Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALLURE

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 245-246).
◄  ALLUMEUR
ALLUSA  ►

ALLURE. s. f. La manière de marcher, démarche, façon d’aller. Incessus, ingressus. On connoît bien des gens à leur allure.

Allure, se dit du train, de la façon d’aller du cheval. Gradus. Ce cheval a l’allure froide ; pour dire, qu’il ne leve pas assez le genou, ni la jambe, & qu’il rase le tapis. Ce barbe a de belles allures ; pour dire, qu’il a la marche belle. Il n’y a personne qui puisse parfaitement dresser un cheval, qu’il ne sache exactement toutes les allures naturelles, & les actions des jambes. Newcast. Les allures naturelles sont le pas, ou petit trot, le trot, l’amble, le galop. Si le cheval continue à falsifier son allure, donnez-lui de l’éperon dans la volte. Id.

Allures de Cerf. Ce sont les endroits par où il passe. Cervi viæ.

Allures, se dit aussi au figuré, en parlant de la conduite, & des intrigues de quelqu’un. Agendi ratio, Consilia, Artes. J’ai bien reconnu à ses allures qu’il briguoit secrétement cet emploi. Il se prend ordinairement en mauvaise part. Un homme qui a des allures, veut dire, un homme qui voit mauvaise compagnie, ou qui a quelque mauvais commerce qu’il cherche à cacher. En ce sens il est du style familier.

Ce mot a la même étymologie que son verbe aller.