Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BASALTE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 779).
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BASALTE. s. m. Basaltes. Nom d’une espèce de pierre, ou de marbre dont parle Pline, Liv. XXXVI, ch. 7. Strabon Liv. XVII, & Ptolomée en parlant de la côte Arabique de l’Egypte. Elle avoit la couleur & la dureté du fer. Le plus gros bloc qu’on en ait jamais vu, selon Pline, fut mis par Vespasien dans le Temple de la Paix : on y avoit représenté seize jeunes enfans jouans sur le bord du Nil. Daléchamp dit que l’on trouve proche de Gaillon en Normandie de petites pierres de cette espèce. Pline rapporte encore que la statue de Memnon, qui résonnoit au lever du soleil, étoit d’une pierre égale à celle du Temple de la Paix, cette statue se voyoit dans le Temple de Sérapis à Thèbes. C’est apparemment de cette pierre que sont les figures égyptiennes qui nous restent de l’antiquité, & qui sont d’une pierre noire ; car le basalte est une pierre noire, ou de touche résistant à la lime, pesante, unie, douce au toucher. Elle vient d’Ethiopie & d’Allemagne. Elle sert aux Orfèvres pour l’épreuve de l’or & de l’argent. Son nom vient de basal, qui signifie du fer, ou de βασανίζω, diligenter examino. On la nomme aussi Pierre de Lydie, & en latin Lapis Lydius. Voyez Pline, Liv. XXXVI, ch. 7, & Saumaise sur Solin, pag. 558. Strabon a donné aussi une description des basaltes, Liv. XVII.

On donne aussi le nom de basalte à un marbre noir, un peu grenu : lorsqu’il est poli, il tire sur le rouge.