Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACCOUCHER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 72-73).

ACCOUCHER. v. n. Enfanter, mettre un enfant au monde. Parere, eniti. Il régit l’ablatif. Cette femme est accouchée d’un beau garçon. Elle est accouchée d’un faux germe, ou avant terme. Cette femme étoit accouchée quand la sage-femme arriva. On ne dit point elle a, elle avoit accouché. La Fable raconte que Jupiter accoucha de Minerve. La même nuit qu’Olympias accoucha d’Alexandre, le Temple d’Ephèse fut réduit en cendres. Cet homme, à cela près qu’il n’accouche pas, est la femme, & elle le mari. La Bruy. Il est quelquefois actif, & signifie, aider à une femme à se délivrer de son enfant. Adesse parturienti, obstetricare, obstetricari. Il se dit de la Sage-femme, ou de l’Accoucheur. Les Chirurgiens savent mieux accoucher les femmes que les Matrônes. Mais, ma Bonne, qui vous accouchera, si vous accouchez à Grignan ? Me de Sev. On le dit aussi avec le pronom personnel. Cette femme s’accoucha elle-même.

Accoucher, se dit figurément des productions de l’esprit. Edere. C’est un bel esprit, qui conçoit, qui invente facilement ; mais qui accouche, ou enfante avec peine. Socrate disoit qu’il faisoit l’office de Sage-femme, qu’il faisoit accoucher les esprits.

Le sort de ce sonnet a droit de vous toucher,
Car c’est dans votre cour que j’en viens d’accoucher.

Mol.

ACCOUCHÉ, ÉE. part.