Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Molay (rue)

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Molay (rue).

Commence aux rues Portefoin, no  2, et des Enfants-Rouges, no  10 ; finit à la rue de la Corderie, nos 7 et 9. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 42 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Cette rue a été ouverte sur une partie de l’ancien hôpital des Enfants-Rouges, dont nous rappelons l’origine. À la sollicitation de Marguerite de Valois, sa sœur, François Ier consentit à la fondation de cet établissement. Une somme de 3,600 livres fut remise, par ce monarque, à Jean Briçonnet, président de la chambre des comptes, qui chargea Robert de Beauvais d’acheter dans les environs du Temple, une maison avec cour et jardin. Cette acquisition, qui date du 24 juillet 1534, coûta 1,200 livres. Dans les lettres patentes de janvier 1536, François Ier se déclare fondateur de cet établissement, spécialement destiné aux orphelins originaires de Paris. Il est dit aussi : qu’on y recevra les pauvres petits enfants qui ont été et seront dores en avant trouvés dans l’Hôtel-Dieu, fors et excepté ceux qui sont orphelins natifs et baptisés à Paris et èz faubourgs, que l’hôpital du Saint-Esprit doit prendre selon l’institution et fondations d’icelui et les bâtards que les doyen, chanoines et chapitres de Paris ont à coutume de recevoir et faire nourrir pour l’honneur de Dieu. Il est ordonné, en outre, par ces mêmes lettres patentes, que ces pauvres petites créatures, perpétuellement appelées Enfants-Dieu, seront vêtues d’étoffe rouge, pour marquer qu’elles doivent leur subsistance à la charité. Cet hôpital fut supprimé par lettres-patentes du mois de mai 1772, enregistrées au parlement 5 juin suivant. Alors on plaça les jeunes pensionnaires à l’hospice dit des Enfants-Trouvés, auquel furent donnés tous les biens de l’ancien établissement. Les prêtres de la Doctrine Chrétienne, autorisés par lettres-patentes de mars 1777, achetèrent de l’hospice des Enfants-Trouvés les anciens bâtiments de l’hôpital des Enfants-Rouges et s’y installèrent aussitôt. Leur communauté, supprimée en 1790, devint propriété nationale ; la maison et ses dépendances furent vendues le 25 brumaire an V, avec la condition « de fournir le terrain nécessaire pour le prolongement de la rue du Grand-Chantier (aujourd’hui des Enfants-Rouges) jusqu’à celle de la Corderie. » — Une décision ministérielle du 23 frimaire an VIII, signée Laplace, fixa la largeur de cette rue à 8 m. 30 c. Ce percement, commencé en vertu d’un arrêté du département du mois de brumaire de la même année, fut terminé en l’an IX, et reçut, en raison de sa proximité du Temple, le nom de Molay, en l’honneur de Jacques de Molay, dernier grand-maître de l’ordre des Templiers. — Une ordonnance royale, à la date du 31 mars 1835, a porté la largeur de cette voie publique à 11 m. Propriétés nos 1 et 3, retranch. 2 m. à 2 m. 60 c. ; 2 et 4, ret. réduit 80 c. ; 6, ret. réduit 50 c. ; 8, ret. réduit 30 c. ; 10, redress. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).