Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CADUC

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 144).
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CADUC, UQUE. adj. Il y en a qui écrivent caduque, aussi-bien pour le masculin, que pour le feminin : ce qui est mal. Qui a perdu ses forces, soit par l’âge, soit par les maladies, & qui en perd tous les jours davantage. Age caduc. Santé caduque. Quand on a passe 60 ans, on est dans un âge caduc.

Ce mot vient du Latin caducus, sujet à cheoir, de cadere.

Caduc, se dit par extension, des bâtimens qui menacent ruine. Il faut étayer une maison caduque, de peur qu’elle ne tombe.

Caduc se dit figurément. La faveur de ce Courtisan est bien diminuée ; sa fortune est fort caduque. On appelle biens caduques les biens de la terre, les biens de ce monde, par opposition aux biens du Ciel, qui durent toujours : caduc en ce sens veut dire une chose qui se détruit, qui passe, qui n’est pas de longue durée.

Caduc, en termes de Jurisprudence, se dit d’un legs, d’une institution d’héritier qui n’ont point d’effet. Ce legs est devenu caduc par la mort du légataire avant le testateur. Cette succession est devenue caduque, parce que personne ne s’est porté héritier. Il y a un titre dans le Droit, de caducis tollendis.

☞ On appelle voix caduque, celle qui par quelque raison particulière n’est point comptée dans un suffrage.

En termes de Médecine, on appelle le mal caduc, le haut mal, le mal de Saint Jean, ou l’épilepsie, morbus comitialis, sacer, major, sonticus. Voyez Épilepsie. Alexandre II. dans sa XXXVIe Epître, décide qu’un Prêtre attaqué de mal caduc ne doit point dire la Messe, jusqu’à ce qu’il soit guéri, à moins que les accès ne soient pas fréquens.