Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ADIRER

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 112).
ADIRES  ►

ADIRER. v. a. Ancien terme de Palais. Egarer quelque titre ou papier. Amittere. Cette pièce étoit le fondement de mon procès, le malheur a voulu qu’elle ait été adirée. Adirer les pièces d’un procès. Il vaut mieux se servir d’égarer. Dans une ancienne inscription de l’Eglise du Saint Sépulcre de Rouen, le mot adirer signifie laisser tomber. Ici adira le Prestre le Cors Nostre Seigneur. Voyez la Descrip. Geogr. & Hist. de la haute Norm. tom. II. p. 123.

Quelques uns dérivent ce mot de aderrare, qui a signifié autrefois aberrare à via. Il y a plus d’apparence, disent quelques autres, qu’il vient de, trouver à dire, qui signifie manquer. Mais peut-être trouver à dire vient-il lui-même d’adirer.

ADIRÉ, ÉE. part. Querelles des choses adirées. Cout, Ancien, de Normand.

De la cuillé qu’il a trouvée
Qu’ils ont au manger adirée. Roman de Rou.

Adiré, ée. Perdu, égaré. Amissus. Ce même participe signifie encore, rayé, effacé. Son nom est addiré de l’Etat des Officiers.