Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AFFECTIF

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 137).
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AFFECTIF, IVE. adj. Qui affecte, qui touche, qui excite, qui remue les passions. Affectuum movendorum potens, peritus. On le dit particulièrement en matière de pieté & de dévotion. Il a un naturel tendre & affectif. Son discours est affectif & touchant. Ses manières de prononcer sont affectives. On dit en termes de Théologie, amour affectif, qui est accompagné d’affection, de tendresse sensible. Il est opposé à l’amour effectif, qui est celui qui indépendamment de l’affection et de la tendresse, & même sans cette affection sensible, agit, travaille pour la gloire de Dieu, obéir à ses commandemens, évite de l’offenser & de lui déplaire. Dévotion affective, ou dévotion sensible : c’est un goût, une tendresse sensible de dévotion. Oraison affective, est celle qui produit les actes de la volonté. En effet, en termes de spiritualité affectif étant opposé à effectif, signifie ce qui consiste en sentimens intérieurs, en affections du cœur. L’oraison affective est plus parfaite que l’oraison discursive. Il y a, disent les Théologiens, deux sortes de vertus : les unes, selon le langage de l’école, vertus affectives, & les autres, vertus effectives. C’est à-dire, qu’il y a des vertus qui sont toutes renfermées dans le Cœur, & qui ne consistent qu’en de simples complaisances, dans le désir, l’affection, le sentiment, & qu’il y a des vertus qui se produisent au-dehors par des effets, & dont le mérite est d’exécuter, d’accomplir, de pratiquer. Bourdal. Exh. I. 404.