Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Vignes (impasse des)

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Vignes (impasse des).

Située dans la rue des Postes, no 26 bis. Le dernier impair est 3 bis ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 131 m.12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

C’était anciennement la rue des Vignes, en raison d’un clos de vignes sur lequel on l’avait ouverte. Cette voie publique traversait la rue des Postes et s’étendait jusqu’à la rue Neuve-Sainte-Geneviève. En cet endroit se trouvait un cimetière destiné aux pestiférés. La situation de la rue des Vignes, dans un lieu écarté, lui fit donner le nom de coupe-gorge. — Les dames de la Providence, dont nous avons parlé à l’article de la rue des Postes, obtinrent en 1691 des lettres-patentes qui les autorisèrent à supprimer une partie des deux voies publiques, appelées rues des Marionnettes et des Vignes. Par un contrat passé le 2 juillet 1694, ce terrain leur fut accordé. Des lettres-patentes du 26 mars 1695 confirmèrent cette concession pour quatre-vingt-dix-neuf années. La communauté des dames de la Providence ayant été supprimée en 1790, les bâtiments et terrains qui en dépendaient furent vendus par le domaine de l’État le 1er prairial an V. On comprit dans cette aliénation le sol de la partie de la rue des Vignes qui avait été concédée temporairement en 1694. — Il n’existe pas d’alignement pour l’impasse des Vignes, dont la largeur actuelle varie de 3 m. 50 c. à 9 m.

Au no 3 était située la maison des orphelines du saint Enfant-Jésus et de la Mère de pureté. Cet établissement fut fondé vers l’année 1700. Les orphelines firent l’acquisition, en 1711, d’une maison voisine de leur communauté, à l’effet de construire des classes, un réfectoire et une chapelle. Cet établissement fut confirmé par lettres-patentes de 1717. Plusieurs personnes charitables y fondèrent des places qui restèrent à la nomination de leurs familles. Outre les filles que la charité faisait entrer dans cette maison, on en recevait d’autres moyennant une pension modique. Il suffisait pour avoir droit d’admission dans cet établissement, qu’une fille fût privée de son père ou de sa mère. Reçues à l’âge de sept ans, les orphelines pouvaient y demeurer jusqu’à leur vingtième année. Cette communauté, confiée à des femmes pieuses, formait une société purement séculière. En 1754, on leur substitua des filles de la communauté de saint Thomas de Villeneuve. Cette maison est occupée maintenant par une communauté de dames de Charité.

Dans la même impasse, et presqu’en face de la maison des orphelines, était une pension pour les femmes ou filles tombées en démence, à laquelle on avait donné le titre de communauté de Saint-Siméon-Salus. On y voyait une petite chapelle construite en 1696 sous l’invocation de ce saint, qui cacha, par excès d’humilité, de grandes vertus sous les apparences de la folie. On ignore l’époque précise de l’extinction de cet utile établissement qui existait encore en 1782.