Le Peletier (rue).
1re Partie comprise entre le boulevart et la rue Pinon. — « Louis, etc… Notre très cher et bien amé Joseph de la Borde, vidame de Chartres, marquis de la Borde, baron, vicomte et haut châtelain de Mereville, seigneur de Saint-Père et autres lieux, nous a fait exposer qu’il a fait acquisition d’une portion de terrain au fond du jardin de l’hôtel de Choiseul, rue Grange-Batelière, et traité pour reprendre dès à présent une autre partie de terrain joignante dont le fond lui appartenait déjà, mais qui avait été par lui engagée à vie, que ces deux portions d’emplacements ont une façade de 43 toises d’étendue sur le rempart entre les rues Grange-Batelière et d’Artois, et aboutissant sur la rue Pinon nouvellement ouverte ; que leur profondeur réunie est si considérable que l’exposant n’en pourrait tirer aucun parti s’il n’y était percé une nouvelle rue, etc… Permettons et autorisons, voulons et nous plaît ce qui suit : Article 1er. Il sera par le sieur Jean-Joseph de la Borde et à ses frais, ouvert une nouvelle rue en face du bâtiment du théâtre Italien, débouchant d’un côté sur la place du Rempart, et de l’autre dans la rue Pinon, à travers un terrain qui lui appartient entre la rue Grange-Batelière et celle d’Artois. — Art. 2e. La d. rue sera nommée Le Peletier ; elle sera d’un droit alignement et sur la largeur que nous avons fixée à 36 pieds ; il sera établi de chaque côté, également aux frais du d. sieur de la Borde, des trottoirs à l’usage des gens de pied ; ces trottoirs, de 4 pieds de large sur 10 à 12 pouces au moins de haut avec une bordure de pierre propre à les soutenir, seront couverts d’un pavé à chaux et ciment et défendus dans toute leur longueur par de petites bornes posées à une certaine distance les unes des autres, etc… Donné à Versailles, le 8e jour du mois d’avril, l’an de grâce 1786, et de notre règne le 12e. Signé Louis. » — Ces lettres-patentes furent immédiatement exécutées.
2e Partie comprise entre la rue Pinon et celle de Provence. — « Après avoir entendu le rapport des administrateurs du département des travaux publics et ouï sur ce le procureur de la commune, le corps municipal arrête ce qui suit : Article 1er. Il sera ouvert aux frais de la citoyenne Boulanger, veuve Pinon, et du citoyen Thévenin, sur le terrain dont ils sont propriétaires en commun, situé entre les rues Pinon et de Provence, deux nouvelles rues, suivant le plan par eux présenté et qui a été certifié véritable par le citoyen Thévenin, lequel a été visé par le citoyen maire et le secrétaire greffier ne varietur. — Art. 2e. Chacune des d. rues aura 30 pieds de large ; la première, qui sera nommée rue Boulanger, formera le prolongement de la rue Le Pelletier, et il sera établi aux frais des d. propriétaires des trottoirs de chaque côté de cette rue, de la même largeur que ceux qui bordent la d. rue Le Pelletier, en observant des pentes douces au droit des portes cochères pour éviter les ressauts. Les d. trottoirs seront également entretenus aux frais des d. propriétaires, etc… Signé Pache, maire ; Coulombeau, secrétaire. » — Cette autorisation ayant été confirmée par un arrêté du directoire du département de Paris, en date du 8 octobre suivant, ce prolongement fut immédiatement exécuté, mais sur une largeur de 36 pieds, conformément au plan du sieur Thévenin, et reçut le nom de rue Le Peletier. — Une décision ministérielle du 8 septembre 1821, et une ordonnance royale du 16 avril 1831, ont maintenu cette voie publique suivant la largeur de 36 pieds (11 m. 69 c.). Les constructions riveraines de la rue Le Peletier sont alignées. — Portion d’égout du côté de la rue Pinon. — Conduite d’eau depuis la rue de Provence jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).
Messire Louis Le Peletier, chevalier, marquis de Montméliant, seigneur de Mortefontaine, conseiller d’état, fut prévôt des marchands de 1784 à 1789.