De l'amour des femmes pour les sots/00

La bibliothèque libre.
Librarie Nouvelle (p. V-VIII).

AVERTISSEMENT


Ce livre est court, et peut-être ne l’est-il pas assez.

Tel que je le donne, je désire qu’il plaise ; mais, vraiment, j’ai peine à m’en flatter. Parler de l’amour des femmes pour les sots, n’est-ce pas risquer d’avoir contre soi la majorité de l’un et de l’autre sexe ?

On convient que la matière est riche et féconde : j’ajoute qu’elle a été très souvent traitée. Aussi, si j’ai la prétention d’être bref, n’ai-je pas celle d’être neuf.

Je me contente de répéter ce que l’on a dit avant moi ; mes pages consciencieuses sont le résumé de nombreux et volumineux écrits. C’est, à proprement parler, une compilation scientifique, et j’aurais obtenu la plus douce récompense de mes efforts, comme disent les érudits, si j’inspirais aux lecteurs l’idée d’approfondir un sujet aussi important. Pour faciliter leurs recherches, je leur indiquerai les principales autorités que j’ai consultées. Les voici :

Aubert, Dialogue de la teste et du bonnet sur les natures et complexions des femmes. Lyon, 1544, in-16.

Guéroult, La Louange et vitupère de sottise, avec colloques sur les diverses fantaisies des femmes. Paris, 1556, in-8º.

Prévost, L’Amant desconforté cerchant confort parmy le monde, contenant le bien et le mal des femmes, avec plusieurs préceptes et documents contre les femmes. Lyon, 1564, in-16.

Agrippa, Libelli de prœexcellentia fæminei sexus et de matrimonio. Cologne, 4597, in-12.

Olivier, Alphabet de l’imperfection et de la malice des femmes. Rouen, 1683, in-12.

Montcrif, Essai sur la nécessité et les moyens de plaire. Amsterdam, 1738, in-18.

Champcenets, Pelit traité de l’amour des femmes pour les sots. Liége, 1788, in-8º.

Necker, Du bonheur des sots. Paris, 1788, in-8o.

Les Œuvres de Senancour, de Novalis, de Stendhal, de Nodier, de Balzac, etc.

Quant à l’impartialité qui a présidé à la rédaction de ce travail, elle ne sera, je l’espère, mise en suspicion par personne. J’exalte les sots sans rancune, et si je critique les gens d’esprit, c’est avec un désintéressement dont on appréciera aisément toute l’étendue.

P. S.