Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Truanderie (rue de la Petite-)

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Truanderie (rue de la Petite-).

Commence à la rue de Mondétour, nos 16 et 18 ; finit à la rue de la Grande-Truanderie, nos 13 et 15. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 52 m. — 5e arrondissement, quartier Montorgueil

Construite à la même époque que la rue qui précède, elle a porté les noms de rue du Puits-d’Amour et de l’Ariane. — Une décision ministérielle du 28 prairial an IX, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. 50 c. Propriétés du côté des numéros impairs, retranch. qui n’excède pas 70 c. ; constructions du côté opposé, ret. 6 m. à 6 m. 40 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

À la pointe du triangle que forment les rues de la Petite et de la Grande-Truanderie existait un puits célèbre dans les traditions du peuple parisien, et qu’on appelait le Puits-d’Amour. — Une jeune fille nommée Agnès Hellébic, dont le père tenait un rang à la cour de Philippe-Auguste, s’y était précipitée dans un accès de désespoir causé par l’infidélité de son amant. Trois cents ans après cette tragique aventure, un jeune homme que la froideur de sa maîtresse exaspérait, y chercha aussi la mort, mais sans parvenir à se la donner ; il tomba si heureusement qu’il ne se fit aucun mal ; par un bonheur plus grand encore cette démonstration toucha le cœur de la cruelle, qui le réconcilia promptement avec la vie en lui promettant sa main. L’amant, par reconnaissance, fit reconstruire le puits où l’on pouvait lire encore du temps de Sauval :

« L’amour m’a refait,
» En 1525, tout à fait. »

Le Puits-d’Amour était devenu une espèce d’autel où les amants allaient jurer de s’aimer toute la vie.