Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ABJECTION

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 27).

☞ ABJECTION, s. f. Etat de mépris où est une personne. Abjectio. L’abjection, dit M. Girard, se trouve dans l’obscurité où nous nous enveloppons de notre propre mouvement, dans le peu d’estime qu’on a pour nous, dans le rebut qu’on en fait, & dans les situations humiliantes où l’on nous réduit.

Ce mot n’est synonyme avec bassesse, qu’autant qu’ils marquent l’un & l’autre l’état où l’on est. La bassesse se trouve dans le peu de naissance, de mérite, de fortune & de condition. On doit dire, état d’abjection, & bassesse d’état.

On emploie souvent ce mot dans les livres & dans les discours de dévotion. La piété diminue les amertumes de l’état d’abjection. M. l’Abbé Girard. Le mérite des premiers Chrétiens, des premiers Religieux, a été de vivre dans l’abjection, dans l’humilité, dans le mépris du monde. Ab. d. l. Tr.