Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Marie (temple Sainte-)

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Marie (temple Sainte-).

Situé dans la rue Saint-Antoine, entre les nos 214 et 216. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

C’était autrefois l’église du couvent de la Visitation des Filles-Sainte-Marie. Saint François de Sales, évêque de Genève, fut le fondateur de cette communauté. Ces religieuses s’établirent d’abord dans la petite ville d’Anneci. On leur donna le nom de Filles de la Visitation, parce qu’elles visitaient les pauvres malades et leur prodiguaient les soins les plus touchants. Jeanne-Françoise Frémiot, veuve du baron de Chantal, conduisit de Bourges, par ordre de François de Sales, trois religieuses qui, le 6 avril 1619, arrivèrent à Paris. Elles se logèrent d’abord dans le faubourg Saint-Marcel. En 1621, elles vinrent habiter une maison appelée l’hôtel du Petit-Bourbon, situé dans les rues du Petit-Musc et de la Cerisaie. Le nombre des prosélytes augmentant chaque jour, ces religieuses furent forcées de changer encore d’habitation. La supérieure Hélène-Angélique l’Huillier acheta, en 1628, pour sa communauté, l’hôtel de Cossé, rue Saint-Antoine. En 1632, on y fit bâtir une église sur le modèle de Notre-Dame-de-la-Rotonde à Rome, et sur les dessins du célèbre François Mansart. Achevée en 1634, on lui donna le nom de Notre-Dame-des-Anges. Dans la nef, on voyait le tombeau de Nicolas Fouquet, mort en 1680, dans la citadelle de Pignerol, où il avait été enfermé sans jugement pour avoir abusé des finances de l’État. Ce couvent fut supprimé en 1790. Devenu propriété nationale, il fut vendu à divers particuliers, à l’exception de l’église, les 10 mars 1792, 6 juin, 10, 25 juillet et 28 août 1796. Sur une partie de ces terrains on a ouvert la rue Castex (voyez cet article), et un arrêté des consuls du 12 frimaire an XI, a concédé à la ville de Paris l’église Sainte-Marie, pour être affectée à l’exercice du culte réformé.