Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BARDARIOTE

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 762).
◄  BARDANE
BARDASHIR  ►

BARDARIOTE. s. m. Bardariota. Les bardariotes étoient des soldats de la garde de l’Empereur de Constantinople ; ils étoient armés de bâtons & de baguettes, pour écarter le peuple quand l’Empereur passoit, ils portoient à leur ceinture des fouets pour punir ceux qui étoient condamnés. Ils étoient gardes des portes du Palais. Dans les cavalcades que faisoit l’Empereur, ils marchoient devant lui, le bâton haut, pour faire ranger le peuple & le tenir dans l’ordre. Ils étoient originairement Persans. Un Empereur, que Codin ne nomme point, les avoit transportés de Perse sur le fleuve Bardarius, d’où ils avoient pris leur nom de bardariotes. Nicétas les nomme aussi βαρδουχους, Porte-verges, ou porte-bâtons, & Μαγκλάϐιτας, Manclavites, du nom grec de leurs verges ou bâtons, μαγκλάϐια. A l’armée ils avoient leur poste au septentrion de la tente impériale, auprès de laquelle ils faisoient garde. Je ne sais où un Auteur moderne a pris ce qu’il dit, que leur Commandant s’appeloit Primivergius. Codin dit seulement qu’ils ont un Primicerius ; qu’ils obéissent au Primicerius de la Cour. Cedrenus l’appelle χόρτου Κόμητα, le Comte de la Cour ; & Μαγκλαϐίτην, Manclabite. Je ne lui trouve point jusqu’ici d’autre nom. Il n’est pas même sûr que ce soit lui que Cedrenus désigne par le premier, quoique le P. Goar le croie. Les bardariotes étoient vêtus de rouge, & portoient un bonnet à la persanne nommé augurot, qui au lieu de rebord, ou du retroussé, étoit bordé d’un drap de couleur de citron. Voyez Codinus de Off. Const. C. 5, n. 51, 53, 54, & Boulanger. Charles Macri croit que les bardariotes sont les mêmes que les barbutes.