ?

— Il a accordé le sauf-conduit, s’appuyant sur ce raisonnement, qui, du reste ne manque pas d’une certaine logique, que l’homme pour qui on demande un sauf-conduit est évidemment un ami ou un ennemi, et que dans les deux cas il est bon de le connaître afin plus tard, de le traiter selon qu’il le méritera.

Les deux Français ne purent s’empêcher de rire à ce singulier raisonnement.

— Enfin, qu’est-il résulté de tout cela ? reprit le comte.

— Il est résulté que ce matin, le père Séraphin est arrivé à la Mission, accompagné d’une personne enveloppée avec soin dans les plis épais d’un large manteau.

— Ah ! ah ! Et cette personne ?

— Je vous donne à deviner en mille qui elle est.

— Je crois que vous ferez mieux de me la nommer tout de suite.

— Je le crois aussi. Eh bien, préparez-vous à entendre quelque chose d’incroyable. Cette personne n’est rien moins que don Sébastian Guerrero.

— Le général Guerrero ! s’écria le comte en bondissant sur son siége.

— Ne confondons pas ; je ne vous ai pas dit le général Guerrero, mais seulement don Sébastian Guerrero.

— Trêve de folies, don Cornelio ; causons sérieusement, ce que vous dites en vaut la peine.

— Je suis sérieux, don Luis ; le général ne se présente ici qu’en simple particulier. En un mot, c’est le père de doña Angela qui se trouve dans notre camp et non le gouverneur de la Sonora.

— Je commence à comprendre, dit le comte d’une voix creuse en marchant d’un air agité de long en large dans le jacal. Et que s’est-il passé entre et le père et la fille ? Ne craignez pas de tout me dire, je saurai me contraindre.

— Il ne s’est rien passé du tout, don Luis, grâce à Dieu !

— Ah !

— Oui, par la simple raison que, d’après mon conseil, doña Angela a refusé de recevoir la visite de son père en votre absence.

— Elle a eu la force de faire cela ? dit le comte, en s’arrêtant et lançant un regard perçant sur l’Espagnol.

— D’après mon conseil, oui.

— Merci, don Cornelio. Ainsi le père Séraphin et le général…

— Attendent votre retour dans un jacal construit exprès pour eux où, bien que libre en apparence, le général est si bien surveillé à la sourdine, que je le défie de faire le moindre mouvement sans que je le sache.

— Voue avez eu raison d’agir ainsi que vous l’avez fait, mon ami ; vous avez dans cette circonstance difficile, fait preuve d’une grande prudence et surtout d’une grande perspicacité.

Don Cornelio, à ce compliment à brûle pourpoint, rougit comme une jeune fille et baissa modestement les yeux.

— Que comptes-tu faire ? demanda Valentin au comte.

— Laisser doña Angela maîtresse de sa volonté. Allez la prévenir de mon retour, mon cher don Cornelio ; vous introduirez en même temps son père et le missionnaire auprès d’elle. Allez, je vous suis.

L’Espagnol sortit aussitôt pour accomplir l’ordre qu’il avait reçu.

— Quand comptes-tu te mettre en route ? dit Valentin, dès qu’il se trouva seul avec le comte.

— Sous deux jours.

— Tu te diriges ?

— Sur la Magdalena.

— Bien ! Maintenant, je te demande la permission de m’éloigner en compagnie de Curumilla ?

— Comment ! tu veux me quitter ? s’écria le comte avec regret.

Le chasseur sourit.

— Tu ne me comprends pas, frère, répondit-il ; le chef indien et moi, nous sommes à peu près inutiles ici. À quoi pouvons-nous servir ? À rien ; au lieu que nous ferons, j’en suis convaincu, d’excellents batteurs d’estrade. Laisse-nous le soin d’éclairer la route en même temps que nous essayerons de détruire ou du moins d’amoindrir les préventions que les calomnies répandues à flots sur votre compte ont fait naître contre tout ce qui est français.

— Je n’osais te demander de me rendre ce service ; mais, puisque tu t’offres aussi franchement, je ne commettrai pas la maladresse de te refuser ; pars, frère ; agis à ta guise, ce que tu feras sera bien.

— Alors adieu, je me mets immédiatement en route.

— Sans prendre un instant de repos !

— Tu sais bien que je ne suis jamais fatigué. Allons, courage, nous nous reverrons à la Magdalena.

Les deux amis s’embrassèrent, puis ils sortirent du jacal.

Sur le seuil de la porte ils se séparèrent après s’être une dernière fois serré la main ; Valetftln prit à droite et le comte tourna à gauche.

Une garde de dix hommes défendait les approches du quartier général.

Une sentinelle se promenait, le fusil sur l’épaule, devant la porte de l’église de la Mission, habitation provisoire du comte.

En arrivant auprès de son logis, don Luis reconnut don Cornelio, accompagné de deux personnes, dont l’une était revêtue du costume ecclésiastique ; ils étaient arrêtés et semblaient attendre.

Le comte pressa le pas ; bien qu’il n’eût jamais, jusqu’à ce moment, vu le père Séraphin, il le reconnut au portrait que Valentin lui en avait fait.

C’était toujours l’homme aux regards d’ange, aux traits fins et accentués, à la physionomie intelligemment douce, que, dans un précédent ouvrage[1], nous avons présenté à nos lecteurs ; mais l’apostolat est dur en Amérique ; les années y comptent triple pour les missionnaires réellement dignes de ce nom, et le père Séraphin, bien qu’il n’eût que trente ans à peine, portait déjà sur son corps et sur son visage les traces de cette décrépitude précoce dont sont victimes les hommes qui se sacrifient sans arrière-pensée au bonheur de l’humanité ; son dos commençait à se voûter, ses cheveux blanchissaient aux tempes, deux rides profondes sillonnaient son front. Cependant, la vivacité de son regard venait démentir cette apparente faiblesse et prouver que si le corps avait faibli dans la lutte, l’âme était toujours demeurée aussi jeune et aussi forte.

Les trois hommes se saluèrent poliment. Le comte et le missionnaire, après s’être lancé un regard profond, se tendirent mutuellement la main en souriant. Ils s’étaient compris.

— Monsieur, dit le comte en s’adressant au général, soyez le bien venu, bien que je sois surpris que vous ayez assez de confiance en des pirates, ainsi que vous nous nommez, pour vous fier aussi complétement à leur honneur.

— Monsieur, répondit le général, le droit des gens a des règles reconnues et respectées par tous les hommes.

— Excepté par ceux que l’on a mis au ban de la société et hors de la loi commune de l’humanité, dit sèchement don Luis.

Le missionnaire s’interposa.

— Messieurs, dit-il de sa voix sympathique, entre vous il n’y a pas d’ennemis en ce moment, il n’y a qu’un père qui réclame sa fille à un galant homme, qui ne refusera pas, j’en suis convaincu, de la lui rendre.

— À Dieu ne plaise, mon père, s’écria vivement le comte, que je prétende retenir contre son gré la fille de cet homme, serait-il mille fois encore plus mon ennemi qu’il ne l’est.

— Vous voyez, général, observa le missionnaire, que je ne m’étais pas trompé sur le caractère de M. le comte.

— Doña Angela est venue seule, poussée par sa propre volonté, dans mon camp ; elle est respectée et traitée avec tous les égards qu’elle mérite. Doña Angela est libre de ses actions, que je ne me reconnais en aucune façon le droit d’influencer. Comme je ne l’ai pas enlevée à son père, que je n’ai rien fait pour l’attirer ici, je ne puis la rendre, ainsi que monsieur semble vouloir l’exiger. Si doña Angela veut retourner parmi les siens, nul ne s’y opposera ; mais si, au contraire, elle préfère rester ici sous la protection de mes braves compagnons et la mienne, aucun pouvoir humain ne parviendra à me l’enlever.

Ces paroles furent prononcées d’un ton péremptoire qui produisit une certaine impression sur les deux auditeurs.

— Du reste, messieurs, ce que nous disons entre nous, continua le comte, n’a aucune valeur tant que doña Angela ne se sera pas prononcée elle-même pour l’un ou l’autre parti. Je vais avoir l’honneur de vous conduire devant elle, vous vous expliquerez en sa présence, elle vous fera connaître sa volonté. Seulement, j’ai l’honneur de vous avertir que, quelle que soit cette volonté, vous et moi nous serons tenus de nous y soumettre.

— Soit, monsieur, répondit sèchement le général ; aussi bien peut-être vaut-il mieux qu’il en soit ainsi.

— Venez donc, reprit le comte.

Et il les précéda dans la cabane qui servait d’habitation particulière à la jeune fille.

Doña Angela, assise sur une butacca, ayant à ses pieds Violenta, s’occupait à un ouvrage de couture. En voyant entrer son père et les personnes qui l’accompagnaient, une vive rougeur empourpra ses joues ; mais presque aussitôt elle devint pâle comme une morte ; cependant elle parvint à dominer l’émotion qu’elle éprouvait, se leva, salua silencieusement à la ronde et se rassit.

Le général la considéra un instant avec une expression de colère et de tendresse ; puis se tournant brusquement vers le missionnaire :

— Parlez-lui, mon père, lui dit-il d’une voix saccadée, car je ne m’en sens pas la force.

La jeune fille sourit tristement.

— Mon bon père, dit-elle au missionnaire, je vous remercie de l’inutile démarche que vous tentez aujourd’hui auprès de moi. Ma résolution est prise ; rien ne pourra la changer, elle est immuable. Je ne reviendrai jamais parmi les miens.

— Malheureuse enfant ! s’écria le général avec douleur, quelle raison a pu te pousser à m’abandonner ainsi ?

— Je rends justice à votre bonté et à votre tendresse pour moi, mon père, répondit-elle avec mélancolie. Hélas ! peut-être est-ce cette tendresse sans bornes et cette liberté dont toujours vous m’avez laissée jouir qui sont cause aujourd’hui de ce qui arrive. Je ne vous adresse pas de reproches, mon destin m’a entraînée ; je subirai les conséquences de la faute que j’ai commise.

Le général fronça les sourcils et frappa du pied contre terre avec colère.

— Angela, ma fille bien-aimée, reprit-il avec amertume, songe que l’éclat causé par ta fuite te déshonore à jamais.

Un sourire de dédain plissa les lèvres pâles de la jeune fille.

— Que m’importe ? dit-elle ; le monde dans lequel vous vivez n’est plus le mien. Ici se concentreront désormais toutes mes joies et toutes mes douleurs.

— Mais moi, moi, ton père, tu m’oublies donc, je ne suis plus rien pour toi ?

La jeune fille hésita ; elle demeura muette et les yeux baissés.

— Madame, dit doucement le missionnaire, Dieu maudit les enfants qui abandonnent leur père ; retournez vers le vôtre, il en est temps encore, il vous tend les bras, il vous appelle ; retournez, mon enfant, le cœur d’un père est une source inépuisable d’indulgence ; le vôtre vous pardonnera, déjà même il vous a pardonné.

Doña Angela, sans répondre autrement, secoua négativement la tête.

Le général et le missionnaire se regardèrent avec désappointement.

Don Luis se tenait un peu en arrière, les bras croisés sur la poitrine, la tête baissée, l’air pensif.

— Oh ! murmura le général avec une colère concentrée, c’est une race maudite que la nôtre !

En ce moment, don Luis se redressa et fit quelques pas en avant.

— Doña Angela, dit-il d’une voix profondément accentuée, est-ce bien par l’effet de votre propre volonté que vous êtes venue ici ?

— Oui, répondit-elle résolûment.

— Êtes-vous réellement décidée à n’obéir ni aux ordres ni aux prières de votre père ?

— Oui, fit-elle encore.

— Ainsi, vous renoncez sans retour possible à votre rang dans le monde et à votre fortune ?

— Oui.

— Vous renoncez de même à la protection de votre père, qui est votre tuteur naturel et qui a sur vous tous droits divins et humains, vous renoncez à sa tendresse ?

— Oui, murmura-t-elle faiblement.

— C’est bien, à mon tour. Et s’inclinant devant le général, il continua : Monsieur, quelle que soit la haine qui nous divise, quoi qu’il arrive plus tard, l’honneur de votre fille doit demeurer pur et sans tache.

— Pour qu’il en fût ainsi, répondit amèrement le général, il faudrait que quelqu’un consentît à l’épouser.

— Oui. Eh bien, moi, comte de Prébois-Crancé, j’ai l’honneur de vous demander sa main.

Le général recula avec étonnement.

— M’adressez-vous sérieusement cette demande ? dit-il.

— Oui.

— Réfléchissez que, tout en vous sachant gré de me la faire, je la considère cependant comme un nouveau grief.

— Soit.

— Que ce mariage n’arrêtera en rien les mesures que je compte prendre contre vous ?

— Peu m’importe.

— Et vous consentez toujours à lui donner votre nom ?

— Oui.

— C’est bien, vous aurez ma réponse dans quatre jours.

— À la Magdalena, alors !

— À la Magdalena. Le général se tourna vers sa fille : Je ne vous maudis pas, lui dit-il, car Dieu lui-même ne relève pas un enfant de la malédiction paternelle. Adieu ! soyez heureuse.

Et il sortit à pas précipités, suivi du missionnaire.

— Mon père, dit le comte, je compte sur vous à la Magdalena.

— J’y serai, monsieur, répondit mélancoliquement le père Séraphin, car je prévois qu’il y aura des larmes à sécher.

— Au revoir, monsieur, dit le général.

— Au revoir, répondit le comte en s’inclinant.

Le général et le missionnaire montèrent alors à cheval et s’éloignèrent sous l’escorte d’un fort détachement d’aventuriers qui devaient les accompagner, afin de leur faire traverser sans encombre les postes avancés et les grand’gardes de la compagnie française.

Le comte les suivit longtemps d’un regard pensif, puis il rentra à pas lents dans son logis.

  1. Voir le Chercheur de Pistes, 1 vol. Amyot, éditeur, 8, rue de la Paix.