Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CACHOU

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 136).
CACHRYS  ►

CACHOU. s. m. Petit grain ou dragée qui se fait d’une composition de musc & d’ambre, qui sert à parfumer l’haleine. Sa base est une gomme qui se tire d’une décoction épaisse d’un certain arbre qui croît aux Indes. Cet arbres, que les Auteurs appellent kais, & qu’au Brésil on nomme cajous, est de la grandeur d’un grenadier. Il a la feuille d’un vert clair. Sa fleur est blanche, & presque semblable à celle de l’oranger. Il porte un fruit de même nom qui est fort estimé, comme étant de bon goût & fort bon pour l’estomac. Il est fait comme une grosse pomme fort jaune & de bonne odeur, spongieux au dedans, & plein d’un suc douceâtre & astringent. Il croît deux fois en un an, mais ce n’est que dans les jardins cultivés dans le Royaume de Cochin. On coupe le bois de cet arbre en petits morceaux que l’on fait bouillir ; & l’eau dans laquelle boût ce bois s’étant épaissie, forme une espèce de gomme qu’on fait sécher, & qu’on envoie en Europe, où on la met en petits grains, après y avoir mêlé du musc & de l’ambre, ou tels autres aromates que l’on juge à propos. On prétend que le cachou est salutaire à l’estomac, propre à adoucir la salive & l’haleine, & bon pour arrêter le vomissement, la diarrhée & la dyssenterie.