Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ABRÉGER

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 36).
ABRÉNER  ►

ABRÉGER. v. a. Rendre plus court, ou renfermer dans un plus petit espace ; rendre en petit ce qui est en grand ; Resserrer ce qui est diffus. Contrahere. Abréger son discours, dire succinctement. On a abrégé le temps de son exil. Cette traverse abrége le chemin. Viæ compendium. Les jours de l’homme ont été abrégés, & réduits à 120 ans depuis le déluge. Les excès abrégent la vie. Ablanc. Ce mot vient de abbreviare. Nicod. On le dit quelquefois absolument. Vous êtes trop long, abrégez, il faut abréger.

Abréger un fief, en jurisprudence féodale, signifie, le diminuer, en éteindre & amortir une partie. On peut abréger un fief en le démembrant de quelque manière que ce soit. Or, comme les mutations produisent des droits & profits féodaux, il est certain qu’un Seigneur diminue son fief, lorsqu’il admet des gens de main-morte à des héritages qui en relevent. Ferriere.

ABRÉGÉ, ÉE. part. & adj. Raccourci, le plus court. Contractus. Chemin abrégé pour aller à la gloire.

Pour abréger. Façon de parler adverbiale. Quid multa, Ne longum sit. On le dit quelquefois absolument. Vous êtes trop long, Abrégez, Contrahe. Il faut abréger.