Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Descartes (rue)

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Descartes (rue).

Commence à la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève finit aux rues des Fossés-Saint-Victor, no 38, et Fourcy, no 2. Le dernier impair est 53 ; le dernier pair, 52. Sa longueur est de 260 m. — 12e arrondissement. Les numéros impairs sont du quartier du Jardin-du-Roi ; les pairs, du quartier Saint-Jacques.

Cette voie publique, dont il est fait mention dès le milieu du XIIIe siècle, porta le nom de rue Bordet ou Bordeille, qu’elle devait à un propriétaire qui y demeurait. — Une décision ministérielle à la date du 8 nivôse an X, signée Laplace, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. — « Au palais des Tuileries le 7 février 1809, Napoléon, empereur, etc… La rue Bordet portera désormais le nom de rue Descartes. Signé Napoléon. » (Extrait.) Une ordonnance royale du 2 décembre 1829, a fixé la moindre largeur de la rue Descartes à 12 m. Les constructions depuis la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève jusqu’à l’impasse Clopin, ne sont pas soumises à retranchement. Les propriétés nos 21, 39, 41, 43 ; 34, 50 et 52 sont alignées. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

René Descartes, naquit le 31 mars 1596 à La Haye en Touraine, et mourut en Suède le 11 février 1650. Le chevalier de Torlon, ambassadeur de Louis XIV, fit exhumer le corps de Descartes qu’on avait déposé dans le cimetière du Nord-Malme à Stockolm. Les dépouilles mortelles du philosophe furent transportées en France, au commencement de janvier 1667, et déposées dans l’ancienne église Sainte-Geneviève. — « 2 octobre 1793. La Convention Nationale, après avoir entendu son comité d’instruction publique, décrète. — Article 1er. René Descartes a mérité les honneurs dus aux grands hommes. — Art. 2. Le corps de ce philosophe sera transféré au Panthéon français. — Art. 3. Sur le tombeau de Descartes seront gravés ces mots : Au nom du peuple français la Convention Nationale à René Descartes, l’an II de la république. » Le 3 vendémiaire an VIII les restes de Descartes furent portés au Musée des Monuments français. Une troisième exhumation eut lieu et les cendres du philosophe furent déposées en grande pompe, le 26 février 1819, dans l’église Saint-Germain-des-Prés.

La porte Bordet était située à l’extrémité de la rue de ce nom, près de l’endroit où la rue Descartes débouche dans la rue des Fossés-Saint-Victor. Cette porte se composait d’un édifice flanqué de tours. On y arrivait par un pont de bois et un pont-levis. Elle fut démolie en 1683.

Le collége de Boncourt était situé dans la rue Bordet. Il fut fondé en 1353 par Pierre Becoud, seigneur de Fléchinel, qui donna, avec quelques revenus, la maison qu’il possédait, pour l’entretien et l’enseignement de huit écoliers du diocèse de Thérouenne. Le nom de ce fondateur fut altéré, de Becoud on fit Beaucourt puis Boncourt. Au XVIe siècle on représenta dans ce collége des comédies et des tragédies. Étienne Jodelle, poète, après avoir fait jouer sa tragédie de Cléopâtre à l’hôtel de Reims, la fit représenter également au collége de Boncourt. En 1668 il reçut de nouveaux règlements. Pierre Galand en fit continuer les bâtiments où sont établis aujourd’hui les bureaux de l’École Polytechnique.

Le collége de Tournay, situé également dans la rue Bordet, était contigu au collége de Boncourt. Fondé en 1353 par un évêque de Tournay qui donna une maison pour cet établissement, ce collége fut réuni plus tard à celui de Navarre. Aujourd’hui les bâtiments de ces deux colléges dépendent de l’École Polytechnique.