Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CABANE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 127-128).
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CABANE. s. f. Maisonette, bâtie ordinairement de bauge & couverte de chaume. Casula. Les Solitaires méprisoient le séjour des villes, pour aller dans les déserts habiter des cabanes. Du Pin. Malherbe a dit en parlant de la mort :

Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre,
Et sujet à ses loix ;
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre,
N’en défend pas nos Rois.

On appelle cabane de Berger, une manière de petite chambre faite de planches, que l’on fait aller d’un lieu à l’autre, par le moyen de quatre roulettes qui la soutiennent.

Cabane. Terme d’Oiselier. Espèce de petite loge où l’on ne voit le jour que par un endroit, & où l’on fait nicher des oiseaux. Il y en a aussi de très-éclairées, où l’on fait couver des oiseaux.

Ce mot vient de l’Italien capanna, qui signifie petite maison de chaume, qui a été fait du grec καπανα, signifiant crèche. Ménage. Isidore dit que le mot de capanna vient ex eo quod unum tantùm hominem capiat. Les Espagnols disent aussi cabana.

Cabanes, en termes de Marine, sont de petits logemens de planches pour coucher les Pilotes, & autres Officiers de Marine, qui sont fort étroits & en forme d’armoires, pratiqués en divers endroits du château de poupe, ou le long des côtés du vaisseau.

Les Bateliers appellent aussi cabane, un bateau couvert d’une toile que l’on nomme banne, soutenue sur des cerceaux pliés en forme d’arc, pour garantir les passagers du soleil ou de la pluie.

Cabane, est aussi un bateau à fond plat, & couvert de planches dont on se sert sur la rivière de Loire. Cymba.