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Dictionnaire apologétique de la foi catholique/Circoncision

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Dictionnaire apologétique de la foi catholique
Texte établi par Adhémar d’AlèsG. Beauchesne (Tome 1 – de « Agnosticisme » à « Fin du monde »p. 276-279).

CIRCONCISION. — Latin circumcisio ; grec TTïcircu/ ;  ; hébreu mûlàh (coupure) ; arabe toliara (purification ) : tous termes désignant l’ablation, par

« section circulaire n ( circum-cædere h de la membrane

préputiale, généralement considérée comme impiu-e et génératrice d’impureté. Certaines populations pratiquent aussi sur la femme une opération de même nature, qu’on nomme plutôt l’excision.

S’il ne s’agissait ici que d’une simple intervention chirurgicale, dont l’utilité n’est d’ailleurs pas contestable — disons-le tout de suite, — surtout dans les pays chauds et chez certaines races, au triple point de vue de la propreté, de l’hygiène et de la morale, il n’y aurait pas lieu d’en parler en cet ouvrage. Ce qui nous intéresse en cette pratique, c’est son origine, sa signification, son caractère véritable chez les peuples cjui l’ont adoptée.

I. — La connaissance que nous avons aujourd’hui de la terre habitée nous permet d’écarter une première erreur longtemps répandue, à savoir que l’orisrine de la circoncision remonterait à Abraham ; ou 537

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que les Juifs la tiendraient des Egyptiens ; ou que des Egyptiens elle aurait passé à quelques populations africaines et asiatiques. En réalité, la circoncision, qu’on a retrouvée dans toutes les parties du monde, en Asie, en Afrique, en Amérique, en Océanie, et chez des tribus de cultiu-e tout-à-fait inférieure, comme les Noirs du centre africain, les Indiens de l’Amazonie, les Australiens, les Néo-Calédoniens, etc., a toutes les apparences d’un rite extrêmement ancien, qui remonterait aux origines mêmes de l’humanité.

D’abord — et c’est une remarque essentielle à faire, — la circoncision, chez les pojmlations primitives qui l’ont gardée, n’est pas un acte isolé, consistant uniquement en une simple et rapide opération pratiquée sur des enfants : c’est l’un des nombreux rites qui font partie de l’initiation de l’adolescence, initiation dont l’importance, en ces sociétés rudimentaires, est capitale. C’est, à proprement parler, le passage de l’enfance à la virilité par une seconde naissance : cette fois, l’adolescent entre dans la tribu avec la conscience de lui-même, la connaissance qui lui a été donnée de ce qu’il est, et, avec l’aptitude qui lui est reconnue de prendre place parmi les soutiens et les défenseurs du village, celle de transmettre à son tour la vie qu’il a reçue et de fonder une nouvelle famille. Aussi, cette initiation, qui s’applique aux deux sexes, comporte généralement une retraite, faite sous la conduite d’un directeiu-, avec exercices multipliés, discipline sévère, chants, danses, nourriture, logement et costumes spéciaux, sans compter les coups pour toute infraction qui survient. Le moment venu, les initiés reparaissent, après renouvellement, par le sacrifice, de l’alliance avec le totem allié de la tribu, en union avec les ancêtres ; un nom nouveau leur est imposé, un bain symbolique leur est donné ; ils reçoivent sur leurs corps les marques tribales ; leurs tabous ou interdits infantiles sont levés ; puis viennent, avec la procession solennelle de clôture, les cadeaux, les chants, les danses, les réjouissances générales : des hommes nouveaux sont nés au village !

C’est au cours de cette initiation que, généralement, la circoncision prend place. Pour en spécilier le caractère, il est même des tribus, — au Kikoyou, par exemple (Afrique Orientale), — où les parents simulent l’acte générateur, puis la mère prend l’enfant dans son giron et lui rend ensuite la liberté, comme si elle le mettait au monde une seconde fois.

Ainsi, l’enfant doit renaître homme, pour être reconnu digne de prendre place parmi les hommes et apte à transmettre la vie. Mais, ici, double dilliculté. D’abord, dans la pensée des Primitifs, le domaine mystérieux où s’élabore la vie humaine est éminemment sacré et interdit, autrement dit réservé, autrement dit tabou. malheur à qui l’envahit sans être passé par les rites qui lui donnent libre accès !

De plus, une souillure spéciale, transmissible des parents aux enfants, est censée s’attacher aux organes de la génération : il faut enlever cette souillure. Eh ! bien, c’est à quoi sert la circoncision : la circoncision est à la fois une levée d’interdit et une purification rituelle, comportant une effusion de sang, avec section circulaii-e ou tout au moins longitudinale — comme chez les Massai — de la membrane préputiale, sans compter les paroles ou les chants qui précisent le caractère de l’opération.

Sans doute, l’ensemble de ce cérémonial n’a pas été également bien conservé dans toutes les tribus de civilisation inférieure ; il en est qui n’en oui plus que certaines parties ; il en est même — et beaucoup

— qui ont tout abandonné. C’est ce qui, de mémoire d’homme, est arrivé, par exemple, pour les Zoulous

et les Ba-ronga, que les embarras de la circoncision gênaient dans les guerres perpétuelles où ils étaient engagés au milieu du siècle dernier.

Sans doute, aussi, le Primitif n’est généralement pas en état de fournir l’explication du sj’mbolisme des rites qu’il pratique — et, s’il l’était, il se refuserait probablement à le faire pour le plaisir d’un pro fane ; mais ce symbolisme ressort de toutes les idées qui hantent son esprit, comme de tous les actes dont il entoure cette pratique, étrange pour nous peut-être, mais qui, à ses yeux, n’a rien que de très naturel et <[ui, au surplus, est jugée indispensable.

Chose curieuse ! Un autre rite, signalé à la fois en Afrique et en Océanie, souligne de façon intéressante le sens du cérémonial que nous venons d’exposer. En même temps que l’enfant est circoncis, dans plusieurs tribus on lui enlève une dent. Pourquoi ? C’est qu’il faut, par ce sacrifice, lever l’autre interdit qui pèse sur l’usage de la nature et se munir de l’autorisation de se nourrir sans offenser le maître mystérieux du monde. Autrement dit, à sa seconde naissance, l’homme est mis dans l’état rituel ou religieux requis pour pouvoir, sans contrainte, entretenir la vie en lui et la propager au dehors…

II. — Sans insister davantage, il nous sera donc permis d’affirmer dès maintenant que Renan fait doublement erreur, quand il voit dans la circoncision une pratique d’origine sémitique, et qu’il ajoute : Dans le principe, « cet usage n’eut ni la généralité ni la signification religieuse qu’on lui donna plus tard. C’était une opération que beaucoup de tribus pratiquaient et qui avait sa raison physiologique. Sans cette opération, certaines races de l’Orient seraient condamnées à une demi-impuissance et à de fâcheuses impuretés » (IJisf. du peuple d’Israël, I, p. 123). — Non seulement les Sémites de la vallée de l’Euphrate ou de celle du Nil ne sont pas les inventeurs de la circoncision, mais, à l’époque où Hérodote, le premier, l’observait chez les Egyptiens (Hist., ii, 36, 3 ; , loli), il est probable que ceux-ci en avaient déjà perdu la signilication initiale et que cette institution couïmençaità tomber, puisque, d’après M. Mas-PKKO, elle n’était pas générale (hxGRxyGK, Etudes sur les religions sémitiques, p. 2^5).

Au reste, le caractère symbolique, religieux et social de la circoncision, tel que nous l’avons exposé, n’exclut en aucune façon ses avantages immédiats et pratiques, au point de vue de l’hygiène, que nous signale Hérodote et que Renan admet. — Avec Zabo-ROAVSKi, on peut aussi dire que cette institution rentre dans les épreuves imposées à l’adolescent avant son entrée dans la Airilité ; seulement, l’assertion gagnerait à être précisée et ne présente d’ailleurs qu’un des aspects de la question. — Si, dans le Manuel de r Histoire des Religions de Chaiitepie de la Saussaye, Valeton écrit de son côté « qu’à l’origine, la circon cision a été comme la sanctification des organes de la génération » (p. 201), on peut encore lui donner raison ; mais l’aflirination est trop générale, et l’on aimerait à savoir sur <juoi repose cette idée. Dans le même ouvrage, le D Jkuemias, à propos des Phéniciens, émet de son côté l’hypothèse que la circoncision aurait été < inspirée i)ar le besoin de i-acheter par un sacrifice ])articl le sacrifice complet de la’c, » (Manuel de l’Hist. des Helig., p. 184). Mais, s’il est exact qu’il y ait là un sacrifice, il ne l’est plus du tout que ce sacrifice soit fait en vue de racheter la vie de l’enfant : à ce compte, en effet, tous les enfants devaient être indistinctement sacrifiés, ce qui est invraisemblable. — Le P. Laghange entrevoit beaucoup mieux la vérité, quand il écrit : « Le lieu où se fait la circoncision marque assez que c’est comme 539

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une consécration, par un sacriûce sanglant, de la vie sexuelle à laquelle le jeune homme est désormais admis… Le rite est un rite d’initiation. « Et il ajoute cette réflexion fort juste : « C’est en même temps le terme d’un tabou très sage qui préserve le jeune homme d’excès prématurés, semblable à celui qui protège la croissance des fruits et des céréales et qui cesse par le sacritice des prémices. « (Etudes sur les religions sémitiques, p. 243.) — Faut-il, pour finir, mentionner l’idée émise par l’abbé Bros que l’objet de la cérémonie pourrait être « la purification par l’expulsion du sang, véhicule de mauvais esprits « ? {La religion des peuples non ci^^ilisés, p. i/io.) L’idée de purification est bien ici fondamentale, en effet ; seulement on ne voit pas ce que viennent faire en cette opération les mauvais esprits véhiculés par le sang : ne serait-ce pas là une conception de civilisé qui s’est fait une théorie animiste de la mentalité sauvage, et qui, bon philosophe, y ramène tout ? Car enfin, si refi’nsion du sang avait pour ])ut d’expulser les mauvais esprits qu’il véhicule, ne serait-il pas beaucoup plus simple, plus pratique et moins douloureux de faire une coupure au doigt ou de provoquer un saignement de nez ?…

De toutes lesconceptions de la circoncision, lapins vraisemblable, la plus compréliensive et la plus conforme à la pensée du Primitif reste donc celle que nous avons exposée : un rite, faisant à l’origine partie de l’initiation de l’adolescence, et qui parait avoir été avant tout une IcA’ée d’interdit, enlevant la souilliu-e inhérente aux organes de la génération et rendant licite l’acte conjugal.

Maintenant, que cette idée se soit plus ou moins effacée, ici et là, dans l’esprit des populations, devant le caractère extérieur et immédiatement perceptil)le de la cérémonie, la chose n’a rien de surprenant. Mais l’idée primitive de purification par enlèvement de souillure est restée quand même, maintenue peut-être par le caractère hygiénique et moral de l’opération : ce qui tendrait à le faire croire, c’est que, de fait, la circoncision ne s’est guère conservée que dans les paj’s intertropicaux, c’est-à-dire là où, à ce double point de vue, elle est le plus utile.

IIL — Après ces explications, il nous sera plus facile d’aborder les questions spéciales qui concernent la circoncision chez les Juifs, les Musulmans et celles des populations chrétiennes ou païennes qui l’ont conservée,

I" Pour les Juifs, la matière se présente maintenant à nous comme très claire et très simple : il suffit de lire la Genèse (Gen. xvii), dont le texte s’éclaire de lui-même à la lumière des données précédentes.

« Lorsque Abram fut arrivé à l’âge de 99 ans, Jehovah

lui apparut et lui dit : Je suis le Dieu tout-puissant ; marche devant ma face et sois irréprochable. Je veux établir mon alliance avec toi, et je te multiplierai à l’infini…’On ne te nommera plus Abram (père élevé), mais Abraham (père d’une multitude), car je te fais père d’une multitude de nations… J’établis mon alliance, une alliance perpétuelle, avec toi et tes descendants après toi. Et toi, tu garderas mon alliance, et tes descendants après toi. Et voici… Tout mâle parmi vous sera circoncis… et ce sera là le signe de l’alliance entre moi et vous. » (Gen. xvii, i-i i.)

Ainsi, Abraham est l’objet d’une élection spéciale en vertu de laquelle il devient le père d’un peuple immense, qui sera le peuple de Dieu. C’est ime bénédiction qui est promise, et une alliance qui est proposée : la circoncision sera le gage de l’une ctlamarqvie extérieure de l’autre. C’est un signe déjà connu, puisqu’il n’est pas autrement décrit, mais, ici, il est relevé et transformé en un rite particulièrement sacré.

Sa signification est aussi claire que nouvelle, aussi haute que précise ; les mâles en seront seuls marqués ; la cérémonie se fera dans la maison paternelle ; elle aura lieu huit jours après la naissance de l’enfant, et c’est à ce moment aussi qu’on lui donnera son nom : tous caractères qui dégagent la circoncision des superstitions ambiantes et lui donnent un sens nouveau.

Cette adoption d’un rite déjà connu, d’ailleurs respectable, et maintenant sanctifié, n’a rien que de très naturel. Plus tard, quand le grand descendant d’Abraham, le Messie, sera né de cette race ainsi marquée, l’alliance avec Dieu, la Nouvelle Alliance, se traduira par un autre signe, et cet autre signe, lui aussi, sera emprunté à ce qu’il y a de plus commun sur la terre, à l’eau. Alors le baptême chrétien, succédant au baptême juif, fera tomber la circoncision, désormais sans signification et sans but : cette chute, le premier concile de Jérusalem la consacrera, et saint Paul ne se donnera pas de repos qu’il n’ait fait adopter cette décision solennelle par ses communautés de Colosses, de Galatie, de Corinthe et de Rome.

Mais pourquoi, demande-t-on, ce rite a-t-il été adopté pour signifier l’alliance entre Dieu et la race d’Abraham ?

C’est cpie, d’abord, il était éminemment sjmbolique, étant destiné à rappeler aux Juifs, d’âge en âge, et pendant toute la vie, qu’ils étaient les enfants d’Al )raliam, que Dieu les avait choisis poiu’garder la vérité, que leur race était piu’ifiée, et que de leur sang devait naître le Messie,

De plus, ils étaient appelés à passer en Egypte et à y séjourner. L’Eternel, qui le savait, les prépare à cette phase longtemps à l’avance, et fait en sorte qu’ils ne soient pas, eux qu’il a faits siens, comme un ol)jet de mépris et de dégoût au milieu d’une population infidèle, pour laquelle tout incirconcis est un impie (avia).

Plus tard, ils se trouveront en contact avec les Philistins et autres « incirconcis », Il était tout aussi important, pour l’intégrité de la mission providentielle à eux confiée, qu’ils se tinssent éloignés des coutumes abominables de ces peuples : la circoncision assurait ce résultat.

La purification extérieure étant le symbole de la destruction du péché, la circoncision, encore, rappelait à l’Israélite, par un signe indélébile, que son Dieu est le Très Saint et que toute impureté lui est odieuse.

Enfin, il est permis de penser que si le caractère hygiénique et moralisateur de cette pratique n’a pas été la raison première et déterminante du précepte qui en fut fait pour Abraham et ses descendants, ce caractère cependant n’a pu que la rendre plus acceptable et contribuer à la maintenir.

2" Conformément aux ordres reçus, le vieux Patriarche, après s’être exécuté lui-même, circoncit son fils Ismaël, alors âgé de 13 ans, et tous les hommes de sa maison. Les descendants d’Ismaël gardèrent fidèlement la tradition, et quand, de longs siècles plus tard, Mohammed parut au milieu d’eux, il la trouva pleinement en vigueur, toujours pratiquée sur les enfants vers ce même âge, et si bien entrée dans les coutumes qu’il ne pensa même pas à l’inscrire dans le Koran. Des Arabes, l’institution a passé à tous les

« fidèles)’comme la première condition de leur adhésion

à l’Islam, Dans l’esprit du nuisulman, elle est essentiellement le signe de la purification (toharà), sans laquelle il est impossible d’avoir des rapports avec Dieu : c’est pourquoi l’incirconcis est pour lui

« l’infidèle », « l’impie », « le kafir ». A son approche, 

on se bouche le nez poui* ne pas être contaminé par ses émanations, on évite de manger avec lui, et si les 541

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nécessités de la vie vous amènent à lui toucher la main, on a soin de se puritier ensuite, en secret, de ce fâcheux contact.

3° En dehors des Juifs et des Musulmans, la circoncision a été gardée par les Chrétiens coptes et éthiopiens non catholiques. Quant aux Catholiques de ces ré"-ions, l’Ej^’Use a eu plus d’une fois occasion d’intervenir dans leur cas, qui, pratiquement et sur place, n’est vraiment pas facile à résoudre. Au commencement du XVII’siècle, le patriarche catholique d’Abyssinie Alfonso Mcndez, ayant demandé si la circoncision ne pouvait pas être tolérée parmi ses fidèles, la Propagande répondit, à la date du 28 août 1687, qu’elle ne devait l’être sous aucun prétexte, que les pasteurs avaient à faire leur possible pour corriger les délinquants, et que les réfractaires ne pouvaient être admis à la communion. En 183g, un missionnaire du même pays revient à la charge. Le i"] juin, les Inquisiteurs généraux contirment la réponse précédente, tout en ajoutant de procéder avec une charité toute chrétienne, notamment en baptisant sans dilliculté les enfants circoncis. En 1866, nouvelle intervention, cette fois de la part du vicaire apostolique des Gallas : les chrétiens de ce pays ayant l’habitude de circoncire les enfants avant de les apporter au baptême, convaincus « que ce rite (de la circoncision) est un des premiers signes de la foi chrétienne », le vicaire apostolique demande si, dans ces conditions, l’usage ne pourrait pas quand même être toléré. La réponse ne pouvait être douteuse : elle fut négative. Et, revenant sur les coutumes identiques des Abyssins, la Propagande expose que, dans ces pays, la circoncision est bien conservée en tant que « rite sacré et religieux » ; c’est donc « une vaine observance », comme l’habitude de « garder le jour du sabl)at », la « distinction entre les aliments purs et impurs », toutes choses qui redolent judaismum et qui ont été réprouvées par Eugène IV au Concile œcuménique de Florence (Collecfanea ! <. C. de Piopaganda Fide, Romae, 1898, i° 1663).

4" Oui, mais il reste, de par le monde, nombre de populations, dites sauvages, qui n’exhalent aucune vague et suspecte odeur de judaïsme ou d’islam, et qui cependant tiennent à la circoncision comme à une loi tribale strictement obligatoire, au point que’i’iine liomme incirconcis y cherchera vainement à marier : aucune famille ne l’acceptera pour son

—’Ire, aucune femme pour son mari.

I iitte situation ne laisse pas que de créer, parfois.’Il’sérieuses diflicultés aux malheureux mission.naires et à leurs plus malheureux néophj’tes. Que faire ? Permettre aux Chrétiens la circoncision, avec tniit le ccrénumial qui l’entoure d’ordinaire, n’est pas [iii>sil)le ; riiilerdire absolument, comme une chose iii^uivaise et condamna])le en elle-même, n’est pas ii-te et peut avoir des effets déplorables. Le plus

— i ;  ; o semble donc — comme on le fait d’ailleurs généili’iiient — d’essayer d’amener les pères et mères de iiiiilie à pratiquer la circoncision, s’ils y tiennent. III leurs enfants en Ijas âge, ou, quand il s’agit de (Unes gens, à les faire circoncire en particulier par m jiraticicn hai)ile, (]ui agit en cette circonstance en Mialilé de cliirurgien. Ainsi réduite à n’èlre qu’une i : iiple opération d’hygiène et un reste de coutume Il nique, la circoncision ne peut être un mal, elle "lit même être souvent un bien, et, entons cas, elle I’tardera pas, dans ces conditions, et mieux que

ir une opposition Itruyante, à tomljcr en désué-’iile. ..

"iisuUer : /Jirlionnaire de lu Bible, de F. Vigouloux, art. Circoncision (H. Lesèlre), Paris, 18(j6 ; Dictionnaire de Théolo^’ie catholique^ de Vacant et

Mangenot, art. Circoncision (V. Ermoni), Paris, 1900 ; Bict. encyclop. de Théol. catli., trad. Goschler, Paris, 1869 ; Hastings, Dictionary of the Bible ; K. Martj’, Geschichte des Volkes Israël, Strassburg, 1908 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, Pa.ris ; M. J. La.gra.nge, Etudes sur les Religions sémitiques, Paris, 1900 ; D’G. Surbled, La morale dans ses rapports avec la médecine et VItygiène, Paris ; A. Arcin, La Guinée française (p. 438), Paris « 907 ; Mgr A. Le Roy, La Religion des Primitifs, Paris (Beauchesne), 1 909.

A. Le Roy,

Ev. d’Alinda.