Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Enfants-malades (hôpital des)

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Enfants-malades (hôpital des).

Situé dans la rue de Sèvres. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

C’était autrefois la communauté des Filles de l’Enfant-Jésus. — « Bureau de la ville (19 mai 1752). Veu au bureau de la ville les lettres-patentes du roy données à Versailles au mois de décembre dernier (1751), signées Louis, obtenues par Jean-Joseph Languet, archevêque de Sens, portant confirmation de l’établissement de la maison de l’Enfant-Jésus en cette ville, ainsi qu’il est plus au long porté aux dites lettres-patentes ; l’arrêt du dit présent mois, par lequel la cour a ordonné que les lettres-patentes nous seroient communiquées pour donner notre avis sur le contenu en icelles. Veu aussi la requeste à nous présentée à cet effet. Nous croyons avoir lieu de penser que la cour sera très satisfaite de l’établissement qui lui est proposé. Il présente deux objets prétieux qui sont les seuls qui soient à désirer ; d’une part, la subsistance et l’éducation d’un nombre considérale de personnes du sexe que la misère et le défaut d’occupations pourroient plonger dans le désordre, et d’autre, l’éducation d’un nombre de seize demoiselles d’extraction noble, aux quelles leurs parents ne pourroient en procurer une convenable à leur naissance, sans que les unes et les autres soient attachées à la maison par aucun vœu ou autre lien quelconque. C’est ainsi que, bien loin de présumer qu’il en puisse résulter aucun inconvénient, il nous paroît au contraire du bien de la religion et de celui de l’État, que cet établissement soit rendu stable. La seule observation que nous nous sentions obligés de faire à la cour sur ce point de stabilité en ce qui concerne la seconde vue de cet établissement, est l’obstacle que la succession des temps nous semble pouvoir apporter à l’admission des demoiselles dans cette maison ; elles y seront reçues aujourd’hui en prouvant deux cents ans de noblesse ; mais si dans un ou deux siècles, il étoit exigé des preuves de trois ou quatre cents ans, il pourroit être alors à craindre de voir dégénérer un établissement aussi utile ; du moins est-ce l’idée que nous a paru offrir l’époque de 1550, déterminément fixée par l’art. 5e des lettres-patentes. Nous devons toutes fois soumettre cette simple réflexion aux lumières de la cour. Sous ces observations, nous estimons, sous le bon plaisir de la cour, que les lettres-patentes portant confirmation de l’établissement de la maison de l’Enfant-Jésus en cette ville, peuvent être registrées pour être exécutées selon leur forme et teneur. Signé de Bernage, Gillet et Moriau. » — Cette maison fut dans la suite convertie en hospice d’orphelins. — Au mois de juin 1802, le conseil général des hospices destina cette maison à des enfants malades. On ne put d’abord y admettre que ceux qui étaient atteints de maladies aiguës et 300 lits furent établis pour eux. Le nombre des lits s’accrut rapidement jusqu’à près de 600. Les enfants attaqués de maladies qui paraissent contagieuses, sont renfermés dans des bâtiments isolés et séparés de l’hôpital par de grands jardins. Il y a 212 lits pour ceux qui sont atteints de maladies aiguës, 129 pour les garçons et 83 pour les filles. Pour les maladies qui réclament les secours de la chirurgie, il y a 70 lits, dont 40 pour les garçons, et le reste pour les maladies chroniques, la teigne et les scrofules. En 1834 la mortalité a été de 1 sur 6-18, en 1842 de 1 sur 6-29.